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Le ciel de Tahiti à portée de tous


Le ciel de Tahiti à portée de tous
TAHITI, le 12 juin 2023 - Les éditions Haere Pō publient une cinquième édition revue et augmentée de l’ouvrage “Le ciel de Tahiti et des mers du Sud”. Le volume, paru pour la première fois dans les années 1980, est actualisé avec des prises de vue du professeur Jean-Pierre Bonnefoy et des télescopes Hubble et James Webb.

Le livre “Le ciel de Tahiti et des mers du Sud” paru chez Haere Pō est un guide qui permet à chacun de s’initier facilement à l’observation du ciel nocturne de l’hémisphère austral. Un ciel “exceptionnel” selon les professionnels et amateurs puisqu’il permet d’observer 90% de la voûte céleste. Une première édition signée Maurice Graindorge, passionné, membre de la Société d’astronomie de Tahiti (SAT) est parue en 1986. Une cinquième édition, revue et augmentée parait cette année. L’éditeur Robert Koenig explique : “À chaque édition, nous tenons compte des progrès et connaissances scientifiques ainsi que des révélations faites sur la compréhension des traditions polynésiennes.” Ces dernières années, grâce notamment aux télescopes James Webb et Hubble, des bonds immenses en matière de savoir ont été faits.

Vocabulaire et probabilité d’une vie extraterrestre

Dans cette cinquième version Maurice Graindorge reste l’un des principaux co-auteurs. Il définit très clairement les termes essentiels du vocabulaire de l'astronomie, décrit notre système solaire, notre galaxie jusqu'aux confins de l’univers connu et pose la question sur les chances d'une vie ailleurs, parmi les milliards d'étoiles qui nous entourent. Il écrit : “Déjà, il y a plus de 2 500 ans, le philosophe Epicure dans sa Lettre à Hérodote parlait d’une infinité de mondes, pensant que les humains n’étaient pas les seuls dans l’Univers.” Ailleurs : “Les astronomes estiment généralement que la vie extraterrestre doit exister, les présomptions en sa faveur étant nombreuses.” Il rappelle au passage que la première tentative de communication avec des civilisations extraterrestres autrement que par radio date du 3 mars 1972.

À Travers les noms des planètes, des étoiles et des constellations que l’ouvrage recense en tahitien et dans les grandes langues du Pacifique, les différents noms donnés aux nuits en Océanie, un calendrier traditionnel basé sur la lunaison, le lecteur peut mieux comprendre comment les Polynésiens d'hier et d'aujourd'hui voient le ciel et règlent sur les différentes phases de la Lune les gestes de toujours – ceux de la pêche et de l’agriculture – et comment ils ont pu parcourir, il y a quelques siècles, le plus grand océan du monde sur leurs pirogues et sans instrument de navigation.

NGC2238 - Nébuleuse de la Rosette - 5310 a.l Crédit : Jean Pierre Bonnefoy.
NGC2238 - Nébuleuse de la Rosette - 5310 a.l Crédit : Jean Pierre Bonnefoy.
Roger Parodi, passionné, co-auteur de l’ouvrage, a actualisé les connaissances scientifiques et offre une nouvelle présentation des cartes du ciel de Jean Vallières. Jean-Pierre Bonnefoy, spécialiste de l’univers profond, a enrichi la nouvelle édition de 18 clichés dont la Lune et Saturne, des galaxies, des nébuleuses. Ces clichés sont tous légendés pour favoriser leur compréhension. Le texte de Jean-Claude Teriierooiterai déjà paru dans l’édition précédente a été repris. Il apporte un éclairage sur les calendriers et Matari’i, la constellation des Pléiades, qui rythme l’année polynésienne. Le chapitre revient sur une histoire de calendriers à Tahiti, il détaille les dates marquantes du cycle annuel, explique comment la Lune et l’année sont des marqueurs du temps.

Un mystère qui persiste

Robert Koenig, pour conclure, mentionne un “mystère” parmi d’autres, une question qui reste en suspens depuis plus de 200 ans. Elle fait l’objet d’un encart dans le chapitre Calendriers et Matari’i, remontant au passage de Cook au large de la Nouvelle-Zélande. Au large d’une pointe du sud-est de la péninsule d’Otago, James Cook écrit le 1er mars 1770 dans le journal de bord du HMS Endeavour : “i[La nouvelle Lune était apparue la veille et Tupia [Tupaia, NDLR] nous dit que c’était la nouvelle année sur l’île et nous lui fîmes les compliments appropriés.]i” (Beaglehoe, the voyage of the Endeavour, p.259). Anne Salmond précise dans “L’Île de Vénus” (p. 277) : “Le 28 février 1770, Tupaia dit à ses compagnons de voyage que c’était le jour de l’an à Tahiti, date à laquelle on célébrait le Matahiti, la cérémonie des premiers fruits, et ils fêtèrent cet événement avec lui.” “Mais qu’a-t-il pu voir dans le ciel qui lui permettre de se situer ainsi dans le temps ? Nous n’avons pas encore pu trouver de réponse satisfaisante”, regrette Robert Koenig. Le mystère sera peut-être résolu dans la sixième édition de l’ouvrage qui ne manquera pas de sortir dans les années à venir.

Contact

Site internet des éditions Haere Pō.

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 12 Juin 2023 à 14:56 | Lu 2900 fois