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Art-Hine, une exposition d’artistes au féminin


TAHITI, le 2 mars 2021 - À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars la galerie Winkler organise une exposition collective exclusivement féminine intitulée Art-Hine. C’est la 2e édition. Elle aura la particularité d’exister en deux espaces différents : à la galerie et à l’assemblée territoriale.

Pour la deuxième édition de Art-Hine, une exposition de vahine artistes, treize femmes ont répondu à l’appel de la galerie Winkler : Artémis, Yling Changues, Michèle Feltrin, Lovaïna Guirao, Patricia Leroux, Claire Mouraby, Mov, Maryse Noguier, Karine Roué, Jean Shelsher, Pascale Taurua, Valmigot et Tania Wursig.

Certaines ont déjà exposé à la galerie et reviennent plus ou moins régulièrement comme Patricia Leroux, de retour ce mois de février après 10 ans d’absence, Pascale Taurua, Tania Wursig. D’autres font leurs premiers pas comme Yling Changues.

C’est une artiste polynésienne qui a pris la direction de la métropole pour ses études. Aujourd’hui, elle vit entre la France et Tahiti. Son travail est en lien avec les îles de son enfance. Elle a une vision "disons plus authentique que ce qui m’est renvoyé en métropole où les gens ont une connaissance limitée et superficielle de la Polynésie".

Yling CHangues s’est donné pour mission de nuancer et diversifier les regards qui peuvent être portés. "Certes, les Polynésiens sont beaux, souriants, gentils, mais il n’y a pas que ça" dit-elle sans chercher à révéler les aspects les plus sombres de la société.

Elle travaille depuis près d’un an sur le thème de la démystification de la vahine. Un thème qu’elle illustrera en mai chez Winkler à l’occasion d’une exposition individuelle, mais qu’elle commence à révéler dès aujourd’hui dans le cadre de Art-Hine. Elle a signé deux encres sur papier.

Dans le sillon du mouvement sociétal Women empowerment (empowerment féminin ou capacité des femmes à s’émanciper par elles-mêmes) Yling Changues interroge la féminité. Elle lutte contre l’idée attendue de la femme.

Les femmes se doivent d’être belles selon des critères figés et préétablis. Dans ce cadre, "on cache les vergetures, ces marques de croissance. Pourquoi faut-il les considérer comme disgracieuses ? Nous ne sommes pas censées gommer ces aspérités".

En parallèle, celle qui a grandi dans une nature omniprésente et luxuriante associe la vahine à la nature. "On est la nature, la nature est nous. Notre nature propre est là, dans cet environnement." Ses deux encres racontent ces cheminements.

L’art hors cadre

L’exposition Art-Hine aura la particularité de se présenter dans deux espaces différents à la galerie Winkler depuis lundi et pour deux semaines et à l’Assemblée territoriale le 8, 9 et 10 mars.

"Nous répondons au souhait du Conseil des femmes de Polynésie dirigé par Chantal Galenon d’investir le hall de cette institution et d’y créer un parcours artistique", explique Vaiana Drollet de la galerie Winkler.

Des visites commentées par l’artiste Valmigot seront proposées durant les trois jours d’exposition à l’assemblée. "Au-delà de l’interaction entre les œuvres présentes dans les deux espaces cette initiative permettra au public de s’initier à l’art et de découvrir de nouvelles formes d’expressions dans un cadre différent."

Vaiana Drollet poursuit : "cette approche originale de l’art sera renforcée par un partage avec les artisanes présentes. Tels des tableaux vivants leur savoir-faire fera écho aux œuvres de nos artistes. Pour la première fois ces univers vont dialoguer et s’enrichir mutuellement afin de partager et soutenir la cause féminine qui nous tient à cœur".

Une partie du prix de vente des œuvres sera reversée aux associations contre les violences faites aux femmes.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 2 Mars 2021 à 19:24 | Lu 1275 fois