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Prothèses PIP: Mas incarcéré pour défaut de paiement de caution


Prothèses PIP: Mas incarcéré pour défaut de paiement de caution
MARSEILLE, 6 mars 2012 (AFP) - Le fondateur de la société varoise de fabrication de prothèses mammaires PIP, Jean-Claude Mas, au centre d'un vaste scandale sanitaire, a été incarcéré mardi à la prison des Baumettes de Marseille pour défaut de paiement de caution, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Le fondateur de Poly Implant Protheses (PIP) avait été mis en examen à Marseille pour "blessures involontaires", après avoir été interpellé le 26 janvier au domicile de sa compagne à Six-Fours-les-Plages (Var). Il a aussi été placé sous statut de témoin assisté pour le chef "d'homicides involontaires", le lien entre le port des implants incriminés et deux décès recensés à ce jour restant à démontrer.

L'entrepreneur avait alors été placé sous contrôle judiciaire par la juge Annaïck Le Goff, la magistrate marseillaise chargée du dossier, contre le versement d'une caution de 100.000 euros, avec interdiction de quitter le pays et de fabriquer des produits de santé.

Il a été incarcéré mardi à la demande de la juge, selon la même source.

Son avocat n'était pas joignable mardi soir pour réagir à cette incarcération.

PIP a utilisé illégalement à la fin des années 2000 un gel de silicone fait maison dans la majeure partie de ses implants mammaires, en remplacement d'un gel médical homologué, jusqu'à leur retrait du marché français ordonné par les autorités sanitaires début 2010.

Face aux risques de ruptures et d'irritations présentés par ces prothèses, le gouvernement a recommandé fin décembre dernier aux 30.000 femmes porteuses de PIP en France de se les faire retirer, suivi par plusieurs gouvernements étrangers.

De 400.000 à 500.000 femmes seraient porteuses d'implants PIP dans le monde, ce qui a donné un caractère international à ce scandale sanitaire.

Claude Couty, l'autre principal dirigeant de la société, avait également été mis en examen fin janvier. Fin février, ce sont trois cadres de l'entreprise (liquidée en 2010) qui se sont vus signifier leur mise en examen pour blessures involontaires avec manquement à une obligation de prudence et de sécurité et leur placement sous statut de témoin assisté pour homicides involontaires.

Un autre volet judiciaire du scandale PIP - une procédure pour "tromperie aggravée" - devrait donner lieu à un premier procès fin 2012 ou en janvier 2013 à Marseille. Plus de 2.500 porteuses d'implants ont déposé plainte dans cette procédure.

cho/mc/tj

Rédigé par AFP le Mardi 6 Mars 2012 à 17:11 | Lu 398 fois