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Paea : une pétition pour mettre fin aux nuisances


PAEA, le 30 mai 2017 - Les habitants de Vaitupa, à Paea, viennent de signer une pétition pour que le propriétaire d'un terrain vague du quartier respecte le plan général d'aménagement de la commune. La mairie va déposer une plainte devant le tribunal administratif.

Un conflit gangrène le quartier de Vaitupa, à Paea, depuis des années. Les riverains se plaignent des agissements du propriétaire d'un terrain vague situé entre deux servitudes familiales. Leur colère est montée d'un cran récemment. Leur tranquillité est troublée par le va-et-vient des machines et conteneurs sur un terrain vague depuis plusieurs jours. "Le bruit est insupportable et commence tôt le matin", témoigne Noa, un habitant. Depuis plusieurs semaines, la verdure du terrain est cachée par des tas de ferraille et de larges containers. "Je ne sais pas ce qu'il y a dedans, mais ce n'est pas beau à voir et je pense que ce n'est pas bon pour l'environnement."

Noa tient dans une pétition dans ses mains. En quelques lignes, son grief et celui des autres habitants du quartier de Vaitupa y est expliqué. "Nous avons marre, tous, d'être là et de subir ça… Nous ne sommes pas une poubelle ! Le propriétaire du terrain fait n'importe quoi et nous en subissons les conséquences !", ajoute-t-il.

En face de sa maison, de l'autre côté d'une clôture qui dépasse les deux mètres, se trouve le terrain vague. Il appartient à un entrepreneur du fenua. Outre les conteneurs et la ferraille, les habitants sont en colère pour un autre motif. "Depuis qu'il a remblayé son terrain en 2002, nous sommes inondés dès qu'il y a des pluies", vitupère une mère de famille. Au pied de sa maison, une flaque géante s'est formée suite aux pluies de lundi dernier. "Là, encore, ça va. Mais pendant la saison des pluies, c'était compliqué. Ma grand-mère qui habitait juste à côté, a passé des semaines dans la boue, ce n'est pas normal !"

UNE ACTION EN RÉFÉRÉ

Dans la pétition, les habitants demandent au maire de la commune, Jacquie Graffe, d'agir. Ils souhaitent que le plan général d'aménagement (PGA) soit respecté. C'est-à-dire que le dépôt de ferraille et de conteneurs soit interdit et que la clôture, qui dépasse 1,80 mètre, soit retirée.

"Malheureusement, apparemment, il n'est plus possible d'agir contre le remblais du terrain car nous avons dépassé les délais légaux pour attaquer. Mais il faut que le PGA de la commune soit respecté !", reprend Noa.
Les habitants, excédés, ont tenté d'interpeller les pouvoirs publics depuis plusieurs années sur ce problème.

Hasard du calendrier ou pas, la mairie a décidé de se saisir du problème après le reportage de TNTV, diffusé la semaine dernière.i[ "Depuis que la télévision [TNTV, NDLR] est venue filmer, j'ai décidé de mettre cette affaire au tribunal. Nous allons intenter une action en référé pour que le propriétaire du terrain retire la ferraille et les conteneurs. Mais en ce qui concerne le remblai, c'est une affaire qui date, nous n'allons pas revenir dessus",]i confirme le tāvana.

La pétition, signée par 49 personnes, a été déposée en fin d'après-midi à la mairie de Paea. C'est une petite victoire pour les riverains que la mairie décide d'une action en justice. "C'est en bonne voie je crois", se félicite Noa. "Le maire a aussi indiqué qu'il allait organiser une réunion, ce jeudi à 17 heures devant la quincaillerie près de notre servitude, pour tous les habitants." Bientôt la fin du conflit ?

"Je suis chez moi, je reste chez moi et je rentrerai chez moi"

Le propriétaire du terrain, joint par téléphone, s'est exprimé au sujet de son terrain.

"Je n'ai rien à dire là-dessus. Apparemment, il y a un journal qui a tout dit, eh bien, s'il a tout dit, je ne vois pas ce que je peux dire de plus. J'ai des réunions, tout simplement, donc on va voir… Si c'est pour faire la genèse du terrain, je ne le ferai pas par téléphone. Je ne sais même pas ce que reprochent les habitants du quartier. Je suis chez moi, je reste chez moi et je rentrerai chez moi. C'est tout. Le reste, on verra bien ! Je ne suis jamais là-bas, je ne suis au courant de rien. J'ai des gens qui y travaillent et puis voilà, c'est tout. Quand on travaille, souvent, on fait du bruit…"


A l'entrée de la servitude.
A l'entrée de la servitude.


Rédigé par Amelie David le Mardi 30 Mai 2017 à 17:10 | Lu 5745 fois