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Meurtres de « sorcières » : la Papouasie veut une loi plus sévère


photo : Philippe Gigliotti
photo : Philippe Gigliotti
PORT-MORESBY, mardi 27 décembre 2011 (Flash d’Océanie) – Une commission parlementaire papoue a recommandé la semaine dernière un renforcement significatif de la législation en place pénalisant les meurtres perpétrés à l’encontre de personnes désignées comme des « sorcières », et qui se sont multipliés ces dernières années dans ce pays de sept millions d’habitants.
Un loi « relative à la sorcellerie » existe depuis 1971, avant même l’indépendance de ce pays, intervenue en 1975.
Mais selon le rapport final de la commission parlementaire des réformes législatives et constitutionnelles, ce texte n’est plus pertinent, face à la recrudescence des meurtres apparemment motivés par des soupçons d’activités occultes.
Le plus souvent, ces meurtres sont commis sur des femmes soupçonnées d’avoir joué un rôle dans le décès de membres de communautés isolées.
Souvent aussi, ces décès inexpliqués par les tribus sont liés à des maladies encore méconnues dans les endroits les plus isolés de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, comme le VIH-SIDA.
Le schéma criminel prend soit la forme d’expéditions punitives de la part de membres de tribu en deuil, soit de décisions prises à l’issue de conseils tribaux qui condamnent de fait à mort la personne soupçonnée de s’être livrée à des actes de sorcellerie ou de magie noire.
Les « condamnés » meurent souvent dans d’atroces souffrances, soit mutilés à l’arme blanche, soit brûlés après des séances pouvant être apparentées à des tortures, rapporte le quotidien Post Courier.
Selon ce journal, pour les seules cinq premières années de la décennie 2000-2010, le bilan officiel de ces exécutions dépasse les soixante quinze personnes.
Selon les parlementaires membres de cette commission, il est désormais urgent de modifier cette loi obsolète de 1971 pour introduire des dispositions dissuasives à l’attention des personnes se rendant coupables de tels actes.
Ils recommandant par ailleurs que parallèlement soit menée une campagne d’information et de sensibilisations dans les tribus, afin de faire reculer l’ignorance.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 27 Décembre 2011 à 05:58 | Lu 874 fois