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La caisse de retraite des Marianne du Nord se déclare en faillite


La caisse de retraite des Marianne du Nord se déclare en faillite
SAIPAN, mercredi 18 avril 2012 (Flash d’Océanie) – La caisse de retraite du territoire américain des Marianne du Nord s’est officiellement déclarée en faillite et cessation de paiement en début de semaine, rapporte mardi le quotidien Marianas Variety.
Les démarches administratives ont été entamées mardi devant la Cour fédérale américaine, selon les mêmes sources.
Depuis, le débat s’est porté de manière vive devant les élus de ce territoire américain, qui se sont notamment émus de ne pas avoir été prévenus au préalable.
L’opposition a rapidement pointé du doigt une éventuelle responsabilité du gouvernement actuel, dirigé par le Gouverneur Benigno R. Fitial, qui doit toujours à cette caisse de retraite pas moins de 317 millions de dollars US en cotisations impayées au sein de sa fonction publique.
Le Sénateur Pete Reyes a notamment fustigé l’inaction du gouvernement face à des projets de lois qui, selon lui, auraient permis de constituer de nouveaux revenus, comme par exemple un loi autorisant l’implantation d’un casino sur l’île.
« Nous avons laissé tomber nos retraités et nos travailleurs actifs, parce que nous avons traîné à voter des textes qui auraient ramené de nouveaux revenus pour la Caisse (…) Cette loi aurait apporté une aide rapide à la Caisse, mais au lieu de cela, elle est restée sur une étagère », a-t-il lancé.
Bernadita C. Palacios, Présidente de cette caisse de prévoyance et de retraite, a précisé mardi au cours d’une conférence de presse que les procédures étaient désormais engagées devant la justice, conformément à la loi américaine relative aux faillites.
Cette procédure implique, entre autre choses, l’obligation pour l’établissement concerné de subir un audit et de « restructurer ses obligations financières ».
« Notre objectif premier est de protéger la capacité de la Caisse à distribuer des paiements au-delà de 2014 », a-t-elle expliqué en précisant que cette capacité n’était pas entamée, au moins pour les deux mois à venir.
Après cela, la Caisse entend recourir à « tous les moyens » pour recouvrer des dettes auprès de ses cotisants, à commencer par le premier employeur des Marianne : le gouvernement du Territoire et ses quelque seize cent fonctionnaires.

Crise sanitaire

Un autre secteur de ce territoire se trouve par ailleurs en difficulté celui de la santé publique et de son établissement-phare : le seul hôpital du territoire.
Son conseil d’administration a tenu une réunion d’urgence mardi fin de commencer à fixer des priorités dans le fonctionnement et les postes de dépenses, sous la houlette de la société publique de tutelle, le Commonwealth Healthcare Corp. (CHC).
Premier souci : une possible pénurie de matériel et fourniture de soins, dont le paiement des factures pourrait se révéler de plus en plus malaisé.
« Nous en somme maintenant arrivés au point où il nous faut commencer à choisir ce qui doit être fermé », déploré Juan N. Babauta, directeur général de la CHC, qui entrevoit une solution de fonctionnement basée sur un service minimum pour les cas prioritaires et urgents, le reste (comme les soins externes) passant derrière.

Aux Samoa américaines aussi

Dans un autre territoire américain du Pacifique, les Samoa américaines, l’hôpital public LBJ est parvenu ces derniers jours à mettre un terme à un mode de fonctionnement restreint, toujours pour des raisons financières.
Ce service réduit avait été mis en place en mars 2012, afin de réduire les coûts de fonctionnement de l’hôpital.
Dans la capitale, Pago-Pago, le service minimum, tout au moins au plan des heures réduites de travail et d’ouverture, ont pu reprendre en début de semaine un rythme et un volume normaux à la suite d’une décision prise par le Gouverneur Togiola Tulafono.
Ce dernier a décidé de prendre sur lui pour relâcher la pression exercée sur cet établissement public en matière de remboursement d’une dette de trois millions de dollars US, somme due à un fonds de compensations.
Les clauses de fermeture des services non-essentiels et de réduction des heures d’ouverture sont désormais supprimées, a confirmé non sans soulagement le directeur de l’hôpital LBJ, Mike Gerstenberger, qui a annoncé la réouverture des consultations en soins externes.
« Ça ne veut pas dire que nous sommes sortis d’affaire », a-t-il nuancé en rappelant qu’aucune enveloppe supplémentaire n’avait été votée par le Parlement local, le Fono, et que rien ne semblait non plus se profiler à l’horizon de la part du gouvernement territoire et encore moins de Washington.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 17 Avril 2012 à 23:05 | Lu 907 fois