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"La saison cyclonique 2012 s'annonce violente dans le Pacifique Sud Est


"La saison cyclonique 2012 s'annonce violente dans le Pacifique Sud Est
SUVA, jeudi 20 octobre 2011 (Flash d’Océanie) – Plusieurs agences météorologiques océaniennes ont concocté, en début de semaine, un schéma prévisionnel de ce que la saison cyclonique 2011-2012 pourrait réserver aux pays et territoires du Pacifique.
Dans ce bulletin prévisionnel à long terme,
http://www.niwa.co.nz/node/103022
l’institut néo-zélandais de recherche atmosphérique et de l’eau (National Institute of Water & Atmospheric Research, NIWA) a notamment estimé mardi 18octobre 2011 que le nombre total de cyclones auquel la région peut s’attendre entre novembre 2011 et avril 2012 pourrait se situer dans une fourchette de cinq à huit phénomènes, une activité moindre que la moyenne observée a cours des années dans cette grande région (9 cyclones officiellement déclarés par saison, sur une base d’emplacement géographique entre les latitudes 135 degrés Est et 120 degrés Ouest, au Sud de l’Équateur).
L’activité devrait être moindre à l’Ouest de la ligne de changement de date (qui se situe au niveau de Samoa), en raison, entre autres facteurs, de la présence prolongée et persistance du phénomène climatique La Niña (qui a provoqué ces derniers mois des situations de sécheresse extrême dans les pays de la région comme Samoa, Tuvalu, ou encore Tokelau).
Mais dans cette partie du Pacifique qui englobe largement la Mélanésie, deux ou trois cyclones tropicaux sérieux sont tout de même attendus, selon les mêmes sources, qui appellent toujours à la vigilance.
Toutefois, cette prévision générale est nuancée par ce que les prévisionnistes qualifient d’activité accrue vers la fin de la saison, en particulier au large des côtes de l’État australien du Queensland et, de l’autre côté, à l’Est du Pacifique, autour de la Polynésie française, en particulier ses îles de la Société et Australes.
En termes d’intensité, au cours de cette saison 2011-2012 qui devrait débuter dans quelques semaines, les prévisionnistes régionaux s’attendent à « au moins un cyclone pouvant atteindre la catégorie trois, ce qui signifie des vents en son centre d’une vitesse d’au moins 118 kilomètres heure et un système pouvant atteindre la catégorie quatre, ce qui signifie des vents en son centre d’une vitesse d’au moins 159 kilomètres heure ».
Au cours de la saison passée, (de novembre 2010 à avril 2011), plusieurs pays de la Mélanésie ont été durement touchés, dont Vanuatu, deux fois en quelques semaines en janvier-février 2010, et en particulier ses îles du Sud (dont celle de Tanna), l’État australien du Queensland, mais aussi, dans une moindre mesure, les îles voisines des Salomon (plus au Nord), de la Nouvelle-Calédonie (au Sud-ouest de Vanuatu) et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Outre le NIWA et le service néo-zélandais de la météorologie nationale, d’autres agences nationales et territoriales ont participé à l’élaboration de ce schéma prospectif, comme celles de leurs homologues australiens de l’ABM (Australian Bureau of Meteorology, bureau national de la météorologie), du bureau de compétence régionale à Nadi (Fidji), ainsi que les organismes compétents des États-Unis (Hawaii), de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie, précise le NIWA.

Une saison 2010-2011 plutôt calme

Début mai 2011, pour marquer la fin de la précédente saison cyclonique, le centre régional d’alerte de Nadi (Fidji) avait dressé un bilan avec pour chiffre-clé le nombre enregistré de huit phénomènes « nommés » (donc officiellement reconnus comme cyclones) et qui ont posé des menaces aux États insulaires de la région.
Parmi les plus remarqués cette saison : le cyclone Vania, qui a causé des dommages importants dans les îles du sud de l’archipel de Vanuatu, ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie voisine, en janvier 2011.
Quelques jours plus tard, Vanuatu était une nouvelle fois touché, toujours dans ses îles du sud, par un autre cyclone, baptisé Atu.
Des moyens humanitaires et matériels avaient ensuite été envoyés, notamment à partir de la Nouvelle-Calédonie, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande mais aussi d’organismes internationaux comme l’ONU et son bureau régional du Fonds Mondial pour l’Enfance des Nations-Unies (UNICEF).
En début de saison, plusieurs organismes scientifiques avaient souligné la présence au-dessus du Pacifique du phénomène La Niña.
Tout au long de cette saison, les scientifiques ont relevé à la surface de l’océan des températures particulièrement élevées.
Outre les cyclones Vania et Atu, ces conditions ont aussi entraîné la formation d’une demi-douzaine de cyclones qui ont menacé et provoqué d’importants dégâts à Tonga, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux îles Salomon et en Australie.

Des prédictions plutôt bonnes

Juste avant le début de la saison 2010-2011, en octobre 2010, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) prévoyait une saison cyclonique 2010-2011 particulièrement riche en cyclones, surtout dans la partie occidentale du Pacifique.
Selon cette organisation, les conditions de cette saison devraient être influencées par une intensité « modérée à forte » du phénomène La Niña, dont les épisodes les plus sérieux avaient frappé plusieurs pays de cette région (et notamment Fidji) à la fin des années 1990.
« On observe actuellement des conditions caractéristiques d'un épisode La Niña d'intensité modérée à forte dans la zone équatoriale de l’océan Pacifique (…) Ces conditions devraient persister au moins pendant le premier trimestre de l’année à venir (…) Presque tous les modèles de prévision prévoient la persistance de l’actuel épisode La Niña, voire son renforcement, au cours des quatre à six prochains mois, soit pendant une bonne partie du premier trimestre de 2011, précisait alors l’OMM.
Ces conditions à dominance La Niña se sont développées en juin et juillet 2010.
Elles succèdent immédiatement à un précédent épisode de l’autre phénomène alternatif connu dans cette région notamment : El Niño, qui s’est dissipé en avril 2010.
« La Niña se caractérise par des températures océaniques anormalement basses dans la zone centrale et orientale du Pacifique équatorial. El Niño, à l'inverse, se caractérise par des températures océaniques anormalement élevées. Ces deux manifestations du même phénomène peuvent s’étendre sur douze mois ou plus et perturber la configuration habituelle des précipitations ainsi que la circulation atmosphérique aux latitudes tropicales et avoir des répercussions à grande échelle sur le climat dans de nombreuses régions du monde, auxquelles sont associés des risques liés au climat », explique l’OMM.

Plus chaud à l’Ouest

Parmi les pays cités par les météorologues régionaux, dans leur précédente tentative d’analyse prospective conjointe : ceux de la Mélanésie (Nouvelle-Calédonie, îles Salomon, Vanuatu, Papouasie-Nouvelle-Guinée ou encore Fidji), mais aussi l’Australie et la Nouvelle-Zélande, pour un total estimé à une douzaine, dont trois sérieux.
Ces prédictions se sont vérifiées en partie : l’une des zones les plus à risque a bien été la Mer de Corail, dont plusieurs pays mélanésiens et l’Australie sont riverains, ainsi que la Mer de Tasman (qui sépare l’Australie de la Nouvelle-Zélande).
La précédente saison (entre novembre 2009 et avril 2010) avait été particulièrement chargée, aussi bien dans la partie Ouest qu’Est du Pacifique : les cyclones plus sérieux avaient alors gravement impacté Fidji (Mick le 15 décembre 2009 et Tomas le 15 mars 2010, ce dernier ayant aussi touché les îles françaises voisines de Wallis-et-Futuna), Tonga, les îles Cook (île d’Aitutaki, Nord) et la Polynésie française (surtout le cyclone Oli qui a touché le plus durement les îles australes).


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Rédigé par PAD le Mercredi 19 Octobre 2011 à 21:51 | Lu 3666 fois