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Des enfants "ordinaires" et "extraordinaires" volent des étoiles plein les yeux


Les enfants heureux à la sortie du Casa.
Les enfants heureux à la sortie du Casa.
Papeete, le 9 mai 2018- Plus de 70 enfants, dont 25 enfants "extraordinaires", c’est-à-dire-en situation de handicap, ont réalisé leurs rêves hier, celui de voler ensemble. C'est grâce à l'association Les Tamari'i du ciel, soutenue par les Chevaliers du ciel et avec le soutien logistique de l'armée de l'air, que 50 enfants de l'école de Saint-Paul-Sainte-Thérèse et 25 enfants de la Fraternité Chrétienne ont pu décoller dans les airs à bord d'un Casa.

Le confort était loin de la classe business d'un A380, mais l'ambiance à bord du Casa de l'armée de l'air était bien plus festive et sûrement un peu plus… bruyante qu'un avion de ligne classique. Et pour cause, à bord de l'avion militaire, généreusement mis à disposition par l'Escadron de transport 82 "Maine" basé à Faa'a, se trouvaient des jeunes enfants, certains, dits 'ordinaires', des écoliers de CM1 de l’école Saint-Paul-Sainte-Thérèse, et d'autres dits "extraordinaires", de la Fraternité Chrétienne, porteurs de handicap, malades ou défavorisés par la vie. Ces enfants participaient à l'opération "Rêves de Gosse", initiée par Carole Herraïz, la présidente de l’association Les Tamari'i du ciel.
Au total, il a fallu cinq rotations du Casa de l'armée pour permettre aux 75 enfants et à leurs accompagnants, participant à l'opération "Rêves de Gosse", de découvrir l'île de Tahiti vue d'en haut.
"C'est important pour l'armée de participer à cette opération qui existe en France, car c'est dans la logique de la continuité territoriale. Mais c'est surtout un plaisir pour nos équipages d'aider ces enfants à réaliser leurs rêves. Forcément cela ne laisse pas indifférent", souligne avec sincérité le Lieutenant-colonel Foucarde, le commandant du Détachement Air 190 de Faa'a.

POUR BEAUCOUP D'ENFANTS "EXTRAORDINAIRES", C'ETAIT LA PREMIERE FOIS QU'ILS VOLAIENT

La députée Nicole Sanquer en compagnie de la présidente de l’association Les Tamari’i du ciel Carole Herraïz et Tamahere.
La députée Nicole Sanquer en compagnie de la présidente de l’association Les Tamari’i du ciel Carole Herraïz et Tamahere.
"C'est la première fois que cette opération 'Rêve de Gosses' fait étape à Tahiti. C'est un véritable bonheur de voir tous ces enfants avec le sourire. C'est l'occasion pour eux de monter dans un avion et de voir la terre, vue du ciel. Pour certains d'entre eux, c'est la première fois qu'ils prennent l'avion. Les enfants attendaient cela avec impatience. C'est un changement d'environnement, mais ils sont ravis", souligne dans un grand sourire la marraine de l'opération, Nicole Sanquer. La députée s'est investie depuis le début dans ce beau projet de gommer les différences, de faire voler des enfants "ordinaires" et "extraordinaires" ensemble.

EXCITES ET IMPATIENTS

Et il semble bien que sur le tarmac, les enfants soient bien tous les mêmes, excités et impatients de monter à bord, de découvrir cet avion militaire et surtout de voler. Il faut dire que cela fait presque un an qu'ils attendent tous ce moment ! "J'ai hâte d'y aller", commente un jeune de la Fraternité.
"Nous avons commencé ce projet pédagogique depuis la rentrée scolaire. Il y a eu plusieurs rencontres tout au long de l'année entre les élèves de CM1 et les enfants de la Fraternité qui leur ont permis de mieux se connaître et de favoriser l'acceptation de la différence. L'idée est que ces enfants deviennent plus tard des adultes solidaires", explique Laetitia, professeure des écoles à Saint-Paul-Sainte-Thérèse.
A trois reprises, les enfants de la Fraternité et de Saint-Paul-Sainte-Thérèse se sont rencontrés, petit à petit des contacts se sont noués. Ensemble, ils ont planché sur une thématique en rapport avec l'aérien : "Entre ciel et mer" en binôme. Les travaux et des photos des binômes seront exposés dans le hall de l'assemblée de Polynésie du 11 au 17 juin prochains.

DES ETOILES PLEIN LES YEUX

"Mon fils nous a beaucoup parlé de son binôme, une jeune fille de 18 ans, il nous parlait de sa joie de vivre, de cette nouvelle amitié et du projet pédagogique autour de l'aérien. Il y a seulement très peu de temps, que je me suis rendue compte, que la jeune fille était porteuse d'un handicap. Ce projet permet vraiment aux enfants de porter un regard bienveillant, d'apprendre à mieux se connaître", remarque avec bonheur Ingrid, maman d'un petit Barthélemy.
Et effectivement à la sortie du Casa, l'opération semblait bel et bien un succès, les sourires étaient sur tous les visages. Il n'y avait plus que des enfants, des étoiles plein les yeux, et heureux d'avoir décroché tous ensemble la lune !

Carole Herraïz, présidente de l’association Les Tamari’i du ciel

L'association Les Tamari’i du ciel a été créée en août 2017, c'est la première fois que "Rêves de Gosse" fait une escale en outre-mer. "Rêves de Gosse", c’est un Tour de France aérien organisé chaque année depuis 20 ans. A chaque escale, il permet à des enfants atteints par le handicap, la maladie, ou socialement défavorisés de faire un tour d'avion. C'est une opération de solidarité, d’entraide et de partage basée sur l’acceptation de la différence. Pour que justement la différence ne soit plus un obstacle mais une source de partage.
Facebook : Les Tamari’i du ciel

Le Commandant Rémi, un des pilotes du Casa :
"Plus on avançait dans le vol, plus ils avaient le sourire"

"Ce vol est l'aboutissement de tous les efforts et travaux en commun de ces enfants pour ce projet. C'est une belle fête, un bon moment de partage entre les enfants, les équipes encadrantes et tous ceux qui se sont investis dans cette belle aventure. En tant que pilote, c'est une très belle émotion, car on les a vus évoluer, nouer des liens, devenir complices au fil du temps, cela fut le cas pour nous aussi. Cela fait plaisir, plus on avançait dans le vol, plus ils avaient le sourire.
L'ambiance dans l'avion était un peu tendue au début, c'est normal car c'est un avion militaire un peu sombre, mais rapidement, ils ont commencé à bien rigoler. Ils étaient peut-être déçus que cela ne dure pas plus longtemps, mais nous avons survolé la côte est pendant 20 minutes.

le Mercredi 9 Mai 2018 à 16:30 | Lu 9078 fois