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Jérémie Shan Sei Fan, prodige de l'escrime polynésienne


Jérémie Shan Sei Fan a disputé plusieurs tournois en Chine au cours des derniers mois pour s'aguerrir et gagner en expérience. "Bien-sûr, je n'ai pas toujours eu de super résultats, mais chaque défaite est une leçon que j'apprends. Je pense que j'ai énormément progressé", confie le jeune homme.
Jérémie Shan Sei Fan a disputé plusieurs tournois en Chine au cours des derniers mois pour s'aguerrir et gagner en expérience. "Bien-sûr, je n'ai pas toujours eu de super résultats, mais chaque défaite est une leçon que j'apprends. Je pense que j'ai énormément progressé", confie le jeune homme.
PAPEETE, le 28 janvier 2019 - Jérémie Shan Sei Fan, 18 ans, a débuté l'escrime il y a cinq ans. Avec très peu d'années de pratique derrière lui, le jeune prodige a pourtant remporté en 2017 la médaille d'or au fleuret lors des Championnats d'Océanie des moins de 17 ans. Et ces derniers mois, le champion est allé s'aguerrir du côté de la Chine où il a disputé plusieurs tournois. Prochain objectif pour lui : Paris et l'intégration au sein d'un club de haut-niveau. 

"Mon rêve, je dirais même mon objectif, ce sont les Jeux olympiques de Paris en 2024." Avec cette affirmative, on cerne rapidement la personnalité de Jérémie Shan Sei Fan, 18 ans, véritable prodige de l'escrime polynésienne. "C'est quelqu'un qui est très déterminé et qui travaille beaucoup", assure pour sa part Arnaud Bellanger, son maître d'arme au club Aito Papeete Escrime depuis trois ans.

Et du travail, Jérémie a dû en abattre au cours de ces dernières années. S'il découvre l'escrime par l'intermédiaire d'un ami il y a cinq ans, "je venais d'abord au club d'escrime pour être avec lui et pour prendre du plaisir", confie le jeune homme, il est rapidement plongé dans la compétition de haut niveau, en disputant son premier Championnat d'Océanie à 15 ans, au bout seulement de deux ans de pratique d'escrime. "La compétition s'est très mal passée pour moi. Mais c'est à ce moment que j'y ai vraiment pris goût", complète-t-il.

Ainsi, Jérémie, avec l'aide de son maître d'arme, travaille d'arrache-pied pour combler ses lacunes. "Il a commencé l'escrime très tard. Évidement, comme dans tous les sports, plus tu commences jeune, plus tu es doué. Mais quand tu as la volonté et la motivation de travailler, comme c'est le cas pour Jérémie, tu progresses très vite",explique Arnaud Bellanger.  Et donc, à force de travail et de persévérance, sans oublier une subtile dose de talent, Jérémie décroche en 2017 la médaille d'or au fleuret aux Championnats d'Océanie des moins de 17 ans.

Le champion ne se repose pas pour autant sur ses lauriers. Pour continuer à progresser, il a disputé au cours des derniers mois plusieurs tournois de haut-niveau en Chine, où il fait plus que de la figuration. "Je me suis trompé de catégorie pour un tournoi, mais j'arrive quand même à finir à une bonne place. Bien-sûr, je n'ai pas toujours eu de super résultats, mais chaque défaite est une leçon que j'apprends. Je pense que j'ai énormément progressé", sourit-il. 

"TOUT DONNER POUR NE RIEN REGRETTER"

Désormais, pour continuer sa progression et pour atteindre son objectif pour Paris 2024, Jérémie compte poser ses valises très prochainement du côté de Paris, pour y intégrer un club de haut-niveau. "On ne sait pas encore lequel j'intégrerai, mais je suis très excité",s'exclame le champion. Avant d'ajouter, "je n'ai pas peur du niveau des autres là-bas, mais j'ai une petite appréhension au niveau de l'environnement de mon nouveau club.  J'ai l'habitude d'être dans un club où il y a un esprit super convivial. Mon maître d'arme est toujours derrière moi pour me soutenir et me prodiguer des conseils. Là, je vais arriver dans un club énorme avec beaucoup d'adhérents. Mais bien-sûr aussi la première chose à laquelle je pense, ce sont les personnes très fortes que je vais rencontrer, les compétitions que je vais faire et ça me motive énormément."

Arnaud Bellanger n'est pas non plus très inquiet quant à la réussite de son élève : "Il va rencontrer des personnes qui pratiquent l'es-crime depuis une dizaine d'années et qui ont énormément d'expérience. Il faudra juste qu'il continue à travailler très dur comme il l'a toujours fait et ça se passera très bien pour lui."

"Je vais tout donner pour atteindre mes objectifs. J'ai envie de ne rien regretter. Peut-être que je n'ai pas le potentiel, peut-être que je vais me blesser, mais je ne veux rien regretter",
insiste Jérémie. En parallèle de sa carrière, ce dernier compte reprendre des études pour, "avoir un plan B". Un champion qui sait ce qu'il veut, et qui a la tête sur les épaules. Fa'aitoito !
En attendant de poser ses valises très prochainement du côté de Paris, Jérémie continue de s'entraîner au sein de son club à Papeete, où il donne des conseils aux plus jeunes.
En attendant de poser ses valises très prochainement du côté de Paris, Jérémie continue de s'entraîner au sein de son club à Papeete, où il donne des conseils aux plus jeunes.

INTERVIEW

Jérémie Shan Sei Fan, champion d'Océanie au fleuret
"L'objectif est de percer au haut-niveau"

Pourquoi tu as choisi le fleuret comme arme de prédilection ?

C'est un style de jeu qui me plaît bien, et qui convient le plus à ma personnalité. Aller chercher chaque touche et y aller vraiment à fond. Au fleuret, il y a une règle de priorité. Celui qui prend l'initiative d'attaquer a la priorité pour la marque. Après, il peut y avoir des parades, des ripostes pour reprendre cette priorité. J'ai un style qui est très offensif, c'est sûrement pour ça que je préfère cette arme.

Est-ce-que tu as une botte secrète ?
Avant, j'avais une botte secrète parce que j'étais très souple, et je faisais de grands écarts sur la piste. Mais sinon, j'ai un mouvement que je maîtrise très bien, c'est la feinte de coup droit dégagé. C'est un coup très basique, mais qui me sert encore beaucoup.

Tu as disputé plusieurs tournois en Chine. Qu'est-ce-que tu retiens de ce périple ?
Grâce à ce voyage et aux compétitions que j'ai faite là-bas j'ai acquis beaucoup d'expériences, de savoirs. J'ai fait cinq compétitions. Une à Hong-Kong, quelques une à Shenzhen et d'autres à Guangzhou. Là-bas, j'ai affronté beaucoup d'escrimeurs de nationalité asiatique. Au niveau sportif, le monde asiatique commence à être assez réputé. Et j'ai eu la chance de croiser sur la piste à Hong-Kong un escrimeur qui était classé au 12e rang mondial. Maintenant, mon objectif est de percer au haut-niveau. J'ai mes parents, toute ma famille et mes amis qui me soutiennent dans mon projet, avec mon maître qui fait aussi beaucoup pour moi.

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 28 Janvier 2019 à 17:33 | Lu 1917 fois