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Le gouvernement veut donner un nouveau souffle aux énergies renouvelables


Le gouvernement veut donner un nouveau souffle aux énergies renouvelables
PARIS, 15 sept 2012 (AFP) - Le gouvernement a cherché samedi à donner un nouveau souffle aux énergies renouvelables, en annonçant des mesures de soutien aux filières de l'éolien et du solaire actuellement à la peine, dont un nouvel appel d'offres pour des parcs d'éoliennes en mer avant la fin de l'année.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, venu clore les travaux de la conférence environnementale lancée la veille par le président François Hollande, a répondu en partie aux appels insistants des défenseurs des énergies renouvelables, au coeur de la "transition énergétique" voulue par le gouvernement, à savoir la fin du "tout nucléaire" et du "tout pétrole".

Point phare de ces annonces, l'Etat lancera d'ici la fin de l'année un nouvel appel d'offres pour la construction et l'exploitation de deux parcs d'éoliennes en mer, situés au large du Tréport (Seine-Maritime) et de Noirmoutier (Vendée)

Il rejoindront les quatre parcs maritimes qui avaient été attribués au printemps par l'ancien gouvernement (dont trois au tandem EDF/Asltom et un à Iberdrola/Areva).

Ce 2e appel d'offres sera toutefois relativement modeste, avec une puissance totale de 1.350 mégawatts d'après Matignon, contre 2.000 mégawatts pour les 4 parcs qui ont déjà été attribués. Quand à la date d'un troisième appel d'offres, qui permettrait de remplir l'objectif du Grenelle d'un total de 6.000 mégawatts installés en 2020, elle n'a pas encore été fixée.

Ces appels d'offres doivent aider à contrer le réchauffement climatique. Mais ils visent aussi à faire émerger une nouvelle filière industrielle hexagonale, qui, outre le marché français, pourrait fournir des parcs en projet dans des pays voisins, comme le Royaume-Uni.

M. Ayrault a également accédé à plusieurs demandes d'urgence des filières de l'éolien terrestre et du solaire, toutes deux en grande difficulté.

Simplification

Pour l'éolien terrestre, il a dit son soutien au mécanisme d'obligation de rachat par EDF de l'électricité produite. Un dispositif critiqué dans un rapport administratif publié la veille, et qui est sous la menace d'un recours judiciaire à Bruxelles. Il a promis aussi une simplification des contraintes administratives, et la mise en place d'un tarif d'achat "adapté à l'éolien en Outre-Mer".

Concernant la filière solaire, qui fait face notamment à une concurrence exacerbée des fabricants chinois, soupçonnés de dumping par les Occidentaux, le Premier ministre a affirmé qu'elle "a un avenir en France et en Europe" et que "nos entreprises doivent se sentir pleinement soutenues".

Et un appel d'offres solaire sera lancé avant la fin de l'année, afin de "favoriser de grandes installations visant à promouvoir des technologies innovantes et le développement économique local", a-t-il dit.

Il a également appelé à privilégier les installations solaires sur toit plus tôt qu'au sol, pour éviter d'aggraver l'artificialisation des sols.

Mais ces mesures n'ont satisfait qu'en partie les industriels.

"Nous hésitons entre espoir et déception", a déclaré à l'AFP Frédéric Lanoë, qui dirige la filiale française du groupe portugais EDPR, et qui préside la commission communication de la fédération France Energie Eolienne.

La profession "se félicite de ce mouvement, mais en demandait plus", a-t-il estimé, rappelant que l'éolien terrestre vivait "toujours sous l'épée de Damoclès" d'une menace d'annulation par la justice.

Autre motif de déception, les parcs éoliens terrestres devront comporter au minimum cinq éoliennes, alors que les industriels espéraient que ce seuil soit abaissé à trois mâts. Et leur création restera soumise aux procédures sur les "installations classées", jugées bien trop lourdes par les défenseurs des renouvelables.

Lire le discours de jean-Marc Ayrault

Rédigé par Par Frédéric POUCHOT le Samedi 15 Septembre 2012 à 05:45 | Lu 574 fois