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Mesures extrêmes pour préserver les gènes du Diable de Tasmanie


Mesures extrêmes pour préserver les gènes du Diable de Tasmanie
SYDNEY, lundi 5 décembre 2011 (Flash d’Océanie) – Les scientifiques et zoologues australiens du zoo de Taronga (Sydney) ont enclenché en fin de semaine dernière une opération de la dernière chance pour sauver de l’extinction le Diable de Tasmanie, marsupial carnivore endémique de l’Australie dont la population a été ravagée ces dernières années par un type rare de cancer du visage.
Cette tumeur cancéreuse faciale se propage d’un individu à l’autre, typiquement par morsure.
Dans le cadre de cette opération, les scientifiques ont commencé à collecter sur les pensionnaires du zoo de Taronga Western Plains (Est de l’État de la Nouvelle-Galles-du-Sud) une quantité maximum de sperme chez les males et d’ovaires chez les femelles, avant de les congeler.
Ces prélèvement se font sur des spécimens atteints par la maladie, et qui ont été euthanasiés.
Dans certains cas, chez les mâles, les prélèvent sont fait sur des spécimens vivants, sous anesthésie, typiquement des jeunes, grâce à une technique dite d’ « électroéjaculation » par stimulation de la prostate.
Objectif : en cas d’extinction, être en possession d’un patrimoine génétique suffisant pour permettre des tentatives d’insémination artificielles et ainsi éviter la totale extinction de l’espèce, comme cela avait été le cas, dans les années 1930, pour le Tigre de Tasmanie (thylacine), rapporte la radio nationale publique ABC.
« Nous espérons ne jamais avoir à utiliser ces échantillons », a déclaré Menna Jones, biologiste à l’Université de Tasmanie.
L’opération actuelle est dirigée par le Dr Tamara Keeley, spécialiste en biologie reproductive, qui a déjà appliqué cette technique pour sauver la population de rhinocéros noirs.
« Mais si la population venait à atteindre des seuils critiques, cette banque de sperme et d’ovaires pourrait se révéler une stratégique critique », a-t-elle estimé.
Malgré les recherches entreprises ces dernières années pour comprendre les mécanismes de propagation de cette forme rare de cancer, aucun progrès significatif n’a été enregistré.
Les premiers essais d’insémination artificielle devraient débuter au cours des dix mois à venir.
Fin mai 2009, le gouvernement australien a officiellement déclaré le Diable de Tasmanie non plus vulnérable, mais menacée d’extinction.
Quelques mois auparavant, Peter Garrett, alors ministre australien de l’environnement, annonçait le déblocage d’un fonds d’urgence à hauteur d’environ cinq millions d’euros pour appuyer un programme de sauvegarde du Diable de Tasmanie.
Du fait de cette maladie, le nombre de spécimens connus en Tasmanie (île du Sud du continent australien) a chuté de soixante dix pour cent depuis l’apparition du premier cas de cette maladie, en 1996.

pad

Rédigé par PaD le Lundi 5 Décembre 2011 à 05:19 | Lu 705 fois