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Les négociations sur les soins dentaires peinent à trouver une issue


Les négociations sur les soins dentaires peinent à trouver une issue
PARIS, 12 avr 2012 (AFP) - Les négociations sur les soins dentaires, qui doivent s'achever jeudi, ne devraient pas permettre de plafonner les tarifs des prothèses pour les faibles revenus, comme le souhaitait l'assurance maladie, les complémentaires refusant de s'engager à mieux les rembourser.

Entamées le 9 mars dernier entre l'assurance maladie, les syndicats de dentistes et les complémentaires (mutuelles, instituts de prévoyance, assurances), ces négociations ont connu jusqu'alors peu d'avancées.

Jeudi, elles achoppaient toujours sur la question du devis dentaire, après une première réunion technique sur le sujet mercredi qui n'avait pas abouti.

Les discussions concernent le coût de la prothèse inscrit dans le devis et "la façon dont on détermine l'affichage du prix de vente par rapport au prix d'achat", a déclaré Fabrice Henry, président de l'Unocam (Union des complémentaires), lors d'une suspension de séance.

Mais l'enjeu principal de ces négociations était de parvenir à un plafonnement des tarifs des prothèses et de l'orthodontie pour les 3,5 millions de personnes éligibles à l'Aide à la complémentaire santé (ACS), qui ont des revenus modestes mais trop élevés pour avoir accès à la couverture maladie universelle (CMU).

L'assurance maladie souhaitaient des "efforts partagés" des dentistes pour qu'ils limitent leurs tarifs et des complémentaires pour qu'elles prennent mieux en charge ces soins.

En échange, les tarifs des soins conservateurs (plombage, dévitalisation, détartrage, etc) et la chirurgie seraient augmentés, comme le demandent les dentistes.

Roland L'Herron, président de la confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD, majoritaire), souhaite une revalorisation à hauteur "d'au moins 200 millions d'euros".

Les soins conservateurs qui sont au tarif de la sécurité sociale - dit tarif opposable - ont été peu revalorisés ces dernières années.

Pour couvrir leurs charges, les dentistes se rattrapent sur les prothèses et l'orthodontie, aux honoraires libres, et dont les tarifs ont fortement augmenté, alors que les soins dentaires sont ceux auxquels les Français renoncent le plus pour des raisons financières.

Mardi 3 avril, lors d'une précédente réunion, l'assurance maladie a présenté un protocole d'accord par lequel dentistes et complémentaires s'engageraient à limiter le coût des prothèses et de l'orthodontie.

Mais les complémentaires font valoir qu'elles remboursent déjà une large part des prothèses: seulement 18% de ces dépenses sont prises en charge par les régimes obligatoires contre 41% par les complémentaires, selon Etienne Caniard, président de la Mutualité française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles.

M. Caniard déplore "un désengagement de l'assurance maladie de plus en plus marqué, notamment sur les prothèses".

Jeudi, l'Unocam a annoncé qu'elle ne signerait pas ce proctocole: "Nous attendons la fin des pourparlers avec le ministère sur la labellisation des contrats ACS, on ne va pas discuter d'un côté et de l'autre. L'UNCAM (Union nationale des caisses d'assurance maladie) n'a pas à nous dicter ce que nous devons faire", a souligné M. Henry.

Elle s'est dite prête en revanche à signer un avenant à la convention des dentistes sur des points plus consensuels comme la permanence des soins, la revalorisation de la consultation à 23 euros (contre 21 actuellement), l'incitation à l'installation dans les zones qui manquent de dentistes et le développement de la prévention chez les enfants et les femmes enceintes.

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Rédigé par Par Céline CASTELLA le Mercredi 11 Avril 2012 à 22:41 | Lu 568 fois