Paris, France | AFP | lundi 18/07/2022 - En renonçant à briguer la présidence des Républicains (LR), Laurent Wauquiez laisse orpheline l'aile droitière du parti mais ne ferme pas la porte à la présidentielle de 2027, à laquelle il pourrait se présenter sans le mouvement gaulliste diminué.
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé dimanche avoir "décidé de ne pas être candidat à la présidence des Républicains" pour construire une "alternative" qui va "dépasser les questions d'appareil" et être "au rendez-vous du grand choix démocratique de 2027".
Celui qui dirigea le parti de droite de 2017 à 2019 évoque même un nouveau régime, en espérant un "changement de même nature que celui de 1958" avec l'avènement de la Ve République.
LR doit réunir son congrès à l'automne pour désigner le successeur de Christian Jacob, qui a quitté la présidence du parti le 1er juillet et a été remplacé temporairement par la numéro deux, la députée du Doubs Annie Genevard.
Or Christian Jacob avait fait de Laurent Wauquiez son favori pour lui succéder. Mais ce dernier, qui a fait de sa région le laboratoire de ses ambitions nationales, a semble-t-il un autre agenda politique.
"Déception"
"Pas de dégradation de la dette, pas de hausse de fiscalité et des investissements records, notre région, c'est le contre modèle absolu par rapport à la banqueroute de l'Etat français", a ainsi martelé fin juin l'élu de 47 ans, resté partisan de la "restauration de l'autorité" et "l'identité".
L'accession à la tête de LR de ce représentant de l'aile "dure" du parti avait suscité des remous internes attisés par l'échec des Européennes (8%), et conduit aux départs de plusieurs cadres, comme Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand.
Sa non-candidature, décidée malgré les appels du pied du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau et de M. Jacob, risque de décevoir les plus droitiers de LR, alors que le parti doit se ressouder après avoir été ébranlé par la gifle subie par Valérie Pécresse à la présidentielle (4,8% des voix), des législatives en demi-teinte et des finances en berne.
"Il est très attendu. S’il faisait un pas de côté, la déception serait très grande", avait prévenu dans le JDD, avant l'annonce de sa décision, Bruno Retailleau, partisan d'une candidature à la présidentielle "à partir du parti politique".
Un autre soutien, Eric Ciotti, "respecte son choix" et veut désormais oeuvrer "à la reconstruction d’un grand parti de droite, populaire et libéral".
Julien Aubert, qui avait caressé l'espoir de succéder à M. Jacob avant d'être battu aux législatives, pointe le "risque", si M. Wauquiez ne reprend pas le parti, "qu'il n'y ait plus de présidence tout court".
"Aventure personnelle"
"Il a décidé de se focaliser sur une démarche en dehors des mouvements politiques, dans une rencontre directe avec les Français. Je lui avais plutôt conseillé autre chose, mais peut-être que les partis sont considérés comme un peu +has been+ aujourd’hui", analyse le député LR Pierre Cordier (Ardennes), qui se dit "proche" de M. Wauquiez.
Mais pour le secrétaire général du parti Aurélien Pradié, qui songe à reprendre le parti et donnera sa décision "durant l'été", "la décision de Laurent Wauquiez marque une hauteur".
"Chez Les Républicains, nous devons tout rebâtir. Parler à tous les Français. Un nouveau souffle à droite ? Au travail !", a-t-il ajouté sur Twitter lundi.
Outre le nom de M. Pradié, circulent aussi ceux de Rachida Dati, ancienne ministre, ou de David Lisnard, président de l'Association des maires de France.
Ligne chiraquienne, sarkozyste ou "wauquieziste", "il faudra trouver quelqu'un qui incarne toutes ces sensibilités qui ont toujours existé chez nous", estime de son côté Annie Genevard.
Le politologue Emilien Houard-Vial juge le choix de Laurent Wauquiez "compréhensible" étant donné qu'"il n'y a que des coups à prendre" et qu'il n'est "pas consensuel chez les cadres", mais "risqué" s'il entend "profiter d'une crise interne vers 2024/2025 pour apparaître en héros".
Ce spécialiste de la droite y voit surtout la "volonté d'une aventure personnelle (...) pour ensuite forcer d'une manière ou d'une autre le parti à le soutenir".
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé dimanche avoir "décidé de ne pas être candidat à la présidence des Républicains" pour construire une "alternative" qui va "dépasser les questions d'appareil" et être "au rendez-vous du grand choix démocratique de 2027".
Celui qui dirigea le parti de droite de 2017 à 2019 évoque même un nouveau régime, en espérant un "changement de même nature que celui de 1958" avec l'avènement de la Ve République.
LR doit réunir son congrès à l'automne pour désigner le successeur de Christian Jacob, qui a quitté la présidence du parti le 1er juillet et a été remplacé temporairement par la numéro deux, la députée du Doubs Annie Genevard.
Or Christian Jacob avait fait de Laurent Wauquiez son favori pour lui succéder. Mais ce dernier, qui a fait de sa région le laboratoire de ses ambitions nationales, a semble-t-il un autre agenda politique.
"Déception"
"Pas de dégradation de la dette, pas de hausse de fiscalité et des investissements records, notre région, c'est le contre modèle absolu par rapport à la banqueroute de l'Etat français", a ainsi martelé fin juin l'élu de 47 ans, resté partisan de la "restauration de l'autorité" et "l'identité".
L'accession à la tête de LR de ce représentant de l'aile "dure" du parti avait suscité des remous internes attisés par l'échec des Européennes (8%), et conduit aux départs de plusieurs cadres, comme Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand.
Sa non-candidature, décidée malgré les appels du pied du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau et de M. Jacob, risque de décevoir les plus droitiers de LR, alors que le parti doit se ressouder après avoir été ébranlé par la gifle subie par Valérie Pécresse à la présidentielle (4,8% des voix), des législatives en demi-teinte et des finances en berne.
"Il est très attendu. S’il faisait un pas de côté, la déception serait très grande", avait prévenu dans le JDD, avant l'annonce de sa décision, Bruno Retailleau, partisan d'une candidature à la présidentielle "à partir du parti politique".
Un autre soutien, Eric Ciotti, "respecte son choix" et veut désormais oeuvrer "à la reconstruction d’un grand parti de droite, populaire et libéral".
Julien Aubert, qui avait caressé l'espoir de succéder à M. Jacob avant d'être battu aux législatives, pointe le "risque", si M. Wauquiez ne reprend pas le parti, "qu'il n'y ait plus de présidence tout court".
"Aventure personnelle"
"Il a décidé de se focaliser sur une démarche en dehors des mouvements politiques, dans une rencontre directe avec les Français. Je lui avais plutôt conseillé autre chose, mais peut-être que les partis sont considérés comme un peu +has been+ aujourd’hui", analyse le député LR Pierre Cordier (Ardennes), qui se dit "proche" de M. Wauquiez.
Mais pour le secrétaire général du parti Aurélien Pradié, qui songe à reprendre le parti et donnera sa décision "durant l'été", "la décision de Laurent Wauquiez marque une hauteur".
"Chez Les Républicains, nous devons tout rebâtir. Parler à tous les Français. Un nouveau souffle à droite ? Au travail !", a-t-il ajouté sur Twitter lundi.
Outre le nom de M. Pradié, circulent aussi ceux de Rachida Dati, ancienne ministre, ou de David Lisnard, président de l'Association des maires de France.
Ligne chiraquienne, sarkozyste ou "wauquieziste", "il faudra trouver quelqu'un qui incarne toutes ces sensibilités qui ont toujours existé chez nous", estime de son côté Annie Genevard.
Le politologue Emilien Houard-Vial juge le choix de Laurent Wauquiez "compréhensible" étant donné qu'"il n'y a que des coups à prendre" et qu'il n'est "pas consensuel chez les cadres", mais "risqué" s'il entend "profiter d'une crise interne vers 2024/2025 pour apparaître en héros".
Ce spécialiste de la droite y voit surtout la "volonté d'une aventure personnelle (...) pour ensuite forcer d'une manière ou d'une autre le parti à le soutenir".