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Wall street, Pompéi ou la basilique de la Nativité: le déconfinement s'étend dans le monde


New York, Etats-Unis | AFP | mardi 26/05/2020 - Le parquet de la bourse de New York, la basilique de la Nativité à Bethléem ou le site de Pompéi en Italie: trois lieux symboliques ont rouvert leurs portes mardi, illustrant la multiplication des mesures de sortie du confinement décrété face à la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 346.000 morts dans le monde.

Dans la métropole la plus touchée par la maladie, et où la fermeture des entreprises est décrétée au moins jusqu'en juin, 80 courtiers new-yorkais ont retrouvé la salle mythique de Wall Street, qui avait fermé ses portes le 23 mars. 

"Les investisseurs (...) ont ressenti notre absence sur le parquet, et la confiance que cela inspire chez tout le monde, de voir cette entité humaine", a commenté pour l'AFP Peter Tuchman, 62 ans, trader de Quattro Securities. 

Le port du masque et la prise de température sont obligatoires pour les personnes présentes. En plus des cloisons de plexiglas, les traders devront respecter les distances de sécurité et suivre des trajets prédéterminés sur le parquet. Il leur est aussi demandé de ne pas prendre les transports en commun afin de limiter les sources de contamination. 

Sur le site antique de Pompéi, patrimoine de l'Humanité et haut lieu touristique de la région de Naples, Alison Lockhart, résidente de la région, est l'une des premières touristes.

"On s'est dit qu'on allait en profiter pendant que c'est calme et qu'il n'y a personne", dit-elle. 

A Bethléem, en Cisjordanie occupée, c'est une poignée de prêtres de différentes confessions chrétiennes qui ont solennellement assisté à l'ouverture de la basilique de la Nativité, qui était fermée depuis le 5 mars.

En Allemagne et au-delà, les fans de foot se réjouissaient, eux, à l'idée de suivre dans la soirée le choc Borussia Dortmund-Bayern Munich, premier "Klassiker" à se jouer à huis-clos en raison du coronavirus.

Réouverture des frontières

Mais l'annonce de la faillite de la compagnie aérienne LATAM, mastodonte sud-américain avec ses plus de 42.000 salariés, est venue le rappeler: la planète n'a pas fini de mesurer les effets économiques dévastateurs de la pandémie partie de Chine fin 2019.

En Grande-Bretagne le fabricant de voitures de sport McLaren, connu pour la F1, a annoncé mardi la suppression de 1.200 emplois, soit un quart de ses effectifs. 

Dans le secteur du transport aérien, pratiquement à l'arrêt dans tous les cieux du monde, ce sont 123 milliards de dollars qui ont été apportés par les Etats pour permettre aux compagnies aériennes de survivre. 

En France, le président Macron a annoncé un plan de soutien de plus de huit milliards d'euros à l'industrie automobile, dont les ventes se sont effondrées et qui emploie quelque 900.000 salariés. 

Dans ce contexte, tous les regards sont braqués sur Bruxelles, où la Commission européenne doit proposer mercredi un plan de relance pouvant atteindre mille milliards d'euros.

"D-Day" touristique

Une étude française, menée par l'Institut Pasteur, est parvenue à un résultat encourageant en démontrant qu'une "très grande majorité" des patients atteints par une forme mineure du Covid-19 seraient immunisés "pendant plusieurs semaines".

"On savait que les personnes atteintes de formes sévères de la maladie développaient des anticorps dans les 15 jours qui suivaient le début des signes. On sait maintenant que c'est également vrai pour ceux qui font des formes mineures", assure dans un communiqué l'un des auteurs de l'étude.   

Dans l'espoir de relancer son activité touristique, l'Italie plaide pour une reprise coordonnée des déplacements en Europe dès le 15 juin. "Pour le tourisme, le 15 juin est un peu le D-Day européen", a estimé son ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio.

Egalement désireuse de relancer son économie très affectée par l'effondrement des prix du pétrole, l'Arabie saoudite a pour sa part annoncé une levée du couvre-feu à partir du 21 juin, sauf à La Mecque.

Partout, les distances de sécurité et les gestes barrières sont de mise pour éviter une possible deuxième vague, redoutée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Lundi, celle-ci a annoncé suspendre "temporairement" les essais cliniques sur la chloroquine et ses dérivés comme l'hydroxychloroquine, une substance dont les effets contre le Covid-19 sont controversés.

En France, l'Agence du médicament a annoncé avoir déclenché "par précaution" la procédure de suspension de ces essais cliniques.

Poutine optimiste

Au Royaume-Uni, deuxième pays le plus endeuillé (37.000 morts), la polémique autour d'un conseiller du Premier ministre Boris Johnson, Dominic Cummings, accusé d'avoir enfreint les règles de confinement, continue d'ébranler le gouvernement, avec la démission d'un secrétaire d'Etat mécontent du soutien obtenu par l'intéressé.

M. Johnson veut rouvrir les commerces non-essentiels au 15 juin, alors que le Royaume-Uni est toujours soumis au confinement.

A l'inverse, de nombreux autres pays ont franchi cette semaine un nouveau cap dans la levée des restrictions, du Japon aux Etats-Unis en passant par l'Espagne, qui a décrété mardi dix jours de deuil national en hommage à ses 27.000 victimes. 

En Islande notamment, les discothèques fermées depuis neuf semaines se sont à nouveau électrisées lundi soir, dans le premier pays d'Europe à rouvrir ses boîtes de nuit après la Lettonie.

Pays le plus touché du Moyen-Orient, avec plus de 7.500 morts, l'Iran a rouvert mardi ses restaurants.

La pandémie accentue cependant sa progression notamment au Brésil (plus de 23.400 morts) ou au Chili.

En Russie, un nouveau record de décès en 24 heures a été enregistré (174 morts). Le président Vladimir Poutine a cependant estimé que le pic épidémique était désormais "passé". Il a annoncé que la parade militaire pour célébrer la victoire de 1945, annulée début mai, aurait lieu le 24 juin.

En Pologne, des centaines de personnes qui avait entrepris mardi le pèlerinage marial de Jasna Gora ont finalement dû jeter l'éponge, une annulation sans précédent.

Le président philippin Rodrigo Duterte a lui affirmé qu'il n'autoriserait pas de retour à l'école des élèves tant qu'un vaccin ne sera pas disponible, une perspective lointaine selon les scientifiques.

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le Mardi 26 Mai 2020 à 08:09 | Lu 277 fois