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Une vie de généalogie à céder


De gauche à droite : Louis Shan Sei Fan et Philippe Siu
De gauche à droite : Louis Shan Sei Fan et Philippe Siu
Papeete le 28 février 2022 - Louis Shan Sei Fan, généalogiste bien connu du fenua met en vente une centaine de rosaces des familles polynésiennes et ainsi que la quarantaine de livre écrit sur le sujet. Une vente qui se tiendra du 7 au 12 mars prochain au sein même de son cabinet de généalogie.  

Ce sont les rosaces généalogiques de Louis Shan Sei Fan qui ont fait sa renommée au fenua. Ces rosaces sont nées de sa passion qui a fini par devenir son activité professionnelle à part entière. Une passion que Louis Shan Sei Fan partage avec ses amis Edwin Chin Wong, Philippe Siu, Maitea Faauru et bien évidemment son épouse Léna.

Louis Shan Sei Fan a fait toute sa scolarité en Polynésie, d'abord à l'école des Frères puis au Lycée Paul Gauguin. Bac S en poche à 16 ans, le jeune homme part en métropole pour suivre des études scientifiques. Après l'obtention de son master, il travaille au Crédit Lyonnais “qui possédait les plus gros systèmes informatiques à l'époque”, nous confie-t-il. En 1975, Louis Shan Sei Fan revient au fenua, au chevet de son père mourant. Il intègre alors la société Electricité de Tahiti. En dehors de ses activités professionnelles, il met en place le club d'échecs de Tahiti en 1976, avec Jean-Jacques Villedieu. Il est également co-fondateur de l'association culturelle Haere Po, et soutient la création des associations Vahine Porinetia et Wen Fa. Il se lance ensuite en tant que chef d'entreprise.

​De la clarté sur des questions foncières

Louis Shan Sei Fan s’est toujours intéressé à l’histoire pour “comprendre les enchaînements des causes et des effets, les mouvements d’une société”. S'il se dit “féru de la tradition occidentale cartésienne”, il a en même temps “hérité de la préoccupation traditionnelle de la filiation et des ancêtres”. C'est dans les années 80 que Louis Shan Sei Fan s'intéresse à la généalogie et se concentre d'abord sur “les racines de sa propre famille”.

Ces recherches lui ont permis de “découvrir une filiation riche, et des croisements avec des familles polynésiennes”. Il n'a eu de cesse par la suite de s'intéresser aux “racines tant chinoises que polynésiennes”. Des travaux “difficiles et ingrats” selon ses dires, puisqu'il s'agit de “recherches documentaires cadastrales et d’état civil”. “Il y a de minutieuses recherches sur des documents tels que des actes de décès, de naissance, d'adoption. Il faut passer des heures à inspecter les registres d'état civil, à écouter des témoignages oraux, à aller au service des Affaires foncières… Tout cela dans le but de remonter le temps, de retracer la généalogie de nombreuses familles polynésiennes”, explique l'expert. “La généalogie est un travail sans fin” et Louis Shan Sai Fan ne lâche jamais.

​“Savoir d'où l'on vient”

Un de ses objectifs est d'“atteindre les jeunes pour les sensibiliser à la généalogie et présenter les liens qui unissent les familles”. “Après tout, pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient” rappelle Louis Shan Sei Fan. Pour lui, la généalogie est “une discipline historique d'ouverture, qui rassemble plutôt qu'elle ne divise”. Il affirme que ses recherches généalogiques ont “parfois permis d’apporter de la clarté sur des questions foncières, et d’orienter la résolution d’indivisions”. Il précise cependant que la généalogie est “sans valeur probante juridique”.

Selon Louis Shan Sei Fan, son implication dans la généalogie a permis de “démocratiser cette discipline et a fait de nombreux émules”. Son travail de 30 années est d'ailleurs considéré aujourd'hui comme “une immense base de données généalogique contenant quasiment toutes les familles chinoises et polynésiennes existantes”.

Aujourd'hui, le généalogiste a décidé de vendre le travail effectué depuis plus de trente ans. Cette vente aura lieu du 7 au 12 mars prochain au sein de son cabinet de généalogie de 9 à 17 heures du lundi à vendredi et de 9 à 11 heures le samedi.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 28 Février 2022 à 19:57 | Lu 5375 fois