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Une pétition pour dire stop à l'eau sale dans les foyers de Moorea


Les habitants de Papetoai n'en peuvent plus de leur eau sale.
Les habitants de Papetoai n'en peuvent plus de leur eau sale.
MOOREA, le 13 février 2019 - L'association "Te Tama no Faaroa i Papetoai" dénonce la qualité de l'eau dans leur commune, elle demande à la Polynésienne des eaux de trouver les solutions adéquates pour enrayer ce problème "nocif" pour la santé des habitants.

L’association "Te tama no Faaroa i Papetoai" lance une pétition contre la Polynésienne des eaux. Les membres de l’association reprochent à la société de faire payer à la population de Papetoai des factures d’eau, depuis l'année dernière, alors que celle-ci n'est pas potable. "Il est mentionné sur nos factures que la Polynésienne des eaux nous fournit de l’eau potable. Or, depuis l’année dernière, cette eau n’est pas propre alors que nous continuons de payer. Quand on demande des explications au service clientèle, ils nous ignorent. On est arrivé à un moment où on ne peut plus laisser faire. Désormais, tous les signataires de cette pétition ne payeront plus leurs factures d’eau", explique Teihotaata Aberama, président de l’association "Te tama no Faaroa i Papetoai".

De plus, les membres de l’association estiment que l’eau fournie par la Polynésienne des eaux contiendrait des substances nocives pour le corps humain, telles que le chlore et l’aluminium. Ils demandent à ce que ces substances soient retirées. "Les scientifiques affirment que l’aluminium, qui existe dans le chlore, peut provoquer la maladie d’Alzheimer en restant trop longtemps dans le corps humain. Des tests réalisés en Australie, au Canada ou en Norvège le prouvent. Or tous les jours, on en absorbe 0,200 mg par litre d’eau. C’est la quantité autorisée par l’État. Si on multiplie ce chiffre par 365, combien en absorbe-t-on dans l’année ? Les scientifiques disent que l’homme peut attraper des maladies à partir de 0,100 mg par litre", s’inquiète Teihotaata Aberama, avant de demander "que la Polynésienne des eaux leur apporte des preuves, si elle réfute l’affirmation des scientifiques".

La "quantité excessive" de substances utilisées pour le traitement de l’eau aurait aussi pour conséquence la détérioration des matériaux de plomberie ou des équipements sanitaires, selon certains contestataires.

Pour les membres de l’association "Te tama no Faaroa i Papetoai", le problème d’eau serait dû à l’incapacité de l’usine de traitement de la Polynésienne des eaux, située dans la vallée de Papetoai, à traiter correctement l’eau provenant de la rivière. "Ils nous disent qu’ils ont des machines pour filtrer l’eau dans cette usine. Pourquoi notre eau n’est pas potable dans ce cas ? Lorsqu’il y a de fortes pluies, les employés vont verser beaucoup de chlore pour nettoyer et pour, soi-disant, rendre l’eau limpide ou claire. C’est pour cela qu’on retrouve trop de chlore dans l’eau des foyers de Papetoai. Quand ça ne sent pas le chlore, ça sent la boue. Quand ça ne sent pas la boue, ça sent le chlore", se plaint encore Teihotaata Aberama.

Ce dernier compte récolter les signatures de la majorité des habitants de Papetoai pour "pousser la Polynésienne des eaux à régler ce problème d’eau et pour que la municipalité sache ce qu'il se passe". "La Polynésienne des eaux n’a pas su répondre à nos questions concernant nos problèmes d’eau. On a des questions sans réponses, mais on continue à payer de l’eau sale," regrette le président.

Pour faire pression sur la société, les pétitionnaires arrêteront de payer leurs factures d’eau jusqu’à nouvel ordre. Si l’eau dans ces foyers venait à être coupée, les membres de l’association se disent prêts à enclencher une bataille juridique. "La loi Brottes interdit les coupures d’eau en France, en cas de factures impayées. La Lyonnaise des Eaux, Saur et Veolia ont déjà été condamnés pour avoir coupé l’eau dans certains foyers français. On demande à la Polynésienne des eaux de nous montrer la loi qui leur permet de couper l’eau dans les foyers en Polynésie française. Si elle porte plainte contre les pétitionnaires, qu'elle le fasse. On ira au tribunal", promet le président de l’association de Papetoai.

Demain, une rencontre aura lieu entre des représentants de la Polynésienne des eaux et les membres de l'association "Te tama no Faaroa i Papetoai".
 

Les membres de l'association "Te tama no Faaroa i Papetoai".
Les membres de l'association "Te tama no Faaroa i Papetoai".

Rédigé par Toatane Rurua le Mercredi 13 Février 2019 à 13:46 | Lu 2562 fois