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Une maman frappe une assistante sociale, quatre mois de sursis


La prévenue, maman de trois enfants en bas-âge, avait frappé lundi une assistante sociale, lors d'un entretien médiatisé organisé au Fare Tama Hau.
La prévenue, maman de trois enfants en bas-âge, avait frappé lundi une assistante sociale, lors d'un entretien médiatisé organisé au Fare Tama Hau.
TAHITI, le 5 novembre 2020 - Une femme de 31 ans a été condamnée jeudi à quatre mois de prison avec sursis, pour avoir frappé une assistante sociale lors d'un entretien médiatisé lundi. La victime s'était vue délivrer huit jours d'ITT à la suite de l'agression. 

C'est une jeune femme, plutôt loquace, qui a été présentée jeudi en comparution immédiate. Cette dernière comparaissait pour des faits de violence commis lundi après-midi, sur une assistance sociale de la Direction des solidarités, de la famille et de l'égalité. Lors d'un entretien médiatisé organisé au Fare Tama Hau, la prévenue qui devait passer une heure avec ses trois enfants âgés de 3 ans, 18 et 5 mois, et dont la garde lui a été retirée en mai dernier, s'en est soudainement prise à la fonctionnaire. Elle lui a assené alors deux coups de poings : le premier au niveau du buste et le second au niveau du front. La victime s'en est tirée avec huit jours d'ITT. 

"Agressive dès le début"

Interrogée sur son comportement par Nicolas Léger, président du tribunal, la prévenu a justifié cette accès de violence après avoir vu une blessure sur le bras de son fils, et en affirmant que c'était l'assistante sociale qui maltraitait ses enfants. "Dès le début de l'entretien elle a été agressive avec moi. Elle n'arrêtait pas de poser des questions sur quand elle pourrait retrouver la garde de ses enfants. Les enfants ont ensuite eu peur de son comportement et j'ai décidé d'arrêter la séance", a indiqué la victime à la barre, en réclamant la somme de 100 000 Fcfp pour le préjudice moral qu'elle a subi. 

Pas complètement consciente de son acte, la prévenue, qui a dit être une ancienne consommatrice d'ice, a ensuite rétorqué à la barre que "Ce sont les risques du métier. Et puis, ça va, ce n'est pas si grave." Une sortie que n'a pas manqué de corriger Hervé Leroy, le procureur, lors de ses réquisitions. "Un fonctionnaire n'est pas payée pour être le réceptacle de la colère du public qu'il reçoit", a insisté le représentant du parquet, avant de requérir quatre mois de prison avec sursis, et 117 heures de travail d'intérêt général. 

"Elle ne comprend pas pourquoi on lui a pris ses enfants"

"Ce n'est pas quelqu'un qui est forcément violent", a plaidé Hina Lavoye, avocate de la prévenue. "Elle ne comprend pas pourquoi on lui a pris ses enfants. C'est pour cette raison qu'elle s'est braquée lors de l'entretien et qu'elle n'arrêtait pas de poser des questions sur quand elle pourrait retrouver la garde de ses enfants. Son dernier enfant âgé de 5 mois lui a notamment été retiré dès sa naissance en mai. C'est une maman avant tout et perdre un enfant ce n'est jamais évident pour un parent", a complété le conseil. 

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné la prévenue, qui n'affichait jusqu'à jeudi aucune condamnation à son casier judiciaire, à quatre mois de prison avec sursis et à 78 heures de travail d'intérêt général. 

Rédigé par Désiré Teivao le Vendredi 6 Novembre 2020 à 05:51 | Lu 2975 fois