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Une fonctionnaire d'État réclame le remboursement d’un billet en business


Le recours de l'ingénieure risque fortement d'être rejeté par le tribunal administratif, qui rendra sa décision le 13 mai prochain. Crédit photo : Bertrand Guay / AFP.
Le recours de l'ingénieure risque fortement d'être rejeté par le tribunal administratif, qui rendra sa décision le 13 mai prochain. Crédit photo : Bertrand Guay / AFP.
Tahiti, le 29 avril 2025 - Une ingénieure de l’aviation civile en poste au Fenua réclame à l’État le remboursement partiel d’un billet d’avion acheté en classe business dans le cadre d’une mission dans l'Hexagone. Soit 594 381 francs de différence avec le tarif “le moins onéreux” prévu par la réglementation.
 
Ingénieure du contrôle de la navigation aérienne au service de l’État de l'aviation civile en Polynésie française, elle s’est envolée vers la métropole pour une mission professionnelle, en novembre 2023. Rien de plus banal sous les tropiques administratifs. Sauf que, dans sa valise, se glissait un billet d’avion en business. Et sur sa table de chevet, une facture un peu salée : 594 381 francs de différence avec le tarif “le moins onéreux” prévu par la réglementation. Une somme qu’elle espérait bien voir remboursée par la République, invoquant la légitimité de ses choix aériens.
 
Mais à la barre du tribunal administratif de la Polynésie française, le rêve d’un vol confortable s’est heurté à la réalité, moins pressurisée, des textes réglementaires. Le rapporteur public, manifestement peu sensible aux mérites du champagne à 10 000 mètres d’altitude, a dégonflé les prétentions indemnitaires de l'ingénieure.
 
La classe éco pour tout le monde
 
Car, rappelle-t-il, les arrêtés sont formels : les agents de l’État voyagent en classe économique, sauf exceptions précises. Et encore, quand exception il y a, elle doit s’arrêter… en Premium économie. Une sorte de compromis entre les genoux coincés et les coupes de crémant. La business, elle, n’entre pas dans le tableau. Or, c’est bien là que le bât blesse : la requérante, certes munie d’un ordre de mission en bonne et due forme, a choisi la classe la plus confortable.
 
À son retour, le haut-commissariat a donc refusé le remboursement de la différence entre le prix de la classe éco et la business. À ses yeux, la mission de cinq jours, même longue en heures de vol, ne justifiait pas de monter si haut dans la hiérarchie des sièges inclinables. Le rapporteur enfonce donc le clou réglementaire : pas de billet business sans autorisation explicite. L'avocat de la requérante, à la barre, a, lui, avancé plusieurs arguments, comme le fait que “la classe premium économie n'était pas disponible sur tous les tronçons du voyage”. Mais il l'avoue de son propre chef : il ne possède aucune “pièce pouvant soutenir ça”.
 
Le recours de l'ingénieure risque donc fortement d'être rejeté par le tribunal administratif, qui rendra sa décision le 13 mai prochain.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Mardi 29 Avril 2025 à 16:46 | Lu 10542 fois