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Une crise de jalousie qui va beaucoup trop loin


Tahiti, le 19 août 2021 – Jugée pour "violence, injure publique et appels malveillants" à l'encontre d'une femme qu'elle soupçonnait d'être la maîtresse de son compagnon, une jeune collaboratrice de l'assemblée et ancienne attachée parlementaire comparaissait jeudi devant la cour d'appel estimant avoir subi un traitement de défaveur en première instance en raison de sa "fonction publique". Le parquet a maintenu ses réquisitions et demandé un an de prison ferme et six mois de sursis.
 
La trentenaire, poursuivie pour violence, injure publique et appels malveillants, avait elle-même choisi de faire appel de sa condamnation en première instance. Travaillant comme collaboratrice à l’assemblée et auparavant attachée parlementaire, elle avait estimé que la décision du tribunal avait été injustement "trop sévère" en raison de sa profession "publique". La prévenue qui suspectait fortement l’infidélité de son mari avec une de ses collègues était allée "crescendo" dans la vengeance à l’égard de sa concurrente. Des appels, SMS et mails malveillants d’abord, elle était ensuite passée aux tracts blessants distribués sur les parebrises des véhicules du parking du travail de la victime. "Ces tracts sont écrits sous la forme d’une annonce de prostituée. C’est très dégradant pour la victime, car ses collègues se faisaient le malin plaisir de lui écrire ou de faire des blagues grivoises à ce sujet", a expliqué l’avocate générale jeudi à l'audience. Enfin, la prévenue était allée jusqu’à retrouver le domicile de la victime, et avait percuté son véhicule à plusieurs reprises alors que la rivale se trouvait encore à l'intérieur de l'habitacle.
 
"Même si vous étiez certaine que c’est l'amante de votre compagnon, c’est inadmissible", a assené la présidente de la cour, mettant en garde la prévenue : "vous auriez pu être jugée en cour d’assises". Aujourd’hui la trentenaire "regrette" ce qui s’est passé à l'époque, affirmant que "tout le monde fait des erreurs". Pour autant, sur le motif de l'appel, l'avocate générale a été intraitable. "Dans le jugement du tribunal correctionnel, il est indiqué que sa fonction publique doit l'inciter à agir avec respect et l’engage à des obligations morales", a estimé la magistrate, avant de requérir jeudi la même peine que le parquet en première instance. A savoir, un an de prison ferme et six mois de sursis. La décision rendue le 16 septembre prochain.

 

Rédigé par Valentin Guelet le Jeudi 19 Août 2021 à 20:45 | Lu 9392 fois