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Un touriste pour un habitant, l’objectif « acceptable » du Pays pour 2027


Tahiti, le 23 août 2022 – Un objectif de fréquentation touristique a été avancé lors de la dernière réunion de la commission de cadrage visant à établir la stratégie du Pays pour 2022-2027. Il s’agit de parvenir à accueillir un touriste par habitant, soit environ 280 000 touristes en Polynésie.
 
Jeudi dernier s’est tenue à la présidence la dernière réunion de la commission de cadrage de Fāri’ira’a Manihini 2027 (FM27). Cette démarche collaborative visant à construire la nouvelle stratégie touristique du Pays pour 2022-2027 a été initiée en février 2020 mais grandement retardée par la crise Covid. Il s’agissait de construire, en lien avec les acteurs publics et privés du tourisme, la feuille de route du principal secteur économique polynésien.
 
En mai, cette commission de 30 membres a finalisé, sous la houlette de Warren Dexter, garant-médiateur de FM27, le plan d’action de cette stratégie réparti en cinq axes, comprenant 95 actions et 40 sous-actions. “On va privilégier un tourisme inclusif et durable où l’on consulte autant que possible la population”, explique Warren Dexter. “Cela signifie également privilégier une répartition équitable du développement touristique sur tous les archipels. Donc on va faire ce qu’il faut pour développer davantage les territoires un peu plus ‘en retard’, si la population locale est d’accord.”
 
Faire de la Polynésie une “destination de référence”
 
Cette nouvelle stratégie met davantage l’accent sur le tourisme durable et l’écotourisme que la précédente mais, hormis cela, “il n’y a rien de novateur”. Les cinq axes du plan d’action sont les suivants : valorisation et promotion de la destination (“le fer de lance du développement touristique”) ; diversification de l’offre ; structuration et professionnalisation de la filière (“un grand sujet mis en avant dans les sondages lors du processus collaboratif”) ; aménagements et infrastructures ; et enfin cette ambition en matière d’écotourisme et de tourisme durable de faire de la Polynésie une “destination de référence” en la matière.
 
Pour parvenir à atteindre ce dernier objectif, il est notamment proposé de constituer un collège Développement durable et tourisme, “une entité permanente qui aura de l’autorité pour coordonner et évaluer les problématiques liées au tourisme et aux activités durables”, poursuit Warren Dexter. “Cet organisme pourrait s’autosaisir ou être consulté sur tous les grands projets touristiques novateurs, afin de contrôler si les critères du tourisme durable et de l’écotourisme sont bien respectés.”
 
Il est également question de définir un programme de compensation carbone lié aux déplacements et aux actions touristiques. “On a déjà un gros handicap à ce niveau-là en tant que destination éloignée. Les touristes qui viennent jusqu’ici ont déjà un bilan carbone important donc il faut vraiment que l’on fasse en sorte de le compenser au niveau du séjour ici.”
 
Lors de la dernière réunion de la commission de cadrage, le président du Pays a pour sa part “rappelé son attachement particulier à parvenir à une croissance responsable, soucieuse et axée sur la préservation et l’amélioration des cadres et des modes de vie des Polynésiens dans chacun des territoires touristiques concernés”, a fait savoir la présidence par communiqué de presse. C’est d’ailleurs le titre complet de FM27 : “Fāri’ira’a Manihini 2027, l’accueil qui nous ressemble et nous rassemble”.
 
Juste milieu entre “tourisme élitiste” et de masse
 
Il a donc été fixé un seuil annuel global à atteindre d’environ un touriste pour un habitant, soit un total de 280 000 touristes répartis sur les différents territoires, si possible avec une provenance davantage diversifiée des différents types de visiteurs. “Il y a eu un consensus autour de l’idée qu’on ne veut pas de tourisme de masse. Mais on ne veut pas non plus un tourisme élitiste car il faut penser aux visiteurs de moyenne et petite gamme qui viennent en pensions de famille.”
 
La stratégie est désormais compilée dans un document de référence, assorti de nombreuses annexes, qui détaille à la fois les objectifs globaux et spécifiques, les orientations stratégiques, les indicateurs transversaux et les impacts attendus par la mise en œuvre du plan d’action. Il doit maintenant être transmis en commission du tourisme puis en séance plénière à l’assemblée de la Polynésie française pour être officiellement validé. Et le plus tôt serait le mieux, selon Warren Dexter, car “il s’agit d’une stratégie qui commence en 2022 et on a déjà bien entamé l’année”.
 
Outre les passages auprès des institutions de la Polynésie et la tenue prochaine d’un Observatoire du tourisme, le prochain rendez-vous est fixé au mois de novembre, à l’occasion des Assises du tourisme, où la restitution de cette nouvelle stratégie est d’ores et déjà à l’ordre du jour.
 

Rédigé par Lucie Ceccarelli le Mardi 23 Août 2022 à 16:58 | Lu 1479 fois