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Un recrutement difficile pour les JO


Tahiti, le 28 février 2024 – Ce mercredi, dans les locaux du Sefi, le comité olympique organisait un job dating afin de recruter les dernières pièces maîtresses indispensables à l'organisation des Jeux. Hélas, à seulement quelques mois des épreuves olympiques de surf à Teahupo'o, les Polynésiens ne se bousculent pas pour prétendre aux 46 postes restant à pourvoir.
 
Les épreuves olympiques de surf à Teahupo'o arrivent à grands pas et le temps commence à presser pour le comité olympique Paris 2024. En effet, à seulement cinq mois du début de la compétition internationale, l'organisation peine à remplir ses rangs, ou plutôt, peine à convaincre la population locale. Et pour cause, pour les 70 postes à pourvoir au sein de l'organisation, le comité a reçu 431 candidatures dont seulement 130 venant de résidents de la Polynésie française. Le reste venant de Métropole mais également de l'étranger. “Localement, ça ne se bouscule pas”, regrette Barbara Martin-Nio, directrice site de Tahiti Paris 2024. “Pourtant, ces job dating sont là pour prioriser l'accès à ces postes aux résidents polynésiens. Nous ne sommes pas inquiets concernant ces offres d'emploi, il y a des profils très intéressants venant de l'étranger. Mais voilà, notre démarche, in fine, c'est de prendre des locaux afin de booster l'économie locale”, assure-t-elle.
 
Un manque d'engouement
 
Venu en renfort afin d'accompagner le comité olympique local dans son recrutement, le Service de l’emploi (Sefi) dresse également un constat mitigé : “Pour le moment, je dirais que le recrutement est plutôt timide”, témoigne Vaitia Buchin, chef de cellule entreprise au Sefi. “D'ordinaire, une offre d'emploi via nos job dating va attirer entre 50 et 120 personnes par poste. Or, actuellement, on ne compte que dix candidatures en moyenne par poste. Ce qui est relativement faible.” Pourtant, sur les 46 postes restant à pourvoir, les champs d'action proposés sont vastes et variés : transport, hébergement, restauration, sécurité, logistique, technologie, administratif ou encore médical, pour ne citer qu'eux. Mais pour le Sefi, il ne s'agit que d'une demi-surprise : “Ce sont pour beaucoup des postes à responsabilité, de chef d'équipe ou de coordinateur, donc il faut savoir gérer des personnes, des outils ou encore des plannings. Nous disposons de ce genre de profils sur le territoire. Maintenant, sont-ils disponibles ? Le problème est là”, affirme Vaitia Buchin.
 
Une expérience requise mais de la motivation surtout
 
Heureusement, du côté des recruteurs, le moral est au beau fixe et l'on met un point d'honneur à mettre en avant l'adaptabilité des profils : “Ce que l'on recherche surtout, c'est de la motivation de la part du candidat”, affirme Eloa Ajzenberg, coordinatrice logistique. “Nous voulons vraiment qu'ils aient cette envie d'apporter leur pierre à l'édifice. Après, effectivement, pour certains postes, nous attendons une certaine expérience, notamment dans le management d'équipe. En revanche, cette expérience n'a pas à être uniquement issue du milieu professionnel, il peut s'agir également d'une expérience associative.” Et si la barrière de la langue empêche certains de poser leur candidature, l'organisation tient à rassurer : “Si effectivement, certains postes exigent un anglais maîtrisé, notamment ceux en coordination avec les athlètes, les juges ou la fédération internationale par exemple, la majorité des postes ne nécessitent pas la pratique de cette dernière.”
 
Quoi qu'il en soit, les derniers retardataires pourront présenter leur candidature au comité olympique local à l'antenne du Sefi à Taravao les 29 février et 7 mars prochains, ou au siège à Papeete le 6 mars.

Réaction – Enzo Rousseau, 21 ans, étudiant et candidat
Il s'agit d'une belle expérience”

“Ce qui m'a donné envie, premièrement, c'est qu'il s'agit d'une belle expérience. Une expérience que l'on aura peut-être qu'une seule fois dans notre vie, notamment à Tahiti. C'est l'occasion aussi d'aller voir tout ce qui se passera sur le site, l'organisation, les personnes, les athlètes, etc. Pour moi, c'est une chance unique ! Je suis actuellement dans un cursus Staps, c'est donc tout naturellement que je me suis orienté vers les postes liés directement au sport. Mais après l'entretien du job dating, au vu de mon profil, l'organisation m'a orienté davantage vers des postes d'assistance, notamment dans les ressources humaines. Ils m'ont très bien expliqué pourquoi et comment, ça m'a beaucoup plu. Même si l'organisation, ce n'est pas trop mon domaine, ça reste une expérience, et puis surtout, ça reste les Jeux olympiques. C'est juste incroyable de pouvoir y participer. Je suis jeune, j'ai 21 ans, et toute expérience est bonne à prendre. Ça sera l'occasion de faire de nouvelles rencontres aussi, ça ne peut que être enrichissant. Et puis au pire, peut-être que ça sera l'occasion d'être fixé sur ce que je veux faire ou ne pas faire plus tard dans la vie, donc dans tous les cas, c'est important.”
 

Point sur l'organisation avec Barbara Martins-Nio, directrice site de Tahiti Paris 2024
 
“Le prochain grand rendez-vous sera le 23 mars avec la réunion des 235 volontaires qui ont accepté leur mission. À Paris, le comité olympique compte réunir ses milliers de volontaires à cette même date, donc nous voulons en faire de même avec les volontaires polynésiens. Le but sera de les former, les sensibiliser et les informer sur leurs différentes missions. Ce sera l'occasion également de leur parler des différents plannings et du déroulement de l'organisation. Le lieu n'est pas encore défini mais cela ne saurait tarder. Du côté de l'aménagement du site, tout se passe bien : l'installation de la fibre, l'assainissement, les travaux divers, etc. On ne constate aucun retard. Concernant l'événement en lui-même, nous sommes actuellement en train de tester toutes nos procédures. Nous avons un format de compétition qui est différent de celui de la WSL (World Surf League, NDLR), la technologie est un peu différente également au niveau du timing, du scoring et de la gestion des résultats… Donc nous travaillons aussi sur tous ces éléments-là. Nous commencerons le montage des structures sur le site du domaine Rose dès le 2 avril, c'est-à-dire demain pour nous. Tout va aller très vite maintenant.”

Rédigé par Wendy Cowan le Mercredi 28 Février 2024 à 16:27 | Lu 10222 fois