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Un plan de lutte contre la loque américaine, fléau des abeilles


Un plan de lutte contre la loque américaine, fléau des abeilles
Le ministre de l’économie rurale en charge de l’agriculture, Frédéric Riveta, a proposé au conseil des ministres qui l’a validé la mise en place d’un plan de lutte contre la loque américaine sur l’île de Huahine.

Lors d’une mission effectuée par un vétérinaire du Service du développement rural, la loque américaine, maladie affectant les abeilles, a été identifiée. Jusqu’à aujourd’hui, cette maladie n’avait été rapportée que sur les îles de Tahiti, Moorea et Tubuai.

L’agent responsable de la maladie est une bactérie qui affecte les larves et provoque leur pourrissement. A long terme, elle entraîne le déclin de la colonie puis sa mort, engendrant des pertes conséquentes pour les apiculteurs. Si elle n’est pas traitée, la maladie se propage d’un rucher à un autre et se dissémine dans la population d’abeilles sauvages.

Si elle n’est pas transmissible à l’homme, la loque américaine est contagieuse et se transmet aux autres ruchers par le biais de plusieurs vecteurs :

- les abeilles elles-mêmes, soit par pillage d’une ruche, soit par transfert d’un rucher à un autre ;
- le matériel apicole qui, s’il n’est pas désinfecté, peut contenir des formes de résistance de la bactérie ;
- les produits issus de l’apiculture tels que le miel, la gelée royale et la cire, qui eux aussi peuvent contenir ces formes de résistance.

Afin de circonscrire la maladie à la seule île de Huahine et ainsi empêcher la propagation à d’autres îles encore indemnes, il est nécessaire d’interdire tout transfert d’animaux, de matériel et de produits susceptibles d’être contaminés.

De plus, la réglementation en vigueur interdit aujourd’hui le transport d’abeilles vivantes et de matériel apicole usagé depuis les îles de Tahiti et Moorea vers les autres îles supposées indemnes de la maladie telles que Huahine. L’envoi de ruches désinfectées, voire de nouvelles colonies d’abeilles, qui représente une aide logistique aux apiculteurs de l’île face à la loque américaine, n’est donc pas possible sans changer officiellement le statut sanitaire de Huahine.

Ainsi, le fait de l’avoir déclaré comme infestée de loque américaine permettra non seulement de protéger les autres îles indemnes de Polynésie française, notamment les plus proches, mais aussi de rendre possible la mise en place d’un plan de lutte contre la maladie afin de venir en aide aux apiculteurs concernés. Il est à noter que comme Tahiti, Moorea et Tubuai sont actuellement considérées réglementairement comme étant infestées de loque américaine, les produits apicoles de Huahine pourront continuer à être expédiés vers ces îles.

Rédigé par extrait du conseil des ministres le Mercredi 3 Novembre 2010 à 15:03 | Lu 1281 fois
           



Commentaires

1.Posté par Isabelle le 04/11/2010 10:19 | Alerter
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Les abeilles sont vraiment l'un des grands miracles de Mère Nature. Sait-on pour ne citer qu'un seul exemple, que le miel peut se conserver pour une durée allant jusqu'à... cinq cents ans! Et plus encore, dans l'absolu, puisque dans l'ancienne Égypte, il servait à l'embaumement des morts et à leur conservation. Ces insectes au corps minuscule, dont la durée de vie n'excède pas 45 jours, ont donc la capacité de fabriquer un produit moins périssable que tout ce que l'industrie agro-alimentaire humaine a pu inventer jusqu'à ce jour! Édifiant, n'est-ce pas? On se demande bien dans ce contexte, pourquoi donc l'Union Européenne envisage d'appeler du noble nom de "miel" une sorte de mélange incongru qui n'en aurait ni la nature, ni moins encore les vertus! Je me souviens combien nous étions fascinés, enfants, lorsque l'institutrice nous racontait l'histoire des abeilles... Maintenant que les "sciences de la vie et de la terre" ont remplacé dans les écoles notre bonne vieille "leçon de choses", souhaitons que l''on continue à sensibiliser les enfants à cette richesse et à ses bienfaits. La transmission de cette connaissance est aussi l'une de nos responsabilités, et non des moindres, de parents ou de citoyens. C'est une amie à moi, Anne, qui a inventé le mot "méliophile", parce qu'à ce jour, les dictionnaires ne répertorient aucun mot pour définir les gens qui,comme nous, aiment passionnément les abeilles. L'éducation au respect des richesses de la nature passe aussi par les mots, qui sont énergie, et en trouver un digne de porter le drapeau de la passion pour la sauvegarde de nos chères petites, n'est pas chose facile. Avec Anne donc, nous avons eu beau chercher partout, nous n'avons rien trouvé de convaincant: "abeillophile", déniché au hasard du Web, c'est facile, pas cher,et ça ne rapporte rien ni à la langue française, ni à la poésie qu'il y a dans le fait d'être amoureux de ces petits êtres si ardents au travail pour le bien de l'ingrate humanité qui non seulement ne rend pas aux abeilles une parcelle du bienfait qu'elles lui donne, mais encore a fini par réussir à se faire croire que les abeilles avaient besoin d'elle pour ne pas disparaître! Bienvenue au roya...