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Un personnel navigant testé positif au Covid


Tahiti, le 4 août 2020 – Un second cas Covid-19 importé a été confirmé lundi soir par l'Institut Louis Malardé. Il s'agit d'un personnel navigant d'Air Tahiti Nui, testé dans le cadre des dépistages effectués tous les 14 jours chez ces personnels. "Il n'y a pas de dissémination dans la population", a tenu à rassurer le ministre de la santé.
 
Après la touriste américaine sur le Paul Gauguin, un second cas importé de Covid-19 en Polynésie française a été identifié lundi soir par l'Institut Louis Malardé. Il s'agit d'un personnel navigant de la compagnie Air Tahiti Nui "rentré vendredi soir de Paris où il participait à un exercice en simulateur pour la remise à jour de ses connaissances", a précisé mardi le président Edouard Fritch. "Franchement, je ne vous le cache pas, j'étais convaincu qu'un jour ou l'autre si le Covid revenait chez nous, ce serait par l'intermédiaire de ce personnel, que ce soit ATN, French Bee ou Air France… (…) Ca nous arrive aujourd'hui sur ce jeune homme qui était en exercice à Paris, qui n'était pas en service mais en formation. Malheureusement pour lui, parce qu'il va être mis en confinement une semaine, il est revenu avec ce virus."
 
Pour le président du Pays, pas question de s'alarmer pour autant avec ces deux cas importés en quelques jours. "Ce sont deux cas complètement différents, deux cas importés. Il faut qu'on soit vigilants. Le BVS fait des enquêtes. Nous suivons tous les contacts. Nous essayons de localiser et de confiner ces personnes qui sont porteurs." Même son de cloche du côté du ministre de la Santé, Jacques Raynal pour qui ces deux cas découverts en quelques jours ne font que prouver que le processus d'identification fonctionne… Et surtout, insiste le ministre : "pour l'heure, il n'y a pas de dissémination dans la population"
 
Des tests tous les 7 à 14 jours
 
Le cas Covid a été identifié à l'occasion des tests réguliers effectués par les personnels navigants tous les 7 ou 14 jours. "Cela dépend des rotations. Certains vont aux Etats-Unis, d'autres vont en Europe en passant par le Canada. Donc c'est assez complexe. Ca a nécessité pas mal de discussions", indique Jacques Raynal. Faut-il faire évoluer ce processus pour mieux protéger ces personnels et leurs proches ? C'est en discussion, explique Jacques Raynal. "Pour l'instant, on est tombés sur cet accord pour ne pas être obligés de faire des tests qui ne seraient pas forcément utiles à chaque fois qu'ils reviennent. Donc, c'est en discussions par rapport à cette rythmicité." Notons que lundi, le conseil des ministres a acté, par arrêté, la fin de l'obligation pour les personnels navigants des compagnies aériennes de se conformer à un auto-test Covid au quatrième jour.
 
Dans un communiqué, Air Tahiti Nui a tenu mardi après-midi à "rassurer" ses passagers et personnels sur les "normes les plus strictes" respectées par la compagnie. "En plus de disposer d'une flotte de dernière génération équipée de système de filtration de l'air HEPA équivalent à celui des blocs opératoires stoppant près de 99,99% des bactéries, Air Tahiti Nui applique des procédures scrupuleuses de nettoyage et de désinfection de ses appareils entre chaque rotation".


Jacques Raynal, ministre de la Santé : "Il n'y a pas de dissémination dans la population"

Votre sentiment après ce deuxième cas importé en quelques jours ?
 
"L'essentiel, c'est de voir que les mesures que l'on a mises en place sont efficaces, puisqu'on se doutait et qu'on pensait qu'il y aurait des cas. Le seul fait qu'on les découvre suffisamment tôt pour qu'il n'y ait pas de dissémination dans la population est la preuve de l'efficacité des mesures. Malheureusement, ces personnes sont touchées. Heureusement, elles ne sont pas malades à proprement parler. Il n'y a pas de signes de développement de la maladie. Et heureusement encore, pour l'heure, il n'y a pas de dissémination dans la population. Par rapport à ces deux cas, c'est uniquement par le fait que nous avons mis en place les mesures nécessaires pour rechercher les cas qu'on les a trouvé."
 
Il faut donc s'habituer à ces "alertes" ?
 
"Il y aura d'autres alertes très probablement, puisque les personnes souvent ne savent pas elles même qu'elles sont porteuses. Les tests qui ont été pratiqués au départ peuvent être négatifs. On l'a démontré, puisque c'est ici le cas. Et l'auto-test montre son efficacité dans la mesure où c'est ainsi qu'on a pu découvrir le cas de cette jeune américaine. C'est ce qu'il faut mettre en évidence. Pas la gravité des cas, parce qu'ils ne sont pas graves. Le risque, c'est un peu comme quand vous prenez votre automobile, si vous mettez la ceinture ou si vous ne la mettez pas. Nous, on a mis les ceintures de sécurité. Est-ce que ça suffira à éviter l'accident ? On l'espère grandement. Et puis, on reste sur le pied de guerre. On accroit la vigilance des structures de santé notamment dans les îles et on espère que tout ira bien."
 
Vous avez fait évoluer vos dispositifs après le cas découvert sur le Paul Gauguin, faudra-t-il s'adapter encore après ce nouveau cas ?
 
"Ce sont les promoteurs eux-mêmes, qui n'ont aucun intérêt à avoir des développements épidémiques dans leurs navires, qui sont force de propositions sur les mesures barrières. En effet, il y a aujourd'hui des discussions sur le fait de savoir s'il est utile de multiplier les tests. A mon sens, ce qu'on a mis en place suffit. Néanmoins, au cas par cas, suivant le navire et la provenance des personnes ainsi que leur temps de séjour avant de monter dans le navire, peut-être sera-t-il nécessaire de faire des tests supplémentaires. Dans l'aérien, il y a des processus particuliers qui sont mis en place pour les personnels navigants. Compte-tenu de ce qui s'est passé récemment, nous allons d'abord étudier le cas particulier et voir s'il est éventuellement nécessaire de modifier le processus qui avait été mis en place. On travaille tous les jours sur ces mesures."
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Mardi 4 Août 2020 à 12:58 | Lu 16694 fois