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Un patron septuagénaire jugé pour harcèlement


Tahiti, le 7 octobre 2021 - Un homme de 72 ans, fondateur et actionnaire de l'une des plus importantes libraires de la place, était renvoyé, jeudi, devant la cour d'appel pour harcèlement moral à l'égard de l'une de ses employées. Si pour l'avocat du prévenu, "les faits ne sont pas parfaitement caractérisés", l'avocate générale a requis une peine de six mois de prison avec sursis. La décision sera rendue le 21 octobre. 

"Je suis très sociable dans mes relations avec le personnel. Elle a mal interprété ce que j'ai fait", s'est défendu, jeudi, un homme de 72 ans, devant la cour d'appel de Papeete. Le prévenu, fondateur et aujourd'hui actionnaire de l'une des plus importantes librairies de Papeete, était renvoyé devant la juridiction pour des faits d'harcèlement moral à l'égard d'une employée.
 
Entre septembre 2016 et janvier 2017, le septuagénaire a insisté à plusieurs reprises auprès de la victime, en CDD à l'époque des faits, à venir prendre un café avec lui. Des propositions toutes déclinées par la jeune femme. Sur son lieu de travail, l'homme était également très tactile avec la victime puisqu'il lui passait régulièrement la main dans le dos. Et lors d'un déjeuner, le patron s'en était violemment pris à la jeune femme en public en lui déclarant : "Tu dois m'obéir. Je suis le patron."

"Une proximité mal interprétée"

En première instance le septuagénaire avait écopé d'une peine de cinq mois de prison avec sursis et d'une amende de 200 000 Fcfp. Il a par ailleurs été condamné à payer la somme de 500 000 Fcfp à la victime au titre de son préjudice moral.
 
Absent lors de l'audience en première instance, le prévenu, très agité à la barre ce jeudi, a tenu à être présent à son procès en appel pour "pouvoir s'expliquer". "J'ai toujours invité des employés à aller prendre un café. Je suis comme ça. Il n'y avait aucune mauvaise intention de ma part", a déclaré l'intéressé. "C'est sa façon de faire. C’est-à-dire d'avoir une certaine proximité avec ses employés. Mais cette proximité a été hélas mal interprété", a déclaré son avocat, Me Jourdainne, en plaidant la relaxe.
 
L'avocate générale a de son côté souligné "les comportements inappropriés et répétés" du prévenu. "La grosse erreur de sa part ça a été de persévérer auprès de la victime malgré les refus", a insisté la représentante du ministère public avant de requérir une peine de six mois de prison avec sursis. La décision été mise en délibéré pour le 21 octobre.

Rédigé par Désiré Teivao le Jeudi 7 Octobre 2021 à 18:59 | Lu 1848 fois