Tahiti, le 26 janvier 2025 - L’association de protection des baleines Mata Tohora se plonge dans un programme ambitieux et innovant. Elle vient d’annoncer le lancement de Odyssey For Life, une étude sur 5 ans de la migration des baleines qui vivent à la fois en Polynésie et en Antarctique. Les scientifiques polynésiens travailleront en étroite collaboration avec des équipes internationales de renom.
Trois : c’est le nombre d’année de préparation qui a été nécessaire à l’association Mata Tohora pour monter sur projet Odyssey For Life. “Nous avons pris ce temps pour mettre en place un protocole de recherche non-invasif de manière à ne pas perturber les baleines, car leur bien-être reste notre priorité”, justifie le docteur Agnès Benet. “Au point que nous avons monté un comité éthique. Il y veillera tout au long du projet.”
Une première mondiale
Odyssey For Life est le projet scientifique qui suivra les baleines polynésiennes dans leur migration. Il proposera – et c’est une première – de découvrir en direct les déplacements et les périodes migratoires des baleines à bosse au départ de la Polynésie française, où elles se reproduisent et mettent bas, vers l’Antarctique, où elles se restaurent, ainsi que leurs déplacements et leur comportement dans les cinq archipels de la Polynésie.
En plus, “nous mesurons la pollution des océans et l’impact sur la santé des baleines à bosse et nous surveillons l’impact du changement climatique sur les routes migratoires des baleines à bosse”. Une photo-identification ainsi que des prélèvements – qui viennent d’être autorisés par le gouvernement – sont prévus. Ils seront, tout comme leurs analyses biologiques, biochimiques, génétiques en laboratoire, réalisés avec des équipes de recherches internationales rompues à l’exercice.
Par exemple, une équipe espagnole a prévu de faire des analyses génétiques en utilisant des particules contenues dans le souffle des cétacés. Un petit drone équipé de boîtes de Pétri stériles collectera ce souffle à partir d’un petit bateau à déplacement lent et éloigné des baleines pour éviter de perturber leur comportement. Les échantillons seront envoyés en Espagne et pris en charge par le Dr Laura Miralles, généticienne.
Une équipe du Québec, s’occupera de prélever à distance, avec un matériel spécifique, les échantillons de tissu sous cutanée (environ 8 à 12 mm). “Ils savent faire, ils ont commencé dans les années 1980 et n’ont fait qu’optimiser leurs techniques depuis.” Agnès Benet, planifie en plus de mettre en relation ce prélèvement avec les pressions naturelles que vivent les cétacés dans l’eau. “On observe souvent sur leur corps des morsures de plusieurs centimètres de profondeurs et de diamètre des requins dit emporte-pièces. Malgré cette agression, les cétacés cicatrisent assez rapidement, l’épaisseur de la graisse chez des baleines variant de 140 à 400 mm.”
À ce jour, les financements sont espagnols et québécois. “C’est un véritable cadeau pour la Polynésie dont les bénéfices économiques et touristiques sont évidents”, résume Agnès Benet qui espère trouver du soutien localement.
À la question “Pourquoi ce programme ? Agnès Benet répond : “En Polynésie française, les connaissances actuelles sur les déplacements des baleines à bosse dans la ZEE sont parcellaires voire inexistantes. À ce jour, aucune analyse de la santé des cétacés n’a été réalisée. Aucune donnée sur la trajectoire de la migration des baleines à bosse n’est enregistrée au départ de la Polynésie française, malgré les enjeux écologiques et économiques importants.” Les résultats permettront d’ajuster les politiques de sauvegarde et conservation.
Au-delà de la science
Odyssey For Life ne sera pas un programme exclusivement scientifique. Des projets pédagogiques, anthropologiques, culturels et de sensibilisation seront associés à l’étude de la migration des baleines à bosse au départ de la Polynésie française. Un documentaire scientifique et culturel, à portée internationale, est en cours de préparation avec des outils trans et cross-médias. Spécialisée en immersif, l’équipe prépare des films interactifs en réalité virtuelle afin de sensibiliser à la protection non-seulement des baleines mais aussi des océans trop victimes de pollution et autres pressions issues de l’activité humaine.
Les premières études démarreront en septembre 2025. Le voyage en voilier partira dans la foulée pour rejoindre l’Antarctique. À la barre : le navigateur professionnel Yannick Bestaven, qui a participé au dernier Vendée Globe. “Cartographier les routes migratoires des grands cétacés est fondamental afin d’informer les navires, très nombreux dans cette zone, pour éviter des collisions. Une demande spéciale aux comités de courses au large sera à envisager pour interdire les courses dans les couloirs migratoires.”
Trois : c’est le nombre d’année de préparation qui a été nécessaire à l’association Mata Tohora pour monter sur projet Odyssey For Life. “Nous avons pris ce temps pour mettre en place un protocole de recherche non-invasif de manière à ne pas perturber les baleines, car leur bien-être reste notre priorité”, justifie le docteur Agnès Benet. “Au point que nous avons monté un comité éthique. Il y veillera tout au long du projet.”
Une première mondiale
Odyssey For Life est le projet scientifique qui suivra les baleines polynésiennes dans leur migration. Il proposera – et c’est une première – de découvrir en direct les déplacements et les périodes migratoires des baleines à bosse au départ de la Polynésie française, où elles se reproduisent et mettent bas, vers l’Antarctique, où elles se restaurent, ainsi que leurs déplacements et leur comportement dans les cinq archipels de la Polynésie.
En plus, “nous mesurons la pollution des océans et l’impact sur la santé des baleines à bosse et nous surveillons l’impact du changement climatique sur les routes migratoires des baleines à bosse”. Une photo-identification ainsi que des prélèvements – qui viennent d’être autorisés par le gouvernement – sont prévus. Ils seront, tout comme leurs analyses biologiques, biochimiques, génétiques en laboratoire, réalisés avec des équipes de recherches internationales rompues à l’exercice.
Par exemple, une équipe espagnole a prévu de faire des analyses génétiques en utilisant des particules contenues dans le souffle des cétacés. Un petit drone équipé de boîtes de Pétri stériles collectera ce souffle à partir d’un petit bateau à déplacement lent et éloigné des baleines pour éviter de perturber leur comportement. Les échantillons seront envoyés en Espagne et pris en charge par le Dr Laura Miralles, généticienne.
Une équipe du Québec, s’occupera de prélever à distance, avec un matériel spécifique, les échantillons de tissu sous cutanée (environ 8 à 12 mm). “Ils savent faire, ils ont commencé dans les années 1980 et n’ont fait qu’optimiser leurs techniques depuis.” Agnès Benet, planifie en plus de mettre en relation ce prélèvement avec les pressions naturelles que vivent les cétacés dans l’eau. “On observe souvent sur leur corps des morsures de plusieurs centimètres de profondeurs et de diamètre des requins dit emporte-pièces. Malgré cette agression, les cétacés cicatrisent assez rapidement, l’épaisseur de la graisse chez des baleines variant de 140 à 400 mm.”
À ce jour, les financements sont espagnols et québécois. “C’est un véritable cadeau pour la Polynésie dont les bénéfices économiques et touristiques sont évidents”, résume Agnès Benet qui espère trouver du soutien localement.
À la question “Pourquoi ce programme ? Agnès Benet répond : “En Polynésie française, les connaissances actuelles sur les déplacements des baleines à bosse dans la ZEE sont parcellaires voire inexistantes. À ce jour, aucune analyse de la santé des cétacés n’a été réalisée. Aucune donnée sur la trajectoire de la migration des baleines à bosse n’est enregistrée au départ de la Polynésie française, malgré les enjeux écologiques et économiques importants.” Les résultats permettront d’ajuster les politiques de sauvegarde et conservation.
Au-delà de la science
Odyssey For Life ne sera pas un programme exclusivement scientifique. Des projets pédagogiques, anthropologiques, culturels et de sensibilisation seront associés à l’étude de la migration des baleines à bosse au départ de la Polynésie française. Un documentaire scientifique et culturel, à portée internationale, est en cours de préparation avec des outils trans et cross-médias. Spécialisée en immersif, l’équipe prépare des films interactifs en réalité virtuelle afin de sensibiliser à la protection non-seulement des baleines mais aussi des océans trop victimes de pollution et autres pressions issues de l’activité humaine.
Les premières études démarreront en septembre 2025. Le voyage en voilier partira dans la foulée pour rejoindre l’Antarctique. À la barre : le navigateur professionnel Yannick Bestaven, qui a participé au dernier Vendée Globe. “Cartographier les routes migratoires des grands cétacés est fondamental afin d’informer les navires, très nombreux dans cette zone, pour éviter des collisions. Une demande spéciale aux comités de courses au large sera à envisager pour interdire les courses dans les couloirs migratoires.”