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Un musée à Papeete pour la collection Chichong et ses 350 tableaux de maîtres


Un musée à Papeete pour la collection Chichong et ses 350 tableaux de maîtres
PAPEETE, le 15 janvier 2015 - Paul Yeou Chichong vient de vendre Renault Sodiva. A 82 ans, il va maintenant se consacrer à trois missions : ouvrir un musée pour partager sa grande collection de tableaux avec le public, utiliser une partie de sa fortune pour améliorer le sort des handicapés polynésiens et écrire ses mémoires.

Après 57 ans de travail, le milliardaire (en francs pacifique) Paul Yeou Chichong compte consacrer sa retraite à trois grands projets. En premier lieu, partager avec le public sa collection de tableaux de maîtres, plus de 350 œuvres de peintres majeurs dont Picasso, Monet ou Gauguin. Les achats de toute une vie d'un expert en art de 82 ans aujourd'hui.

L'entrepreneur promet que, si le Pays lui construit un musée digne de ce nom (en particulier pour la sécurité, mais il faut aussi qu'il soit situé à Papeete et dispose de plus de 2 500m² de surface), il le remplira avec ses œuvres et avec celles d'autres collectionneurs locaux, parmi les fortunes de la place. Un projet ambitieux qu'il pousse depuis de nombreuses années mais qui a buté sur l'obstacle du manque de budgets publics…

Il a tout de même rencontré la semaine dernière un écho auprès du ministre du Tourisme, Jean-Christophe Bouissou, qui a promis d'étudier le dossier. Mais il faut encore trouver l'endroit idéal et convaincre le gouvernement de débloquer les fonds. Paul Yeou Chichong estime le coût de la construction du musée à "entre 400 et 500 millions de francs". Le ministre, lui, se refuse à promettre quoi que ce soit, et renvoie toute construction éventuelle à "après la fin du chantier du Mahana Beach".


Les trois projets du retraité Paul Yeou Chichong

1- Ouvrir un musée pour sa collection de tableaux de maîtres
"La peinture est devenue l'une de mes passions. J'ai 350 toiles de maîtres dont cinq Gauguin, sept Renoir, un grand Monet, des Picasso, des Vlaminck… Ils sont actuellement entassés chez moi, mais je n'ai pas de musée ! J'avais demandé à l'État, au Territoire, on m'avait dit : "aita moni, on a d'autres priorités !" Heureusement, Bouissou a compris. Il est ministre du Tourisme et il dit que les touristes ont envie de voir des peintures, surtout des Gauguin. Je lui ai dit "si le Territoire construit un musée, en ville, au moins 2 500 m² de surface, je prête mes 350 tableaux". Et je pourrai aussi convaincre les autres collectionneurs, je ne veux pas les citer mais il y en a d'autres, des gens beaucoup plus riches que moi d'ailleurs, qui ont des Gauguin et autres. Donc Bouissou m'a appelé mardi et m'a dit "on va faire quelque chose". Il me propose actuellement le Royal Papeete, à côté de Sodiva, ce qui n'est pas mal comme endroit. Mais il faut qu'ils le reconstruisent. Je lui ai dit "faites le contenant, le contenu je m'en occupe avec d'autres collectionneurs".

2- Donner au moins 100 millions de francs pour les handicapés… mais à qui ?
"Pourquoi les handicapés ? C'est facile à comprendre, j'ai été moi-même parent d'un enfant handicapé. Il était normal jusqu'à 18 mois, et là, encéphalite, il est devenu complètement grabataire. C'était mon fils unique, ça m'a frappé. C'est là que j'ai compris la difficulté des parents d’enfants handicapés, c'était terrible. Moi j'avais des moyens, j'ai fait deux fois le tour du monde pour essayer de le sauver, mais c'était impossible, il est tombé malade à 16 ans et mort à 18 ans.
C’est pour cela que je suis très sensible aux conditions des handicapés et de leurs familles. Je vais donc donner 100 millions pour l'aide aux handicapés. Mais maintenant je ne sais pas à qui les donner. Il faut peut-être créer une fondation pour s'occuper de cet argent. Mais il ne faut pas juste donner 100 millions, ça ne vaut rien. Il faut s'en occuper. Tenez-vous bien, j'ai déjà donné deux voitures pour des associations, et quelques mois après j'ai appris qu'une des voitures avait été vendue par l'un des dirigeants, et l'argent, in the pocket. Ce n'est pas bien. Donc donner, cela ne suffit pas, il faut aussi s'en occuper et voir comment cet argent est affecté. Je vais voir comment on va faire, et si c'est nécessaire, aller un tout petit peu plus loin que 100 millions, ça n'est pas grave."


3- Écrire ses mémoires
"J'écris un livre sur ma famille et moi. Une sacrée longue histoire, avec des aventures extravagantes. J'ai déjà dicté neuf cassettes, que je dois encore mettre au propre pour le sortir en livre. C'est long."


Jean-Christophe Bouissou, ministre du Tourisme

"J’ai eu l’occasion de rencontrer Paul Yeou Chichong et d’avoir une conversation en privé avec lui. Il pense beaucoup à ses œuvres et à la pérennité de celles-ci. Il s’agit de pièces de maîtres. Depuis lors, les discussions que nous avons eues ensemble m’ont beaucoup touchées. Je crois que le Pays doit faire quelque chose.
J’ai demandé à mes services de voir où il serait possible, à Papeete, de réaliser un véritable musée qui puisse répondre à sa demande, notamment en matière de sécurité. (…) Ces tableaux valent des centaines de millions, voire des milliards. Ce musée pourrait également recevoir les œuvres d’autres collectionneurs. Ce serait une bonne attraction sur le plan touristique. Je n’ai pas encore exposé au conseil des ministres une proposition qui permettrait de répondre à cette demande. C’est le gouvernement qui devra trancher en dernier ressort."


Quand on lui demande où pourrait se construire ce musée, le ministre confirme les déclarations du collectionneur, mais a aussi d'autres pistes : "Nous avons plusieurs possibilités, le Royal Papeete, le futur complexe des terminaux de croisière… Je suis en prospection pour préciser tout cela."

Concernant le planning, le ministre est encore plus vague : "Difficile de dire. Un musée digne de ce nom est un véritable investissement. Mais le retour sur investissement, avec tous les projets touristiques de complexes sur lesquels nous travaillons et que l’on va réaliser permettront de faire des marges sur l’exploitation. Je pense faire une proposition claire au gouvernement début 2016, mais la construction de ce musée n'aura pas lieu avant la fin du chantier Mahana Beach."

Les œuvres d’art du collectionneur

(Publié dans Tahiti Infos le 27 octobre 2014) L’homme qui nourrit une véritable passion pour la peinture possède 350 œuvres. "Lorsque j’ai gagné mon premier million en 1970, j’ai acheté des tableaux. D’autres achètent des maisons, de belles voitures, moi j’ai acheté des tableaux. J’ai commencé par acquérir trois œuvres : un Gauguin, un Renoir, un Utrillo. Pendant des années, je suis resté avec ces trois tableaux, j’étais dans le business, je n’avais pas le temps, c’est tout un travail. Il faut lire les biographies et se lever à 2 ou 3 heures du matin pour participer aux enchères chez Drouot, Sotheby's, Christie’s, à New York ou Genève. J’ai bien vendu mes trois premiers tableaux, et j’ai gagné plein de sous – j’aurais pu prendre ma retraite –, mais j’ai acheté dix fois plus après. Après c’est devenu une passion, aujourd’hui, je connais la cote de tous les peintres, 44 ans après je possède 350 tableaux."

Le tableau le plus ancien que possède Paul Yeou Chichong date du XVIe siècle, il appartient à la peinture flamande, il s’agit d’un Bruegel. Il a investi dans toutes les grandes époques qui ont marqué l’histoire de l’art : le pré-impressionnisme, avec Courbet ou Corot, l’impressionnisme, avec des tableaux datant de 1870-1900, des Renoir, des Pissarro, Caillebotte, le post-impressionnisme avec Gauguin, Vlaminck, Matisse… L’amateur d’art est érudit et se lance dans l’énonciation de dizaines de noms plus prestigieux les uns que les autres, on traverse les périodes avec un point de repère : les peintres francophones ou des peintres qui sont venus s’installer en France, d’origine russe ou encore espagnole : Pascin, Chagall, Kandinsky, Picasso, Dali, Miro, Picabia, Magritte, Delvaux, Max Ernst. Mais ses choix ne s’arrêtent pas à la peinture classique, le collectionneur a également acquis des œuvres contemporaines, le pop art, avec des Warhol, des Litchenstein, Keith Haring, Pollock. Actuellement, selon lui, les deux domaines en pointe pour le collectionneur, c’est le street art et l’aborigène d’Australie.

MR CHICHONG REQUESTS A MUSEUM IN PAPEETE TO EXHIBIT HIS COLLECTION OF 350 MASTER PAINTINGS INCLUDING GAUGUIN.

Paul Yu Chichong just sold Sodiva Renault. At 82, he will now concentrate on three missions: to open a museum to share his vast art collection with the public, to use part of his fortune to improve the lot of Polynesian disabled and write his memoirs.

After 57 years of work , billionaire (in Pacific francs) Paul Yu Chichong plans to spend his retirement three major projects. First, share with the public its collection of old masters, more than 350 major works by painters including Picasso, Monet and Gauguin. Purchases lifetime of a 82-year expert in art today. The contractor promises that if the country built him a museum worthy of the name (especially for safety, but it must also is located in Papeete and has over 2 surface of 500m²), he will fill him with his works and those of other local collectors, among fortunes instead. An ambitious project that pushes for many years but has come up against the obstacle of the lack of public budgets ... He still met last week echoed by the Minister of Tourism, Jean-Christophe Bouissou, who promised to study the file. But we must find the place and convince the government to release funds. Paul Yu Chichong estimates the cost of building the museum "between 400 and 500 million francs." The minister, refused to promise anything regarding the possible construction until "after the site of Mahana Beach ".
Mr Chichong wants to open a museum for his large collection of old masters
"Painting has become one of my passions. I have 350 paintings by masters including five Gauguin, Renoir September, a large Monet, Picasso, Vlaminck of ... They are currently crammed in my home, but I did not mention I had requested the State to build a Museum, but I was I was told: "aita moni, we have other priorities "Fortunately, Bouissou understood. as he is the tourism minister and said that tourists want to see the paintings, especially Gauguin. I told him" if the Territory built a museum in the city, at least 2500 m² surface, I pay my 350 paintings. "And I can also convince other collectors, I will not mention but there are others, people much richer than me elsewhere who have Gauguin and others. So Bouissou called me Tuesday and said "we will do something." It currently offers me the Royal Papeete, next to Sodiva, which is not a bad place. But they must rebuild. I said, "let containing the content I'll take care with other collectors."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 15 Janvier 2016 à 17:42 | Lu 6774 fois
           



Commentaires

1.Posté par Mathius le 15/01/2016 18:31 | Alerter
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Hé malin notre Paulo de service, aurait'il un problème de securité pour ses investissements artistiques et que le prix d'une assurance payé par le pays en contre partie d' une expo permanente des tableaux serait une solution?
Cela me rapelle étrangement la tentative d'n autre collectionneur local qui a essayé de faire la même chose.

2.Posté par Roro LEBO le 16/01/2016 11:49 | Alerter
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lebororo
Bizarre que lui, que j'ai rencontré aussi à l'époque, n'ait pas acheté une belle surface en ville...
Les sous... existent.

3.Posté par tutua le 16/01/2016 12:20 | Alerter
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c'est vraiment super, mauruuru Chichong

4.Posté par emere cunning le 16/01/2016 13:42 | Alerter
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Wouahhh, 350 tableaux de maîtres dont CINQ Gauguin, SEPT Renoir, UN Monet, DES Picasso, AND LONG A LIST. Pourquoi est ce que ça me rappelle la « pub » à rallonges faite à l’époque par CERTAINS messieurs de la… justice et leurs journaleux locaux/métros autour de la « sensationnelle » collection de G Flosse ? Des peintres INCOMPARABLES aux Gauguin et Monet puisque cotés uniquement chez nous pour le Tahiti d’antan qu’ils rappelaient. SAUF qu’une banale lito de Dali traînait dans le lot qui leur a permis de broder et insinuer le pire pour se faire plaisir et casser un max l’instituteur riche on ne sait d’où (elle avait coûté 1000 francs français de l’époque) !!! Faut croire que l’envie de vomir n’est toujours pas passée.

5.Posté par Mathius le 16/01/2016 15:49 | Alerter
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Rien qu'une expertise de sa collection pour des faux éventuelles coûterait combien?
Paulo, si franchement tu veux aider le pays alors il te suffirait de laisser ta collection en datation , au moins elle couvrirait une partie de l'héritage. Mais voila il va falloir l'intervention d'un experts et cela tu ne le veux pas.
De toute manière le pays ne peut pas s'engager avant une véritable expertise de la collection, sinon cela voudra dire qu'il y a une magouille chez certains ministres. Édouard fais gaffe ...

6.Posté par Mathius le 16/01/2016 16:03 | Alerter
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Emere, les tableaux de Gaston c'est du local et je suis bien d'accord avec toi pour une fois, ã l'époque les andouilles avaient complètement surestimé la valeur de sa collection., alors Combien meme il aurait blanchi de l'argent en achetant ses tableaux cela ne pouvait aller très loin. D'ailleurs je reconnais que Gaston avec son fils ont une collection cohérente de peintre de POLYNESIE. Et cela est vraiment intéressant pour l'histoire culturelle du Pays. Le ministre devrait prendre cela en considération lors du son bla-bla-bla avec notre Paulo lorsqu'il abordera le pourquoi de telle collection aussi loin culturellement du pays. ...

7.Posté par TAAHOA le 17/01/2016 15:42 | Alerter
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Encore ce Mathius. Si Paulo devait t'écouter, il gardera sa collection chez lui. Toi tu ne fais rien pour la Polynésie. Tu aboies c'est tout.

8.Posté par TAAHOA le 17/01/2016 15:43 | Alerter
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Mathius est un grand jaloux.

9.Posté par Popol le 17/01/2016 23:19 | Alerter
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C'est la que le tableau de Rembrandt "tempête sur la mer de Galilée" se cache...

10.Posté par Alain STACHLER le 18/01/2016 08:22 | Alerter
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Fiuroa
Et les oeuvres de Daniel P? elles deviennent quoi?

11.Posté par Mathius le 18/01/2016 10:17 | Alerter
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@taahoa, arrête de te ridiculiser , de quoi je pourrais être jaloux de notre Paulo, nous sommes de deux monde différents, meme lui cela doit le faire rire.
Par contre tu devrais ouvrir ton dictionnaire et t'arrêter un instant sur mot: abnégation.
Je sais que tu éprouves de la haine ã mon encontre mais avec tes deux pseudos personne est dupe de ta démarche.
Pour etre positif , tu devrais aller voir Paulo pour créer une fondation internationale puis apres demander l'autorisation au pays d'ouvrir un espace de cette fondation ã Tahiti pour exposer les oeuvres de la collection de Paulo.
Alors tu es pour ton pays où pour le copinage?

12.Posté par tamatoas le 18/01/2016 12:04 | Alerter
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Iaorana ,
s'il faut attendre la fin du Mahana Beach , il ferait mieux de la fermer , encore une annone bidon du même , si l'on doit parler de faire un musée , pas plus tard que 2017 2018 , il n'y a rien a faire ou a voir à Papeete , c' est plus propre en Afrique . Un musée en ville permettrait d' occuper les touristes qui s' ennuient à mourir à Papeete déjà la semaine , le Week End encore pire , il n'y a plus que des clochard dans Papeete .

13.Posté par Georg Hoppenstedt le 19/01/2016 06:39 | Alerter
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Si M. Chichong veut avoir son musée, c'est à lui d'acheter un terrain et le construire...comme ça il peut laisser quelque chose à son "fenua", (ne pas oublier les frais de maintenir un tel musée) qui l'a bien nourri longtemps et a permit de amasser sa richesse. Comme ça il évite aussi avoir expertisée sa collection....indispensable avant même pensée à la depense d'un seul centime d'argent publique..