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Un jeune homme donne son sang pour sauver son frère


Le tournage de "Te Toto" a eu lieu sur un motu de Moorea.
Le tournage de "Te Toto" a eu lieu sur un motu de Moorea.
MOOREA, le 16 novembre 2015 - Rassurez-vous, il ne s'agit que d'une fiction. Jérôme Schmitt, professeur d'audiovisuel au lycée Paul Gauguin, a réalisé avec ses élèves un tournage sur l'île de Moorea. Le court métrage "Te Toto" a pour vocation de sensibiliser les jeunes citoyens au don du sang.


C'est l'histoire de deux frères. L'un est légitime, Taaroa ; l'autre est fa'a'amu, Manuarii. En vacances sur une île polynésienne alors que leurs parents sont à Tahiti, les tensions grandissent entre ces adolescents, pour l'héritage familial d'abord, mais aussi pour une fille, Hinano. Bientôt, une violente dispute éclate entre les deux jeunes hommes et Taaroa s'enfuit, dans une vive colère. Alors qu'il se trouve dans un parc à poissons, un drame survient : il se transperce malencontreusement la jambe avec un pieu en fer et reste emprisonné, se vidant de son sang. Parallèlement, un navigateur sillonnant le Pacifique tombe en panne et accoste sur l'île. Parti à la recherche de son frère, Manuarii le retrouve enfin et vient lui porter de l'aide. Fort heureusement, le marin échoué sur leur motu, qu'il a croisé plus tôt, lui a confié qu'il est médecin. Pas une minute à perdre, il décide de l'emmener en urgence sur le voilier du taote. Par chance, celui-ci est équipé d'une trousse de secours et du matériel médical adapté, ce qui lui permet de faire une transfusion sanguine. Manuarii peut être rassuré, il vient de sauver son frère qui était entre la vie et la mort…

L'objectif de ce court métrage, intitulé "Te Toto" (le lien du sang), est d'inciter les jeunes à donner leur sang. Tourné en partie sur un motu à Moorea, Jérôme Schmitt, professeur d'audiovisuel au lycée Paul Gauguin, a réalisé ce film "dans un but pédagogique et dont la portée est également civique". Il explique en effet qu'il faut "sensibiliser les élèves en leur expliquant qu'un acte citoyen comme celui-ci sauve des vies. Nous avons tenu aussi à respecter une authenticité scientifique : seul le corps médical est habilité à faire une transfusion, et les rhésus sanguins doivent être compatibles entre le donneur et le receveur." Et d'ajouter : "Nous souhaitons par ailleurs mettre en avant la culture polynésienne, c'est pourquoi certains dialogues sont exprimés en reo tahiti, notamment durant les moments intenses, lorsque la langue maternelle resurgit. En outre, dans le film, tatie Roro pratique le Ho’oponopono, un art de vivre hawaiien qui prône la réconciliation et le pardon."

"ÉDUQUER LES JEUNES AU DANGER DE L'IMAGE"

Une vingtaine d'élèves a ainsi participé au projet - qui devrait voir le jour début 2016 - et appris les ficelles du cinéma aux côtés de professionnels. L'opération a été soutenue financièrement par le ministère de l'Éducation nationale et accompagnée par le personnel technicien du vice-rectorat, notamment en la personne de Bernhard Walzl. Pour atteindre encore davantage les adolescents, l'enseignant confie avoir joué sur le contraste entre les milieux urbain et insulaire : "Dans le film, c'est en s'inspirant d'une vidéo de torture vue sur les réseaux sociaux que le protagoniste reproduit par exemple la scène sur son propre frère, mettant en exergue les risques sur Internet. J'essaie d'éduquer les jeunes au danger de l'image et leur faire comprendre qu'il ne faut pas se fier entièrement à ce qu'on voit sur les écrans." Un thème générationnel qui a d'ailleurs fait l'objet d'un autre court métrage, "Social Wild Web" (lire encadré).

LPG prod's n'en est pas à son coup d'essai. L'atelier d'audiovisuel, mis en place depuis 2010 au lycée Paul Gauguin et ouvert à tous les élèves, traite essentiellement de sujets de société, comme ceux du passage du baccalauréat dans "Very bad bac", ou plus récemment du pakalolo dans "AzimuT" (CLIQUER ICI, qui a remporté le 1er prix au Festival de Grasse (lire encadré). Des dizaines d'amateurs scolaires sont ainsi motivés grâce à leur professeur passionné, et tous prennent sur leur temps personnel. Certains "addicts" ont même pris CAV (cinéma et audiovisuel) en option facultative au baccalauréat. "Une belle aventure !" se réjouit l'éducateur, qui a trouvé par le biais du septième art une habile manière de tisser des liens avec les élèves et entre les élèves.

L'objectif du court métrage est de sensibiliser au don du sang.
L'objectif du court métrage est de sensibiliser au don du sang.

Le fare pote'e qui a servi de décor principal.
Le fare pote'e qui a servi de décor principal.

Le film rend aussi hommage à la culture polynésienne.
Le film rend aussi hommage à la culture polynésienne.

Une partie de l'équipe de choc !
Une partie de l'équipe de choc !

"Social Wild Web" à la télé le 25 novembre

Ce court métrage réalisé par LPG prod's est une commande de la délégation à la Famille et à la Condition féminine dans le cadre de la prévention aux dangers d'Internet. Le film sera diffusé le mercredi 25 novembre, vers 18h30, sur Polynésie 1ère et TNTV.

Les prix de LPG prod’s

Pour la seule année 2014, LPG prod’s a reçu quatre récompenses pour ses différentes productions : "Mario écolo", 1er prix au concours national "Je suis éco sportif" et 2e prix au Festival Tapaora ; "AzimuT", 1er prix au Festival de Grasse ; "Whale Watcher", Clap de bronze au concours "Je filme le métier qui me plait".
Pour l'année 2015, "Global impact" a déjà obtenu le 3e prix au concours "Je suis éco sportif", et "Social Wild Web" a eu le 2e prix au concours Tapaora et participera au Festival international du film océanien.


Rédigé par Dominique Schmitt le Lundi 16 Novembre 2015 à 18:18 | Lu 1734 fois