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Un chauffard récidiviste reprend six mois ferme


Suite à l'accident, le prévenu avait même pris la fuite. "Je voulais appeler les secours mais j'ai paniqué. Je ne savais plus quoi faire", s'est exclamé le prévenu à la barre.
Suite à l'accident, le prévenu avait même pris la fuite. "Je voulais appeler les secours mais j'ai paniqué. Je ne savais plus quoi faire", s'est exclamé le prévenu à la barre.
Tahiti, le 21 décembre 2020 - Déjà condamné en 2013 à deux ans de prison ferme pour homicide involontaire à la suite d'un accident de la route, un chauffard de 30 ans a de nouveau écopé lundi d'une peine de deux ans de prison, dont six mois ferme, pour un autre accident de la route. Le prévenu, au volant d'un pick-up, avait renversé en septembre dernier à Arue un quinquagénaire sur un passage piéton. La victime s'en était tirée avec quatre côtes cassées.

On pourrait appeler ça le karma. Un homme de 30 ans a été présenté lundi en comparution immédiate pour avoir renversé en septembre dernier en début de soirée à Arue, un quinquagénaire sur un passage piéton. Sept ans plus tôt, ce même prévenu avait écopé d'une peine de quatre ans de prison, dont deux ans ferme, pour homicide involontaire à la suite d'un accident de la route qui avait causé la mort d'une personne. Il conduisait alors sans permis et sous l'effet de l'alcool.

Les faits qui ont intéressé les magistrats ce lundi étaient heureusement moins dramatiques. La victime, après avoir été percutée par une partie du pare-choc avant, s'en était tirée avec huit jours d'ITT et quatre côtes cassées. Lors de ses différentes auditions et lundi à la barre, l'homme, toujours sans permis de conduire et au volant de la voiture de son frère, a affirmé ne pas avoir vu la victime traverser la route. Suite à l'accident, le prévenu avait même pris la fuite. "Je voulais appeler les secours mais j'ai paniqué. Je ne savais plus quoi faire", s'est exclamé le prévenu à la barre.

"Le permis de conduire n'est pas qu'un papier rose"

"Il affirme ne pas avoir vu la victime, mais la vérité c'est qu'il n'aurait jamais dû se retrouver derrière un volant", a insisté la procureure. "On n'apprend pas à conduire dans les vallées ou les parkings. Le permis de conduire ce n'est pas qu'un papier rose. Il atteste d'une véritable capacité de conduire correctement un véhicule, parce que prendre la route c'est forcément prendre des risques." Au vu du casier du prévenu, la représentante du parquet a requis 24 mois de prison, dont six mois ferme, assortis d'un mandat de dépôt et d'une amende de 40 000 Fcfp.

Difficile pour son avocate de défendre sa cause. Mais cette dernière a plaidé à la barre que son client était bien inséré socialement et que "sa famille avait tout mis en place pour le garder dans le droit chemin. Il travaille dans l'entreprise familiale et a commencé ses démarches pour passer le permis de conduire. Faut-il prendre le risque de l'incarcérer ? Ce n'est pas en allant en prison qu'il prendra conscience de ses actes."

Après en avoir délibéré, le tribunal l'a condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme avec mandat de dépôt différé. Il devra se rendre à la prison de Nuutania mercredi prochain. 

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 21 Décembre 2020 à 19:39 | Lu 2622 fois