Tahiti Infos

Un an ferme pour le SDF violent


Tahiti, le 11 août 2022 – Un sans domicile fixe a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 avec sursis, jeudi, pour avoir tenter de voler des biens sur un chantier et une propriété voisine et pour avoir asséner un violent coup de pied au visage au propriétaire, lui fracturant l'orbite et le nez.

 

Un homme de 38 ans était présenté devant le tribunal correctionnel en comparution immédiate jeudi, pour violence et tentative de vol. Le 7 août, à Pirae, l'homme, qui est sans domicile fixe depuis le décès de sa mère adoptive en 2015, s'introduit sur un chantier dans l'optique de trouver quelque chose à voler. Ne trouvant rien, il saute par-dessus un mur pour atterrir dans la propriété d'un jeune couple. Il aperçoit dans la cour un abri dans lequel est entreposé du matériel. Celui-ci étant fermé à clé, l'homme fait chou blanc et se retrouve coursé par le propriétaire de la maison, qui l'a aperçu dans sa propriété alors qu'il était en train de regarder la télévision dans le salon. L'homme s'enfuit. Le propriétaire de la maison monte alors en voiture avec sa compagne et retrouve l'intrus un peu plus loin au niveau de la station essence. S'en suit une altercation. Les deux hommes se portent des coups. Mais alors qu'il remonte en voiture, la victime reçoit un violent coup de pied au visage, entraînant une fracture orbitale et du nez, qui lui ont valu 15 jours d'incapacité temporaire totale.

 

Le prévenu, qui reconnaît être allé sur le chantier "pour voir s'il n'y avait pas quelque chose à prendre" parce qu'il était "dans le besoin", nie en revanche devant le tribunal s'être introduit dans la propriété du jeune couple. Interrogé sur les faits par le président du tribunal, le prévenu lance : "Comment je peux tenter de voler si c'est fermé ?" Le président rétorque : "Comme avez-vous su que c'était fermé ?" Dans sa plaidoirie, l'avocat de la défense dira qu'"on ne peut pas retenir la tentative de vol sans dire ce qu'il a tenté de voler". "Peut-être aurait-il volé quelque chose si cela lui avait procuré de l'argent, mais ce n'est qu'une projection, il n'y a pas de tentative réelle", a-t-il argumenté. Il a donc demandé la relaxe pour tentative de vol.

 

Concernant les violences, en revanche, le prévenu les a reconnues. "C'était de l'énervement. Tout est de ma faute, la victime n'a rien fait, c'est moi qui suis coupable." La victime, qui s'est constituée partie civile, a demandé 200 000 F de dommages et intérêts, notamment en prévision des examens médicaux qu'elle doit encore passer. Sa compagne a demandé le même montant pour le préjudice moral, expliquant ne plus se sentir en sécurité chez elle.

 

La procureure a demandé à l'encontre du prévenu, placé en détention provisoire le 9 août, 18 mois de prison, dont 6 avec sursis, et le maintien en détention. Des réquisitions qui ont été suivies par le tribunal. L'homme a également interdiction de paraître au domicile de la victime et doit lui verser 200 000 Fcfp de dédommagement ainsi que 50 000 Fcfp à sa compagne.


Rédigé par Anne-Laure Guffroy le Jeudi 11 Août 2022 à 21:35 | Lu 1735 fois