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Un Maître de aïkido à Tahiti


Sylvain Paré pratique le aïkido depuis plus de quarante ans
Sylvain Paré pratique le aïkido depuis plus de quarante ans
Les pratiquants d'aïkido du dojo de Erima ont reçu la visite de Sylvain Paré, un maître de la discipline qui a côtoyé pendant 20 ans Hirokazu Kobayachi, élève de Morihei Ueshiba, le maître fondateur de cet art martial japonais.
 
L'aïkido n’est pas un sport, c’est un art martial sans compétitions qui existe en Polynésie depuis le début des années 1970. La fédération, sous sa dénomination actuelle de Fédération polynésienne d'aïkido, existe depuis 1996. Patrick Cojan, Alphonse Chene, René Chansin, avec Jean-Claude Laspeyre, forment le noyau d’anciens qui sont à l’origine des premiers clubs d'aïkido de Polynésie.

 
Ils ont reçu récemment au dojo municipal de Erima, à Arue, Sylvain Paré, 68 ans, qui a profité de son passage à Tahiti pour rendre visite à ses anciens camarades. Il a pu ainsi se rendre compte, après plus de 40 ans d'absence, que ses amis Alphonse et René avaient continué la pratique de l’aïkido et étaient devenus enseignants. "On s’était rencontrés sur les bancs de la fac, on a gardé des contacts, je suis venu ici faire du tourisme et un peu de aïkido avec mes amis" a déclaré Sylvain Paré.
 
Cet art martial japonais non violent relativement récent, basé sur la respiration et la décontraction, se pratique tout en souplesse, en utilisant la force de l’adversaire pour se défendre. Selon Sylvain Paré, "les gens abandonnent vite parce que c’est difficile. Surtout pour les garçons qui ont envie de forcer. Mais le mouvement est très pur, très simple. On y trouve un art de vivre".

Presqu'une vingtaine de pratiquants ont accueilli le Maître Sylvain Paré
Presqu'une vingtaine de pratiquants ont accueilli le Maître Sylvain Paré
Parole à Sylvain Paré
 
Quelques mots de présentation ?
 
« J’habite à côté de Carcassonne, dans le petit village de la Montagne Noire. Je pratique l’aïkido depuis 47 ans. J’ai travaillé avec Maître Hirokazu Kobayachi que j’ai suivi pendant 20 ans qui était un élève du fondateur. J’étais en prise directe avec, disons, « la source ». C’est ce qui fait qu’on me demande ici, en Italie, en Belgique, pas parce que je suis génial mais parce que j’ai suivi ce maître qui est décédé, comme pratiquement tous les grands maîtres qui ont été des élèves du fondateur. »
 
Comment décrire cette discipline à un novice ?
 
« L’aikïdo, c’est avant tout la recherche de l’harmonie avec le partenaire, en respectant son intégrité physique et morale, par rapport à une attaque quelconque, en ne se mettant jamais en opposition, en utilisant sa force pour la retourner contre lui. Il y a un concept d’esthétique, d’éthique, qui sont très importants, avant l’efficacité, mais au bout d’un certain temps, cela devient efficace. La pratique est difficile, ingrate, on progresse lentement. C’est une véritable voie qui mérite d’être poursuivie. Plus vous êtes vieux, plus vous devenez bon. En général, c’est plutôt le contraire. Avec la sagesse, va venir la puissance et l’efficacité, en plus de l’esthétique et de l’éthique. »
 
Quelques mots sur les origines de cet art martial ?
 
« Cet art martial japonais est le plus récent. Le fondateur Maître Morihei Ueshiba est mort en 1969. C’est la quintessence de plusieurs arts martiaux qu’il a pratiqué dans sa jeunesse. Avec ça, il a créé l’aikïdo qui est devenu non-violent avant tout. Dans sa jeunesse, c’était plus virulent. Après la bombe atomique d’Hiroshima, il est devenu pacifiste, il a recherché la non-violence avant tout. C’est un sport sans compétition. »
 
Qu’apporte l’aïkido ?
 
« J’étais prof de maths, j’ai utilisé l’aikido par rapport à la gestion d’équipe, au fait de rester calme, serein en toute situation. Cela sert pour être calme au volant…Les répercussions sont immenses. »


Rédigé par SB le Jeudi 22 Août 2019 à 19:42 | Lu 1509 fois