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Trois mois de sursis pour avoir dépecé un chien


Papeete, le 30 août 2019 - Deux hommes, âgés de 54 et 26 ans, ont été jugés par le tribunal correctionnel jeudi pour des sévices commis sur un animal. En 2017, ils avaient tué, dépecé puis mangé un chien errant. Ils avaient ensuite publié une photo d'eux sur les réseaux sociaux avec leur « trophée de chasse ». Ils ont été condamnés à trois mois de prison sursis.

La photo, publiée en 2017 sur les réseaux sociaux, avait suscité une vive émotion. Deux hommes posaient en compagnie d'un chien dépecé jusqu'à la tête. A la suite de nombreux signalements, le parquet avait ouvert une enquête qui a abouti jeudi au procès de deux hommes de 54 et 26 ans devant le tribunal correctionnel de Papeete pour « sévices commis sur un animal ».

« gaspillage »

A la barre, les deux prévenus ont réitéré la version des faits déjà donnée aux enquêteurs. Le jour des faits, alors qu'ils travaillaient sur leur fa'a'apu à Moorea, ils avaient été attaqués par un chien errant et lui avaient porté un coup de machette sur la colonne vertébrale. Constatant la mort du chien, ils avaient alors décidé de le manger afin de ne pas faire de « gaspillage ». L'animal avait été congelé trois semaines avant d'être consommé par les deux hommes.
 
Pourquoi avoir publié une photo de l'animal mort ? Face au tribunal, les prévenus n'ont pas vraiment su répondre à cette question, en indiquant toutefois que c'était l'un de leurs amis, « stupide », qui avait publié le cliché sur les réseaux sociaux.

« Doués de sensibilité »

Trois associations, l'association Stéphane Lamart, le Service de protection animale de Polynésie (SPAP) et la société nationale pour la défense des animaux, s'étaient constituées parties civiles. Leur avocat métropolitain, Me Grillon, a longuement plaidé jeudi évoquant les dommages faits à « l'image de la Polynésie » par la publication de ce cliché.
 
Avant de requérir quatre mois de prison avec sursis, le procureur de la République a rappelé que les animaux étaient des êtres « doués de sensibilité » qui devaient être « protégés ». Pour la défense, l'avocate des deux prévenus a affirmé que ses clients « regrettaient » amplement leur geste et qu'il ne se reproduirait pas.
 
Les deux hommes ont finalement été condamnés à trois mois de prison avec sursis mise à l'épreuve pendant deux ans et à payer 560 000 Fcfp de dommages et intérêts.

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 30 Août 2019 à 11:24 | Lu 2073 fois