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Transparence sur Moruroa : l'Etat se met partiellement à table


Durant la réunion de la commission d'information sur les anciens sites nucléaires. 21 personnes sur les 27 qui composent cette commission étaient présentes.
Durant la réunion de la commission d'information sur les anciens sites nucléaires. 21 personnes sur les 27 qui composent cette commission étaient présentes.
PAPEETE, le 26 mai 2015 - La première réunion de la commission d'information auprès des anciens sites d'expérimentation nucléaires du Pacifique s'est tenue hier matin au haut commissariat. Quatre heures n'ont pas suffi à écluser tous les dossiers en cours.


Alors que des commissions locales d'information du public autour des sites nucléaires –qu'ils soient civils et militaires- existent depuis longtemps en France, et que leur existence est même inscrite dans la loi depuis juin 2006, il aura fallu attendre 2014 en Polynésie pour qu'une commission similaire soit créée. Une décision qui intervient en 2013, au moment même où l'Etat annonce qu'il va être nécessaire de moderniser Telsite, le dispositif de surveillance géomécanique de Moruroa. Avec 150 personnes en permanence sur l'atoll, essentiellement des civils, -qui vont venir travailler durant trois ans sur place-, l'Etat et le ministère de la Défense en particulier avaient une urgence absolue à rassurer.

En tout cas, 19 ans après le dernier tir souterrain, 50 ans après le premier essai atmosphérique à Moruroa, il était temps d'informer les populations locales sur les risques qui perdurent sur l'atoll du "grand secret" et qui mobilisent 12 milliards de Fcfp d'investissement en trois ans. Preuve de l'utilité d'une telle commission d'information, la réunion qui devait durer deux heures hier, s'est prolongée durant deux heures supplémentaires, tant les interrogations de certains participants étaient nombreuses. Cette commission prévue dans les textes pour se réunir "au moins une fois par an" devra sans doute accélérer son rythme de rencontres pour satisfaire ses participants.

Sur les 27 personnes qui composent cette commission, six personnes étaient absentes mardi matin à la résidence du haut commissariat. Dont trois tavana sur les cinq qui composent le collège représentants des communes. Absence remarquée aussi, celle de Richard Tuheiava, un des deux représentants de l'assemblée de Polynésie désigné par l'institution pour siéger dans cette commission. On attendait pourtant certaines questions de l'ex sénateur, auteur d'une proposition de loi en 2012, "relative au suivi des conséquences environnementales des essais nucléaires français en Polynésie française".

A la sortie de quatre heures de réunion, la plupart des intervenants de Polynésie française qu'ils soient ministres, représentants de l'assemblée, présidents d'association ou maires ont salué cet effort d'information de la part de l'Etat. Mais, ils l'admettent aussi, de nombreuses questions n'ont pas pu être posées ou bien les réponses fournies n'ont pas la saveur de la preuve absolue qui mettrait tout le monde d'accord.


"Maeva", la nouvelle base de vie ouvre la semaine prochaine

Les travaux d'infrastructures à Moruroa vont démarrer dès le début du mois de juin prochain. La nouvelle base de vie en préfabriqués, prévue pour accueillir en permanence sur place environ 120 personnes (en plus des 30 militaires du détachement militaire sur place) est en cours de finition. Pour relier Papeete à Moruroa et conduire sur place tous les personnels qui vont travailler sur le chantier de la rénovation de Telsite, une navette aérienne hebdomadaire a été confiée à Air Tahiti. Le premier vol est prévu mardi prochain. Dans un premier temps, il s'agit de travaux de terrassement, bétonnage et forage. Les nouveaux instruments de mesure des mouvements de sol et glissements de terrain seront installés entre octobre 2017 et février 2018.


Patrick Howell
Patrick Howell
LES REACTIONS

Patrick Howell, le ministre de la santé

"Cette réunion a permis de faire un point de situation, mais il y a également un certain nombre de questions qui ont été posées et cela fera l'objet d'une prochaine réunion. Cela a permis de bien comprendre que l'Etat tient très au sérieux le problème de la communication en matière d'expérimentation nucléaire en Polynésie, et c'est une bonne chose. Là, ça permet de créer les conditions pour que petit à petit un certain nombre de points qui n'étaient pas encore très clairs puissent s'éclaircir"

Marcel Tuihani, président de l'assemblée de Polynésie


"Les atolls de Moruroa et Fangataufa ne seront jamais déclassés et donc resteront de la propriété de l'Etat. Cela a été confirmé. Les essais souterrains réalisés sur place renferment ce que les ingénieurs métropolitains ont conçu dans le but de réaliser cette bombe. Donc naturellement et je peux le comprendre, la Défense estime que cela relève du secret défense".


Roland Oldham, association Moruroa e Tatou

"Je cherche ce que j'ai appris lors de cette commission et que je ne savais pas déjà ! Non, j'ai remarqué qu'il y a de petits progrès mais par contre il y a encore des propos qui me font encore tomber par terre. Du style qu'il n'y a pas de danger à Moruroa … Des fois on voudrait en rire quand on entend, par exemple que la vague de 20 mètres en cas d'effondrement massif de l'atoll atteindrait Tureia en l'espace de dix minutes, mais elle ne serait plus que de 50 cm… Des propos comme ça on se dit que ce n'est pas sérieux".

Théodore Tuahine, maire de Hao

"C'est déjà bien cette réunion. L'Etat joue une certaine transparence et c'est déjà bien et l'information vient, parce c'est ce qui peinait à un moment donné, c'est cette information dont on avait besoin. Donc aujourd'hui on remercie l'Etat de nous informer sur tout ce qui va se passer".

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 26 Mai 2015 à 17:01 | Lu 1479 fois
           



Commentaires

1.Posté par TETUANUI Monil le 27/05/2015 03:17 | Alerter
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Des Commissions locales d'informations du public autour d'une autre bombe à savoir celle du problème foncier devraient être créées depuis longtemps pour permettre à l'Etat et au Territoire d'informer les polynésiens sur les vrais problèmes que l'Etat a caché et est toujours entrain de le faire avec la complicité du gouvernement du territoire autour des spoliations foncières dans notre pays. C'est pour quand la transparence ? C'est pour quand le respect de la Charte de l'ONU signée en 2007 par la France pour nos terres , nos ressources marines, notre reo maohi......

2.Posté par Mathius le 27/05/2015 08:57 | Alerter
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L'état a beau jeu car ceux qui ont le plus pollués ce pays est bien les polynésiens qui ont profité du système socio économique privilégié pour maintenir la paix sociale, Comme Gaston flosse ou le douanier fonctionnaire de l'indépendance Temaru.
En déplaise a certains, Les anti nucléaires n'étaient pas en Polynésie mais en France, alors il serait pudique que ce pays commence par faire son auto critique. Y compris les églises car "le seigneur" n'aime pas le déni sociétal....
Bref grâce au déni des polynésiens, l'état est entrain de noyer le poisson avant de mettre en place sa politique d'exploitation des richesses sous marine polynésienne.
A par cela Rien de nouveau à l'ONU....

3.Posté par MARO Kevin Héritier ligitime le 27/05/2015 17:47 | Alerter
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IAORANA dans ma langue natal KURA ORA
dans la langue de monsieur le président de l'assemblé
de la polynésien Bonjour

juste faire une remarque a monsieur TUIHANI Marcel
qui toujours depuis le vendredi 21 novembre 2014
à au-jour d'hui le mercredi 27 mai 2015
na pas encore compris malgré la tentative de demande
d’indemnisation et préjudice environnemental
a l'état des fameux 12 et 90 milliards
avec un document que leur candidat sénatorial Monsieur
Vincent Dubois lui même a pauser en directe a la télé
Polynésie première le mercredi 03 décembre 2015
d'une loi qui a été voté en 1964 qui parle d'indemniser
les propriétaires de MORURUA et FANGATAUFA
suite d'un piège question posé par le caméra mène
Mr jaque d'amour qui a eu l'occasion de consultée
mes documents qui aussi a prouvé sa curiosité
de ce fameux vente un franc symbolique a l'état
bien sûr comme il dit mais ils son mentis au peuple
polynésien nous même les français nous avons crus
mais document prouve une vérité qui le jour du procé
fera des dégas alors qu’il arrête de dire comme il a déclarer
que l'état est propriétaire je suis sur qui connait pas lexis tance de ce fameux
dossier que moi même j'ai montrer a la télé ils y on a deux documents
pour cette affaire qui ce traite en pénal et criminel si il croit pouvoir rattrapé
son erreur du mois de novembre on essayons au-jour d'hui crier vive la France
je pense que l'état ne son pas dupe sous ce genre de propos et de stratégie bientôt nous serons
devant un tribunal nous avons reçu une invitation du service RG qui par suite
vienne de savoir la vérité a par de MORURUA et FANGATAUFA 6 autre îles
appartenance au même propriétaire en été confisqué la vérité moi seul le connait
puisque je suis le seul qui possède l'historique bien avant 1960 et que cette année là monsieur drolet Denis
et ces confrère de lé-poque au pouvoir de l'assemblé on signet la donation de mon patrimoine
sous un faux titre domanial avait a l'état mais il y a un fond de l'histoire qui le mot mafia n'est pas inconnue
a l'époque voilà MAURUURU