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Tourisme: les professionnels réclament un nouveau délai pour rembourser les PGE


Valery HACHE / AFP
Valery HACHE / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 17/02/2022 - Le secteur du tourisme a réclamé jeudi de nouvelles échéances pour rembourser les Prêts garantis par l'Etat (PGE) afin de préserver les capacités d'investissement des entreprises, pour lesquelles la sortie de la crise sanitaire s'amorce encore lentement.

Les PGE accordés aux entreprises du tourisme totalisent 11,5 milliards d'euros, a rappelé lors d'un point presse la Confédération des acteurs du tourisme (CAT), qui représente quelque deux millions de salariés et regroupe les principales organisations de l'hôtellerie-restauration, de l'événementiel, des voyagistes ou encore des autocaristes.

"On est devant un dilemme mortifère: soit nos entreprises investissent et ne peuvent pas rembourser les PGE, soit elles les remboursent mais ne peuvent pas investir" dans le développement durable, les nouvelles technologies ou l'amélioration de leur offre, a déploré Roland Héguy, président de la CAT et du principal syndicat de l'hôtellerie-restauration Umih.

Tout en saluant les aides gouvernementales obtenues jusqu'alors, le secteur du tourisme ne veut pas se "retrouver face au mur de la dette" et la CAT demande "la possibilité de reporter d'un an, au printemps 2023", le début du remboursement des PGE et de porter leur durée totale à dix ans contre six ans aujourd'hui.

"On devrait commencer à rembourser ce printemps, mais nous n'avons pas de recettes", met en avant M. Héguy.

"Il est impératif que le cas par cas s'applique aux PGE si on ne veut pas gâcher tout ce qui a été fait grâce aux aides du gouvernement", a renchéri René-Marc Chikli, président du Seto (tour-opérateurs).

Actuellement, le gouvernement propose un décalage de six mois de la première échéance du PGE et l'étalement des remboursements jusqu'à dix ans uniquement pour les entreprises les plus en difficulté et ayant emprunté moins de 50.000 euros.

Pour les opérateurs de voyage, "le montant moyen d'un PGE est de 270.000 euros, cela représente des remboursements de l'ordre de 7% du chiffre d'affaires annuel d'une entreprise, soit supérieur à son excédent brut moyen, ce n'est pas réaliste même si la reprise s'amorce", relève Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage.

Dans l'événementiel, "le PGE était parfait pour quelques mois mais s'est transformé en un piège infernal: après deux ans d'absence d'activité, on doit faire face aux PGE et à un immense défi de transformation du secteur que la crise a accéléré", renchérit Pierre-Louis Roucariès, co-président d'Unimev qui représente le secteur.

le Vendredi 18 Février 2022 à 05:19 | Lu 196 fois