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Tiki Miki, la nouvelle exposition collective à la galerie Winkler


PAPEETE, le 24 juillet 2018 - Du 26 juillet au 4 août aura lieu l’exposition baptisée Tiki Miki de Garth Bowden, Andreas Dettloff et KNKY. Une exposition pleine de sens organisée autour de la question de Gauguin : d’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?

Le tiki, symbole de la culture polynésienne, est devenu "un logo, une icône" observe Garth Bowden. Au même titre que Mickey, l’ambassadeur du soft power généralisé. Ce constat s’est immiscé dans le travail de l’artiste britannique qui effectue des séjours réguliers en Polynésie depuis plusieurs années. Pour Tiki Miki, Mickey s’est, lui, immiscé dans des paysages polynésiens. À moins que ce ne soit l’inverse.

Tiki Miki "représente l’alliance entre la culture première et la culture populaire. Comment une culture évolue et survit-elle face à un monde en changement constant ? ", s’interroge Garth Bowden, "Qui définit ce qui est authentique de ce qui ne l’est pas ? Si une culture n’évolue plus, est-elle encore vivante ? "

La culture et l'identité "ne sont pas des ‘choses’ statiques, ni ici ni ailleurs. Quand les gens essaient de les définir et de les délimiter, elles meurent. Il y a des instants, des snapshots, qui nous représentent plus ou moins - ou auxquels nous nous identifions plus ou moins - mais c'est un choix personnel ou une décision inconsciente. La créativité et le pouvoir d'adaptation sont essentiels pour une société prospère. Être capable de 'mettre à jour' et 'redémarrer'. Faire des choix sur la direction. Être fidèle à un héritage ne consiste pas seulement à regarder en arrière".

Plus il passe de temps en Polynésie, plus Garth Bowden se sent "polynésien ... mais j'accepte aussi d’être un simple visiteur - charmé par l'endroit, les gens et la culture. À quel moment dois-je cesser d'être un étranger? Et quand est-ce que quelqu'un cesse d'être tahitien? Toutes ces questions sont posées avec plus d’éloquence et de subtilité dans mon travail qu’avec mes mots".

L’artiste aborde par ailleurs la notion de paradis perdu. "Mais le paradis n’est pas toujours perdu ? Par nature, comme toute destination touristique, il est ‘spolié’ par notre présence."

Garth Bowden n’a pas la prétention de répondre à toutes les questions posées. Il avance dans la réflexion en embarquant avec lui les curieux et visiteurs. À la galerie Winkler, il montre des dessins et des photos qu’il a réalisées aux côtés de quelques œuvres d’Andreas Dettloff et KNKY.

Garth Bowden a grandi à Londres où il a étudié les beaux-arts. Il a toujours été artiste comme ses aînés avant lui. Son arrière arrière grand-père est le peintre néo-impressionniste belge Théo Van Rysselberghe et son arrière grand-père André Gide, prix Nobel de la littérature en 1947.

Peinture, photographie, sculpture sont ses moyens d’expression. Des médiums qu’il utilise pour témoigner de ses réflexions intérieures et personnelles sur le monde. Il s’intéresse à la confluence de l’art et de la culture pop pour mieux pointer du doigt la consommation à outrance, la financiarisation du monde, le gaspillage mais aussi les attentats ou l’immigration. Des sujets forts et poignants, globalisés et interconnectés aux innombrables répercussions.



Pratique

Galerie Winkler du 26 juillet au 4 août juillet
Vernissage le 26 juillet à 18 heures
17 rue Jeanne d’Arc à Papeete
Tél. : 40 42 81 77
Facebook : Galerie Winkler
Horaires : du lundi au vendredi de 9 heures à 12h30 et de 13h30 à 17 heures. Le samedi de 8h30 à midi.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 24 Juillet 2018 à 15:22 | Lu 1502 fois