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Thierry Pageau condamné à six ans de prison ferme


PAPEETE, le 05 juin 2018 - Le tribunal correctionnel de Papeete a reconnu Thierry Pageau coupable et l'a condamné à six ans de prison ferme, 100 millions de francs d'amende, ainsi qu'une interdiction définitive de gérer. Clarentz Vernaudon a, quant à lui, été condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis avec une mise à l'épreuve pendant trois ans.

Mardi matin, Thierry Pageau a été condamné par le tribunal correctionnel à six ans de prison ferme et 100 millions de francs d'amende et une interdiction définitive de gérer. Soit une peine plus lourde que les réquisitions du procureur de la République à l'issue des trois jours de procès. Ce dernier avait requis 5 ans de prison ferme à l’encontre de Thierry Pageau.

Clarentz Vernaudon a, quant à lui, été condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et une mise à l'épreuve pendant trois ans. Il a également écopé d'une privation de ses droits civiques et civils pendant cinq ans et l'interdiction d'exercer une fonction publique pendant cinq ans.

L’apporteur d’affaires, Albert Poirson a été condamné par le tribunal correctionnel à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis. La mère de Thierry Pageau a écopé d'un an de prison avec sursis.

George Benhamou a été condamné à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis. Jehan Morault écope de quatre ans de prison dont deux ans avec sursis. Il devra s'acquitter d'une amende de 10 millions de francs pacifique et à une interdiction définitive de gérer.

Les deux co-gérants des pompes funèbres Min Chiu ont, quant à eux, été condamnés à deux ans de prison avec sursis mise à l'épreuve pendant deux ans.

L'affaire Pageau est la plus vaste escroquerie présumée à la défiscalisation mise au jour par la justice en Polynésie française. Le préjudice estimé au cours de l'enquête, menée sur la période 2005-2010, porterait sur près de 2 milliards de francs pacifiques. Treize personnes ont comparu devant le tribunal correctionnel du 14 au 23 mai dernier pour des faits d’ " escroquerie en bande organisée. "

L'affaire avait tiré son nom du principal mis en cause dans le dossier, Thierry Pageau, qui gérait localement et dans la région, à l'époque, différents cabinets de défiscalisation. Acquisition artificielle de biens inexistants (bateaux, véhicules, engins de chantier, matériaux de construction), fausses factures, prête-noms, des centaines de dossiers frauduleux avaient ainsi été montés pendant toutes ces années, avec la complicité présumée d'entrepreneurs et d'apporteurs d'affaires, pour abuser l'Etat et les financeurs métropolitains souhaitant bénéficier de la loi Girardin, ce dispositif de promotion des investissements outre-mer en échange de réductions d'impôts.


Rédigé par Marie Caroline Carrère le Mardi 5 Juin 2018 à 09:02 | Lu 2899 fois