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Temaeva s'inspire du mot Heiva pour développer son thème


La danse du pahū fait partie de la culture polynésienne d'antan. Elle sera reprise par le groupe de danse de Coco Hotahota demain soir place Toata
La danse du pahū fait partie de la culture polynésienne d'antan. Elle sera reprise par le groupe de danse de Coco Hotahota demain soir place Toata
Papeete le 07/07/2016 - Pour le Heiva i Tahiti 2016, Coco Hotahota chef du groupe de danse Temaeva, a choisi d'interpréter le thème de "Tau piti peu tumu" (une grande fête). Après plus d'un demi-siècle d'existence, Temaeva vous présentera cette année, un ballet haut en couleur basé sur d'anciennes danses.

"Tau piti peu tumu c'est une grande fête, une réjouissance, un grand tamā'ara'a. C'est un district qui invite un autre district à venir pour l'inauguration d'un tahua. Bien sûr, dans un tamāra'a il y a toujours la boisson, le mā'a et les distractions. Les garçons vont venir faire leur numéro et les mama vont dire des tas de choses. Ça parle de sexe, d'amour…" lance le chef du groupe de danse Temaeva, Coco Hotahota.

Après le Heiva i Tahiti de l'an dernier, Coco a tout de suite réfléchit au thème qu'il mettra en avant sur To'ata cette année. En six mois de recherche et d'écriture, il s'en sort sans trop de difficultés. "Je me suis simplement inspiré du mot Heiva, c'est le heiva qui veut dire réjouissance. C'est comme ça qu'on est tombé dans le Tau piti peu tumu. Il n'y a pas de deuil et de guerre. C'est la gaieté, c'est la joie, c'est l'amour". Et c'est ce qui sera exprimé par les danseurs et danseuses. "Moi je me pose toujours trois questions : pourquoi ? Pour qui ? Comment ? Ce sont les réponses à ces questions qui vont me permettre de faire la partie en 'ote'a, en pa'o'a, en 'aparima et en hivinau"

Pour rester fidèle au thème et encore plus au slogan "Concours de chants et danses traditionnels", le chef du groupe s'est inspiré d'anciennes danses pratiquées par les Polynésiens, et des écrits sur la culture d'antan. "J'ai fait filmer le dernier batteur de pahū de Moorea au nom de Tuarae. C'est comme ça qu'on a pu faire la danse du pahū. Bien sûr nous avons pris d'anciens gestes, en ajoutant des nouveaux… Et il y a une danse où il y a quatre poteaux et où les filles tournent autour. Les garçons quant à eux font le filet pour attraper une femme, et une fois attrapée, la femme est mise dans le fare anuanua…".

Depuis plus d'un demi-siècle, Coco Hotahota écrit lui-même ses thèmes et compose lui-même ses musiques même s'il lui arrivait parfois de solliciter l'avis des anciens afin d'apporter quelques corrections. Et le message qu'il véhicule depuis 1962, année de création du groupe, ne change pas. "Ce que je veux inculquer aux jeunes c'est d'aimer profondément notre pays, nous sommes chanceux dans ce pays qui est le nôtre, sans ce pays on est rien!"

Pour le thème de cette année, ce sont plus de 150 danseurs et danseuses y compris musiciens et choristes qui se produiront sur scène.

Pour exprimer la gaieté et l'amour, Coco utilise dans ses trois costumes, des matières issues de trois éléments fondamentaux de la vie : les coquillages pour représenter la mer, des végétaux pour représenter la terre et les plumes pour représenter le vent. "Je me suis inspiré des costumes de Bora Bora avec leur forme de puapua" confie-t-il.

La couleur blanche ayant toujours symbolisé la troupe de Temaeva sera présente dans chacun des costumes des danseuses et danseurs. Le "riri" blanc par exemple sera utilisé dans le costume végétal. "C'est pour représenter l'alliance entre les trois générations parce que le blanc pour moi c'est la pureté… Le ramboutan fera également partie des éléments du costume pour leur donner un peu de couleur et surtout parce que c'est la saison à Papeari". Sachant que le mois de juillet n'est pas très favorable à la floraison, les groupes de danses essaient de garnir au mieux leur costume végétal.

Pour ce qui est du grand costume, il vous laisse le découvrir sur scène.

Après plus de cinq mois de "souffrance", vous retrouverez la joie de vivre et surtout le plaisir de découvrir les danses d'autrefois ce vendredi soir place Toata.


Cinq mois de "souffrance" pour les danseurs, danseuses, musiciens et choristes de Temaeva qui voient enfin le bout du tunnel.
Cinq mois de "souffrance" pour les danseurs, danseuses, musiciens et choristes de Temaeva qui voient enfin le bout du tunnel.

Rédigé par Manava Tepa le Jeudi 7 Juillet 2016 à 17:49 | Lu 2475 fois