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Télémédecine : le professeur Lareng en mission d'évaluation en Polynésie


(gauche à droite) Karine Seymour, Jean-Marc Pujo, Pr. Louis Lareng, Béatrice Chansin, Jean-Louis Ducassé, Laurent Braak et Dominique Salvoldelli, vendredi 24 mai au ministère de la Santé à Papeete
(gauche à droite) Karine Seymour, Jean-Marc Pujo, Pr. Louis Lareng, Béatrice Chansin, Jean-Louis Ducassé, Laurent Braak et Dominique Salvoldelli, vendredi 24 mai au ministère de la Santé à Papeete
PAPEETE, vendredi 24 mai 2013 – Verbe rocailleux et regard pétillant, le professeur Louis Lareng est une sommité. Agrégé de médecine, spécialiste en anesthésie réanimation, il est l’inventeur du Service d’aide médicale urgente (SAMU), qui vit le jour en région toulousaine à la fin des années 50. Il préside aujourd’hui l’Institut européen de télémédecine et a voué son existence à "transporter la médecine au pied de l’arbre", comme il dit en toute simplicité. Son expertise est reconnue mondialement.

Pour ce qui est de transporter la médecine au patient, la conception a beaucoup de sens, sur un territoire comme la Polynésie française et ses 118 îles réparties sur une surface océanique grande comme l’Europe.

En 2011, 1,2 milliard Fcfp de budget a été consacré à des évacuations sanitaires alors qu’une étude statistique menée sur les données de la subdivision des Tuamotu Gambier montre qu’environ 10 à 15 % des motifs d‘évacuation relèvent d’une simple consultation de médecine générale.

Le Pays songe à cette solution depuis plusieurs mois déjà, en tirant profit des possibilités offertes par les nouvelles technologies de l'information et de ses 126 structures de santé périphériques dans 78 îles sur la Polynésie.
La télémédecine permet dans ce contexte de rompre l'isolement géographique en apportant l’expertise médicale jusque dans les archipels les plus éloignés. Elle permet aussi de réaliser d’importantes économies sur les dépenses de santé.

Le professeur Lareng effectue un bref passage de cinq jours en Polynésie française, à la tête d’une délégation de spécialistes, dans le cadre d’une mission d’évaluation du système de santé polynésien pour la création d’un réseau de télémédecine.

Ce groupe se compose du docteur Dominique Salvoldelli, son adjointe, de Karine Seymour (Chef de projet informatique). Toutes deux sont avec le professeur Lareng membres du groupement de Coopération Sanitaire de Télésanté de Midi-Pyrénées. Membre de la mission également, le docteur Jean-Louis Ducassé des Hôpitaux de Toulouse ainsi que de Laurent Braak, ingénieur Biomédical au MEDES.

"Techniquement, le Pays a déjà la capacité de proposer des actes de télémédecine dans un certain nombre d’îles", explique le directeur du service de la Santé, Jean-Marc Pujo, qui précise : "la finalité de cette mission est de parvenir à une réorganisation de l’offre de soins en Polynésie".

Le réseau de télémédecine devrait être adossé à un groupe de coopération médicale et géré par un pôle de E-Santé qui pourrait voir le jour au CHPF.

Un rapport doit être rédigé avant la fin 2013 par cette mission d'experts qui proposera les orientations à adopter en termes de réorganisation afin de développer la pratique de la télémédecine en Polynésie. Ce compte rendu sera remis au Ministre de la Santé à Paris ainsi qu'à son homologue polynésienne, Béatrice Chansin.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 24 Mai 2013 à 15:28 | Lu 2168 fois