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Teiki Pambrun gagne une bataille mais pourrait perdre sa pirogue


Une photo de la pirogue basée à Tetiaroa postée par Teiki Pambrun sur sa page Facebook, le 1er janvier dernier, pour adresser des "voeux de bonheurs les plus sincères à toutes et tous les fidèles de notre page".
Une photo de la pirogue basée à Tetiaroa postée par Teiki Pambrun sur sa page Facebook, le 1er janvier dernier, pour adresser des "voeux de bonheurs les plus sincères à toutes et tous les fidèles de notre page".
PAPEETE, le 27 janvier 2016. Ce mardi, le tribunal de Papeete a prononcé la relaxe "de l'ensemble des chefs de prévention" à l'encontre de Teiki Pambrun qui vit depuis quelques années avec sa famille sur un fare flottant dans le lagon de Tetiaroa. Mais cette victoire ne dégage pas complètement le ciel au-dessus de la pirogue de cette famille qui a choisi un mode de vie pas comme les autres.

"Les ennuis ne sont certes pas terminés mais peut être que la chance commence à tourner" c'est ainsi que Teiki Pambrun commentait dès mardi soir, sur sa page Facebook (The Brando-Apocalypse Now) la première décision de justice qui va dans son sens. Les juges ont suivi l'avis du substitut du procureur qui avait demandé la relaxe lors de l'audience correctionnelle, fin octobre. Il n'y aura pas de poursuite pour stationnement ou mouillage d'une habitation flottante, car il n'y a pas de réglementation dans ce sens à Tetiaroa (il n'existe qu'une zone de pêche réglementée) ; il est relaxé du défaut de changement de propriétaire sur l'acte de francisation de l'embarcation ; enfin, il est relaxé de l'embarquement de passagers sans en avoir établi de liste.

En l'occurrence c'est donc "une triple relaxe" qui a été prononcée souligne l'un des avocats de Teiki Pambrun. "Les Polynésiens savent désormais que le lagon de l'atoll de Tetiaroa n'appartient ni aux héritiers de Marlon Brando ni à la société Frangipani qu'ils ont constitués, ni même encore à leur locataire le groupe hôtelier Tahiti Beachcomber qui exploite The Brando, mais fait partie du domaine public maritime et qu'il est donc accessible à tous tant pour la navigation que pour y séjourner au mouillage de jour comme de nuit" détaille Me Etienne Rosenthal, avocat au barreau de Nantes.

UNE NOUVELLE AUDIENCE LUNDI

Le bras de fer n'est pour autant pas terminé. La pirogue de la famille Pambrun doit toujours respecter de précédentes décisions de justice. Comme cette ordonnance en référé d'août 2014 qui l'oblige à se positionner à plus de 10 km de l'hôtel. De fait hors du lagon de Tetiaroa qui fait 9 km de large ! Il a pourtant continué à braver cette interdiction en dépit d'une astreinte fixée à 100 000 Fcfp par jour. "Lundi prochain, le tribunal civil doit prononcer la liquidation de ces astreintes. Au fil du temps, le montant est colossal et atteint 4 à 5 millions de Fcfp. Il y a donc une menace de saisie de la pirogue pour qu'elle soit vendue afin de payer ces astreintes" explique Me Raoul Aureille, avocat à Papeete. D'autant que "la cour d'appel a confirmé ce jugement pour lequel nous nous sommes pourvus en cassation" continue Me Aureille.

Mais comment justifier ces astreintes désormais alors que le mouillage d’une habitation flottante sur le domaine public maritime territorial ne peut être un motif de poursuites pénales ? L'imbroglio judiciaire va donc se poursuivre. Tout sera tenté –et désormais les arguments juridiques ne manquent plus- pour éviter la saisie et la vente forcée de la pirogue. A suivre…

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 27 Janvier 2016 à 15:33 | Lu 3416 fois
           



Commentaires

1.Posté par TOM le 27/01/2016 16:49 | Alerter
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La Polynésie file un mauvais coton ... c'est vraiment pitoyable de s'en prendre à des gens qui veulent simplement vivre au contact de la nature et défendre les valeurs de nos îles. Envie de vomir ...

2.Posté par Mana le 27/01/2016 17:49 (depuis mobile) | Alerter
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Le lagon n appartiens pas au brando mais on va passer une loie qui interdit le sejour a moins de 10km....autant dire on fait ce qu on veux et oui ca nous appartiens t es pas content degage va ailleur....envie de vomir en voyant ca....

3.Posté par Kriss le 27/01/2016 18:27 | Alerter
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La sensation de toute puissance des chaînes hôtelières ... comme des gros distributeurs dans le commerce d'ailleurs !
La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres !
GO ! Teiki !

4.Posté par tortue verte le 27/01/2016 19:39 | Alerter
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Il faudrait poursuivre ceux qui veulent des ennuis à Teiki Pembrun pour poursuites abusives et acharnement judiciaire, avec de grosses amendes à la clé. Cela ferait peut-être réfléchir ceux qui essayent d'intimider les quidams et qui cherchent à s'approprier l'espace public.

5.Posté par Kaddour le 28/01/2016 06:04 | Alerter
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Heureusement pour les "petits" , la JUSTICE peut (parfois...) être JUSTE !!!
La justice est aveugle certes, mais sa balance qui peut apprécier le poids d'un portefeuille .... LOL

6.Posté par Pitate le 28/01/2016 08:02 | Alerter
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Il faudrait préciser cette Ordonnance insuffisante qui interdise d'interdire une distance ABERRANTE !!! C'est à dire que la distance règlementée, ne doit pas dépasser une distance irréaliste par rapport à l'environnement. En clair, cette ordonnance, peut ainsi être largement attaquée et discutée, comme contredisant des spécificités locales géographiques et culturelles qui portent atteinte à l'intégrité de notre population. Ensuite, il faudrait règlementer les hôtels pour que toute règlementation de leur part, ne soit pas en préjudice, du respect de l'être humain dans son environnement. En conclusion, il faudrait pour cet exemple prendre en compte proportionnellement, la distance totale de l'espace disponible. Exemple : Un hôtel à lui tout seul n'a pas le droit d'interdire le séjour légitime d'un polynésien dans un lagon à plus de 30 % de sa distance par rapport au récif. Donner tous les droits de cette manière à un hôtel au point de déshumaniser ce petit monde qu'est Tetiaroa, c'est anticonstitutionnel d'une certaine manière.

7.Posté par Mathius le 28/01/2016 09:39 | Alerter
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Le fait que l'interdiction de stationné de dix kilomètres de la terre Brando dépasse le lagon rend l'interdiction caduc car le domaine maritime n'est pas un domaine privé. Sauf peut être que ce lagon est une réserve naturelle, Il va, donc, falloir que le propriétaire privé demontre l'intérêt général d'une telle interdiction puisse existé légalement et sans magouille d'intérêts particulier. Or les propriétaires ont construit un hôtel à caractère commercial sur ce qui prêtendent être une réserve naturelle et qui ne peut l'être, puisque qu'elle est habité dans un but exclusivement lucrative.
Hé! Cela respire bizarre comme affaire vraiment pas très Claire.

8.Posté par Cool Ruler le 28/01/2016 09:40 | Alerter
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Concernant le fait de vivre sur une pirogue dans le lagon, je trouve ça plutôt sympathique, (même si la gestion des déchets et des eaux "noires" peut soulever plusieurs problèmes).
En revanche, et on a l'expérience de ce genre de chose ici (privatisation du bord de mer pour ne citer que celui là), si tu laisses la liberté à une personne de le faire, pourquoi pas à dix, cent, ou mille personnes ?

9.Posté par getting cooler le 28/01/2016 16:15 | Alerter
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Ben, il était temps que Justice lui soit rendue !
Choquant qu'il ait été expédié au diable alors qu'il est en droit de rester dans le lagon COMME tous les autres yachts et voiliers (for business) que nous voyons stationner à Bora, Huahine et partout.
Et alors, quid des astreintes ordonnées en référé ("juge de l'évidence") ? Pas sortis de l'auberge. Espérons qu'il gardera sa pirogue, que dis-je, sa maison. Haapaari ra ia te pute moni paruru.
@ cool ruler,
ici ET partout, nous sommes confrontés à la gestion des déchets et eaux "noires", la privatisation des bords de mer (pas qu'aux émirs), le stationnement des voiliers et yachts, ETC

10.Posté par Ariitaia le 29/01/2016 10:53 | Alerter
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Cette pirogue est-elle équipée d'une caisse à eau noires ? Si oui, où va-t-il la vider ?