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Teahupo'o 2024 : Une vague d'émotion déferle sur le fenua


Tahiti, le 3 mars 2020 – La commission exécutive du Comité international olympique (CIO) a validé le choix du Comité d'organisation des jeux olympiques (Cojo) de Paris 2024 pour faire de Teahupo'o le théâtre des épreuves de surf des Jeux olympiques 2024. Une nouvelle accueillie dans l'euphorie par le gouvernement et les représentants du monde du surf polynésien.
 
L'information est tombée ce mardi matin : La commission exécutive du Comité international olympique (CIO) a validé le site de Teahupo'o pour accueillir les épreuves de surf lors des Jeux olympiques de 2024. En décembre dernier, le Comité d'organisation des jeux olympiques (Cojo) de Paris avait retenu le dossier présenté pour la vague mythique de Tahiti. Le CIO devait valider le choix du Cojo, ce qui est chose faite.

Des conditions idéales

Teahupo'o s'est distingué des autres spots de surf français comme Biarritz, Lacanau, Hossegor ou La Torche du fait des conditions favorables pour le surf durant la période à laquelle se déroulent les Jeux olympiques. En effet, la belle saison polynésienne correspond parfaitement au calendrier des jeux, alors qu'à cette période, les conditions de surf en métropole sont bien moins favorables. Ainsi, le risque d'annulation des épreuves est bien moins élevé.

Des infrastructures à construire

Une fois que les élections municipales passées, le Pays, avec la municipalité de Teahupo'o, va créer un comité organisateur. Il sera mis en relation avec le Cojo Paris 2024 pour mettre en œuvre les démarches pour répondre aux critères du cahier des charges qui sera présenté pour préparer le site de la vague mythique.

Edouard Fritch, président de la Polynésie française

"Je n'y crois pas encore !"

Comment réagissez-vous suite à l'annonce du choix de Teahupo'o pour accueillir les épreuves de surf des Jeux olympiques 2024 ?
"Je n'y crois pas encore ! J'étais plein d'émotion ce matin et j'ai vérifié les informations plusieurs fois. C'était tellement improbable…"
 
De grands travaux sont prévus pour préparer les épreuves de surf sur Teahupo'o. Avez-vous défini un calendrier ?
"On a une date butoir, c'est début 2024. Il faut que tout soit prêt pour recevoir les jeux. Aujourd'hui, nous avons quelques éléments comme le village des sportifs, des accompagnateurs, des tribunes pour les spectateurs, quelques réaménagements pour le jury, des aménagements de l'approche du bout de l'île. Nous en saurons plus quand nous aurons reçu, du comité organisateur de Paris 2024, le cahier des charges dans lequel seront précisées toutes les étapes à suivre et tous les besoins de la discipline, et aussi, et ce n'est pas rien, le partage des frais. Évidemment, la Polynésie participera à la construction de ces infrastructures, mais on partagera avec le comité organisateur. Mais cela est nécessaire parce que, lorsque je me rends à Teahupo'o, je constate qu'effectivement il manque quelque chose comme un point de vie ou de regroupement. Je suis donc très heureux d'avoir l'occasion de répondre à ces besoins du monde sportif."
 
Et quand recevrez-vous ce cahier des charges ?
"Je ne sais pas trop encore, mais je pense que ce sera d'ici la fin de l'année. Je suis convaincu qu'ils ont déjà des projets de cahier des charges, mais il restera encore à discuter ensemble, puisque je ne pense pas que l'on nous impose quoique ce soit."
 
Comment la Polynésie s'organisera-t-elle avec le Cojo ?
"Après les municipales, je vais mettre en place, avec la municipalité de Teahupo'o, un comité organisateur pour ces jeux. Ce comité sera une émanation du Cojo, donc il y aura une passerelle permanente entre le comité organisateur d'ici et celui de métropole. Cela fera qu'on agira ensemble, mais aussi sous le contrôle de Paris."

René Temeharo, ministre de l'Équipement

"Tout devrait se faire à partir de 2022"

Quelles sont les infrastructures que vous allez mettre en place en vue des Jeux olympiques 2024 ?
"Nous allons créer une installation pour accueillir convenablement les surfeurs, mais aussi les équipes du CIO sur place. Pour cela, nous allons utiliser un terrain dont le Pays est propriétaire. Nous préparerons donc un village sportif, mais aussi un genre de barge pour héberger des tribunes de 300 places. D'autres options devraient voir le jour, mais cela dépendra du comité de travail qui sera créé prochainement pour affiner les décisions concernant les infrastructures qui vont impacter le budget du Pays."

Des structures sont prévues pour le logement ?
"Nous devrons travailler avec le ministère du Tourisme pour dispatcher les touristes dans les lieux d'hébergements existants à la Presqu'île. Nous n'avons pas pour option de construire un village touristique pour héberger les visiteurs. En fonction de l'événement, on verra ce qu'on pourra faire."

Avez-vous un calendrier mis en place pour la création de ces différentes structures ?
"Le point de départ serait le collectif budgétaire pour savoir quelle orientation budgétaire on peut envisager pour définir le programme et la réalisation de ces aménagements. Sinon, tout devrait se faire à partir de 2022. À partir de 2022, on aura commencé les réalisations des infrastructures. On va déjà déposer un dossier qui définira le lieu l'emplacement éventuel d'accueil pour imaginer le village des surfeurs et du staff, mais aussi les moyens de transports pour accéder au site."

Vous souhaitez donc encadrer les transports à destination de Teahupo'o ?
"Oui, nous allons examiner des moyens de transport pour y accéder, mais aussi les parking. On a prévu des bus électriques pour faire le voyage. On va aménager des parkings sur un terrain du Pays au début de la commune de Toahotu et des navettes gratuites prendront le relai pour rapatrier les visiteurs vers Teahupo'o."

Christelle Lehartel, ministre en charge de la Jeunesse et des Sports

"Le travail va véritablement commencer à partir de mercredi"

Quel est votre état d'esprit après cette annonce ?
"Je suis excitée ! D'autant plus que nous sommes sur ce dossier depuis le mois d'août de l'année dernière, donc on attendait ça avec impatience. On a eu un premier retour en décembre dernier, mais là on a eu la confirmation, ce qui explique mon excitation. Le travail va véritablement commencer à partir de mercredi [aujourd'hui, ndlr], mais nous souhaitons attendre la fin des municipales pour ne pas déranger les équipes communales de la Presqu'île en pleine campagne. Au sein du gouvernement, on va déjà se mettre au travail."

Maratai Teihota'ata, chargé de mission auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports

"Je suis très très fier"

Que ressentez-vous après cette annonce, vous qui avez contribué à monter le dossier ?
"Depuis que le président a mandaté l'équipe mise en place par la ministre pour créer le dossier de candidature de la Polynésie, j'ai été chargé de la partie technique pour répondre aux critères du cahier des charges imposé par le Cojo. Donc je suis très très fier. On n'imaginait pas avoir cette validation, mais on y a mis tout notre cœur et on fera le maximum pour que tout se passe bien d'ici 2024."

Ingrid Leboucher, vice-présidente de la fédération tahitienne de surf

"C'est la consécration de tout ce que nous avons fait"

Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
"Pour nous, c'est la consécration de tout ce que nous avons fait en amont ! L'équipe du Cojo de France est venue et a visité les différents sites comme comme Taharu'u ou Teahupo'o en vue des entraînements pour les Jeux olympiques aussi. Nous nous sommes fiers."

Jérémy Florès, surfeur professionnel français

"C'était une évidence"

Comment réagissez-vous à la suite de l'annonce du choix de Teahupo'o ?
"Je pense que c'est un bon choix, parce que c'est tout simplement l'une des plus belles vagues au monde. C'est très positif pour les prochaines générations, pour leur progression et pour les aides qui pourront être données. C'est une fierté de pouvoir représenter son pays dans une compétition d'une telle envergure ! Après, je pense que c'était une évidence que de choisir Teahupo'o. Les Jeux olympiques se déroulent généralement au mois de juillet et en cette période, c'est "la" saison des vagues ici en Polynésie alors qu'en France, il n'y a pas beaucoup de vagues. Ce qui aurait été donc moins spectaculaire…"

Hira Teriinato'ofa, entraîneur de l'équipe de France

"J'ai voulu montrer qu'il était possible de surfer sur Teahupo'o"

Quel est votre état d'esprit depuis que Teahupo'o a été choisi pour les JO de surf ?
"J'ai déjà digéré la nouvelle, puisque j'étais sûr de la réponse favorable. L'équipe de France est déjà venue s'entraîner, donc c'est une évidence. On savait déjà que ça allait se faire."

Avec votre fonction, avez-vous appuyé le dossier Teahupo'o ?
"J'ai voulu montrer qu'il était possible de surfer sur Teahupo’o et que les femmes pouvaient pratiquer sur ce site. J'ai profité des entraînements que je propose, puisque je suis coach de l'équipe de France, pour faire surfer Johanne Defay de dos, puisqu'elle n'est pas très à l'aise comme ça. Avec ça, je voulais montrer que la vague n'est pas dangereuse tout le temps. Il y a moyen de surfer pour tous."

le Mardi 3 Mars 2020 à 20:20 | Lu 2626 fois