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Te Ora Hau veut hausser le ton sur les nuisances sonores


Tahiti, le 24 août 2022 – Te Ora Hau, l'association de lutte contre les nuisances sonores, dénonce le “laxisme” dont les autorités font preuve, selon elle, face aux auteurs de nuisances et notamment les adeptes de carbass. Au cours de son assemblée générale, samedi 3 septembre, elle entend “renforcer sa stratégie de protection des victimes et de dénonciation des faits délictueux”.
 
L'association Te Ora Hau, qui lutte contre les nuisances sonores, estime que les pouvoirs publics sont trop laxistes face au bruit engendré par les carbass, boom-box ou autres fêtes sauvages. Elle entend donc hausser le ton avec des actions plus fortes “pour faire respecter les lois qui régissent la pollution sonore”. Des actions qui seront détaillées au cours de l'assemblée générale de l'association, samedi 3 septembre, au petit théâtre de la Maison de la culture. En attendant, l'association indique d'ores et déjà vouloir “renforcer sa stratégie de protection des victimes et de dénonciation des faits délictueux”.
 
L'association dénonce “l'égoïsme de nombreux concitoyens”, mais surtout pointe du doigt “l'indifférence de trop d'élus”. Elle prend pour exemple le rassemblement de carbass sur la digue de Motu Uta, le 7 août dernier. Un rassemblement autorisé par les autorités, qui a accordé aux adeptes un rendez-vous mensuel, sur la digue de Motu Uta. Un endroit éloigné des habitations pour épargner les nuisances à la population. Mais pas assez éloigné, selon Te Ora Hau, qui dénonce “le déversement de leurs décibels nocifs sur une zone habitée”. Pour l'association, l'autorisation délivrée par le ministre de la Jeunesse et des Sports a été “la goutte d'eau qui a fait déborder le vase”. Elle ne comprend pas qu'un membre du gouvernement encourage cette pratique “sans que cela ne provoque aucune réaction officielle, ni du ministère de la Santé, ni des élus de la capitale”. “Cet événement démontre à quel point les responsables politiques sont pour la plupart déconnectés des questions de santé publique et indifférents au simple bien-être de leurs concitoyens”, poursuit l'association.

Violences sonores

Les carbass ne sont pas les seuls dans le viseur de Te Ora Hau. Les conducteurs de deux-roues en échappement libre, les jeunes qui se promènent avec des boom-box, les bars et restaurants “qui se transforment en boîtes de nuit”, les propriétaires de chiens et de coqs ou encore les organisateurs de fêtes sauvages sont également ciblés. Face à l'ensemble de ces “agressions”, l'association estime que les expressions “nuisances sonores” ou “pollution sonore” sont trop faibles. Elle veut désormais parler de “violences sonores”. Un terme d’autant “plus approprié”, selon elle, “que la répétition systématique de ces pratiques, malgré les plaintes des victimes, en fait des délits passibles de sanctions pénales”.
 

Rédigé par Anne-Laure Guffroy le Mercredi 24 Août 2022 à 16:05 | Lu 2595 fois