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Tauhiti Nena «la grève de jeudi n’a pas lieu d’être»


Le ministre Tauhiti Nena avec Christian Morhain, directeur de l'enseignement primaire.
Le ministre Tauhiti Nena avec Christian Morhain, directeur de l'enseignement primaire.
PAPEETE, mardi 12 mars 2013. Pour répondre au Syndicat territorial des professeurs et agents de l’éducation publique (STIP/AEP), qui a lancé un appel à la grève générale à compter de jeudi avec pas moins de 15 points différents de revendication, le ministre de l’Education, Tauhiti Nena a tenu une conférence de presse ce mardi matin. Il déclare même que « la grève de jeudi n’a pas lieu d’être» car les réponses à quasiment tous les points de revendication listés par le syndicat ont été apportées vendredi dernier (le 8 mars) lors d’un séminaire réunissant tous les directeurs d’écoles et de les inspecteurs de l’Education nationale.

Et le ministre de lister quelques-unes de ses réponses. En ce qui concerne le recrutement de contractuels pour remplacer les enseignants absents, Tauhiti Nena indique qu’une vingtaine de contractuels sont en cours de recrutement jusqu’au 30 juin 2013. Ce qui portera à plus de 150 personnes ces moyens de remplacement (soit presque deux fois plus que la moyenne nationale). Or, Tauhiti Nena insiste sur le fait qu'il y a eu entre le 16 août 2012 et le 31 janvier 2013 un total de 8 807 jours d’absence pour maladie, garde d’enfant malade ou pour raisons exceptionnelles, soit en moyenne 58 absences par jour. Aussi le ministre ne parle plus d’absences de ces enseignants mais d’absentéisme et annonce que les contrôles vont être renforcés et qu’un médecin du travail sera recruté spécialement pour contrôler les absences.

En ce qui concerne les suppressions de postes dans le premier degré, le ministre joue sur les mots et annonce qu'il n'y pas de suppressions de poste. En fait, entre 30 et 40 départs à la retraite ne seront pas remplacés à la prochaine rentrée scolaire, et au total, une cinquantaine de classes seront supprimées dans le premier degré en raison de la baisse des effectifs des élèves : environ un millier d’élèves en moins ont été comptabilisés au cours des deux dernières années scolaires en Polynésie française. Le ministre annonce d’ores et déjà la fermeture d’une école aux Marquises à Nahoe (Hiva Oa) qui va passer de 7 élèves aujourd’hui à seulement 3 à la rentrée d’août 2013. En dépit de ces fermetures de classes annoncées, la moyenne des élèves dans chaque classe restera en-deçà de la moyenne nationale de 26 élèves par classe. Selon les chiffres du ministère de l’Education il y a en Polynésie française actuellement en moyenne 21,4 enfants/classes au premier degré, la circonscription la plus densément peuplée étant celle de Teva I Uta avec 24,5 élèves par classe.

Si Tauhiti Nena ne s’est pas déclaré prêt à recevoir immédiatement le syndicat STIP/AEP,
c’est parce qu’il estime que les réponses ont déjà été données. «Faire une grève sur ces points-là c’est presque indécent» souligne-t-il, estimant qu’il y a peut-être derrière ce conflit social, des motivations politiques à quelques semaines des élections territoriales. En revanche, jugeant que les informations échangées durant le séminaire réuni la semaine dernière ont été peut-être insuffisamment répercutées, il annonce une série de visites sur le terrain dans les différentes circonscriptions à partir de demain. Le mercredi 13 mars il sera avec les enseignants de Mahina et Hitiaa ; le 15 mars à Papeete, Faa’a et Punaauia ; le 20 mars à Pirae et Arue et enfin le 22 mars avec les enseignants de Paea, Papara, Tairapu Est et Ouest. A ce titre la journée pédagogique fixée initialement au 22 mars est modifiée pour cette rencontre des enseignants avec le ministre, sauf pour le rendez-vous qui est effectivement fixé ce jour-là.

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Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 12 Mars 2013 à 14:17 | Lu 2090 fois