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Table ronde sur le nucléaire : La proposition de vœu chiffrée du Cesec


Tahiti, le 20 mai 2021 – Le Cesec va présenter le 3 juin en assemblée plénière un vœu portant sur une série de revendications chiffrées sur le préjudice matériel des essais nucléaires pour la Polynésie française, en vue de la "table ronde" prévue en juin prochain à Paris.
 
Le représentant de la CSTP-FO au Cesec, Edgard Sommers, a proposé jeudi la rédaction d'un vœu de la Quatrième institution du Pays qui sera présenté en assemblée plénière dans quelques jours, en vue de la table ronde sur le nucléaire prévue le mois prochain à Paris. Ce vœu présente le contexte "géoéconomique et géopolitique" de la Polynésie française "point de convergence stratégique exceptionnel" dans le Pacifique, et affirme une volonté commune de "renforcer l'ambition de l'Union Européenne et de la France en contribuant à la paix et à la stabilité du plus grand espace maritime mondial". Cette introduction étant passée, le texte indique que la France, à travers la Loi Morin, a "reconnu que les essais nucléaires avaient eu des conséquences sanitaires importantes et qu'elle devait réparation afin d'amorcer la réconciliation avec les Polynésiens". Ceci pour constater pourtant "qu'après 11 années de procédures administratives, juridiques et d'interminables processus politiques, le but fixé par ladite loi est très loin d'être atteint".
 
La proposition de vœu évoque ensuite la prise en charge par la CPS de "tous les résidents polynésiens atteints d'une des 23 maladies radio-induites de la Loi Morin, pour un montant évalué à 80 milliards de Fcfp", insistant sur les 5,2 milliards de Fcfp de dépenses annuelles de la CPS pour couvrir "les services d'oncologie et la prise en charge des malades". Le Cesec qui se dit "sensible aux peines et difficultés rencontrées par les familles éprouvée" et dénonce les "conclusions variables dans le temps" et les arguments sur la "bombe propre" opposées "jusqu'à présent" par l'Etat. Le vœu regrettant que la reconnaissance "digne" du Président François Hollande en 2016 n'ait pas débouché sur des "avancements notables".
 
Au moment de faire les comptes, la proposition de vœu demande la prise en compte : des 80 milliards de Fcfp de dépenses engagées par la CPS depuis 1992 ; de 5,2 milliards de Fcfp par an pour la prise en charge des services d'oncologie ; d'une dépollution en profondeur de l'atoll de Hao et du paiement d'une redevance de 150 Fcfp/m2/mois au titre de la location de Moruroa et Fangataufa ; et enfin du bénéfice de la Contribution au service public de l'électricité (CSPE) pour 13 milliards de Fcfp par an.
 
Transmis jeudi au bureau du Cesec, le vœu sera proposé au vote en séance plénière le 3 juin prochain.

Rédigé par Antoine Samoyeau le Jeudi 20 Mai 2021 à 18:00 | Lu 1162 fois