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"T'inquiète maman, je gère"... le stress du bac


LILLE, 21 mars 2014 (AFP) - Quand "t'inquiète maman, je gère" devient "je stresse à mort" à quelques semaines du baccalauréat, il existe quelques techniques bien utiles au lycéen comme à ses parents pour mieux affronter ce qui devient soudain une des premières grandes épreuves de la vie.

"On n'avait pas des parents qui s'inquiétaient comme ça", note avec diplomatie Josiane Deroos, qui fait partie des quelques parents qui assistent à la conférence "anti-stress" organisée par l'école de commerce Idrac à Lille.

Pour cette dernière, proposer une telle conférence gratuite sur ses campus en France c'est une bonne manière de rencontrer de potentiels futurs étudiants. C'est aussi le constat d'une réalité moderne.

"Il y a une demande, une multiplicité des parcours, une tension sur le marché de l'emploi, et donc un surinvestissement dans les diplômes. Il y a 20 ans on pouvait se permettre de ne pas avoir le baccalauréat. Aujourd'hui la poursuite des études est la clé de la réussite professionnelle", explique Thierry Occre, directeur du campus lillois, qui évoque encore la "pression formidable" qui s'exerce sur les jeunes.

Le premier pas est donc de dédramatiser l'enjeu. "Pour se détendre, il suffit de savoir que plus de 9 lycéens sur 10 obtiennent le bac dans les séries générales. Et surtout, que 50% ont une mention", explique au tableau Pascal Turbil, journaliste spécialiste santé/bien-être.

Pour les parents, il faut donc apprendre à "naviguer dans le paradoxe du lycéen", qui est conscient que la réussite passe par un travail régulier mais démarre ses révisions en moyenne un mois et demi avant l'échéance.

Pour sa défense, des études scientifiques ont montré que la partie "responsabilisation" du cerveau d'un jeune de 17/18 ans n'a pas tout à fait fini de se développer, sourit Pascal Turbil.

Dans une salle contiguë, pendant que les aînés sont enclins à programmer un rétro-planning pour les révisions de leurs chérubins, les futurs bacheliers... révisent leur biologie.

Au programme: système nerveux, histoire de mieux comprendre comment respirer avec son abdomen et bien se relaxer.

- La respiration pour "gérer" le stress -

"Les animaux respirent toujours par le ventre parce qu'ils n'ont pas de stress. Les bébés aussi. C'est vers 6 ans, l'entrée en cours préparatoire, que ça change et qu'on respire de façon de plus en plus haute", souligne Laurence Boudot, sophrologue.

"La respiration est l'un des premiers postes pour gérer le stress", insiste Sylvain Baert, coach sportif et relaxologue, prêt à préparer les lycéens comme on prépare un champion.

Leendrina se prépare pour un bac pro esthétique. Son petit truc à elle, c'est de regarder un dessin animé.

"Si c'est un moment où tu es heureuse, détendue, il faut que tu y associes une musique, un geste, par exemple serrer ton pouce et ton index, et le faire souvent, des dizaines de fois", rebondit Sylvain Baert. En répétant ce geste juste avant de passer l'examen, Leendrina pourra retrouver ce moment de bien-être.

Josiane Deroos aurait bien aimé elle aussi apprendre quelques techniques de relaxation, mais c'est une nutritionniste qui prend maintenant la parole.

"Boosters de mémoire" ou "ennemis du cerveau", Josiane va devoir préparer de bons repas à sa fille en évitant les graisses saturées et en n'oubliant pas les féculents, y compris le soir car le cerveau "travaille aussi la nuit".

"Ce que je vais retenir, c'est surtout le rétro-programme à partir du jour J. On n'était pas sûr que notre fille réagirait bien, mais apparemment les ados sont demandeurs", récapitule Josiane Deroos.

"Et aussi la prise de conscience que l'enfant n'est pas tout à fait fini du point de vue de la responsabilisation... On est là pour l'assister", ajoute malicieusement son mari Jean-Michel.

Rédigé par () le Vendredi 21 Mars 2014 à 01:31 | Lu 325 fois