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Soupçons d'ingérence: l'Australie bannit un milliardaire chinois


Sydney, Australie | AFP | mercredi 05/02/2019 - Les autorités australiennes ont privé un milliardaire chinois et donateur politique de son droit de résidence et lui ont interdit de revenir dans le pays après avoir étudié ses relations avec le Parti communiste chinois, a rapporté mercredi la presse australienne.

Huang Xiangmo, un promoteur immobilier qui a fait don de millions de dollars australiens aux deux principaux partis politiques australiens, s'est retrouvé au centre des inquiétudes sur les ingérences potentielles dans les affaires politiques australiennes.
Il a été bloqué hors du pays mercredi quand le ministère de l'Intérieur lui a retiré son statut de résident permanent et a rejeté sa demande de nationalité, rapporte le Sydney Morning Herald, citant des sources non identifiées.
Ces décisions ont des motifs multiples, poursuit le journal, entre inquiétudes sur "sa moralité" et la "véracité" des informations fournies lors de ses entretiens d'application pour la citoyenneté australienne. 
Le ministère de l'Intérieur s'est refusé à commenter ces informations auprès de l'AFP.
Le renseignement australien s'inquiète depuis longtemps d'éventuelles ingérences chinoises dans les institutions australiennes et que Pékin se sert de dons politiques pour accroître son influence. 
D'après la presse, les services de renseignement ont mis en garde la classe politique contre les dons de M. Huang et ceux d'un autre promoteur milliardaire Chau Chak Wing.
En 2017, le sénateur tombé en disgrâce Sam Dastyari avait dû renoncer à la politique en raison de ses liens avec la Chine.
D'après le Sydney Morning Herald, M. Dastyari a contacté personnellement l'immigration à plusieurs reprises pour prendre des nouvelles du dossier de M. Huang. Le journal avait rapporté précédemment qu'il avait aussi averti l'homme d'affaires que son téléphone était écouté par le renseignement.
L'année dernière, le Parlement australien a adopté des lois visant à lutter contre les ingérences étrangères et à réformer les services de renseignement.
"Des adversaires étrangers travaillent activemement contre les intérêts australiens de différentes façons, y compris en obtenant des informations classées ou en cherchant à influencer le processus démocratique australien", avait déclaré le gouvernement à l'époque.
Ces réformes ont tendu les relations avec Pékin, qui a accusé Canberra d'hystérie et de paranoïa.

le Mercredi 6 Février 2019 à 06:56 | Lu 1026 fois