Tahiti Infos

Six mois avec sursis pour avoir frappé son bébé de trois mois


Six mois avec sursis pour avoir frappé son bébé de trois mois
PAPEETE, le 25 avril 2019 - Un homme âgé de 29 ans a été présenté devant le tribunal correctionnel ce jeudi pour répondre de violences commises sur sa concubine et sur son bébé de trois mois. L’individu a été condamné à six mois de prison avec sursis. Le tribunal a également ordonné l’exclusion de cette condamnation de son casier judiciaire.

Le 28 septembre 2018, le CHPF émet un signalement auprès du procureur de la République afin de signaler de possibles maltraitances commises sur un bébé de trois mois. L’enfant, qui a été admis aux urgences, présente des ecchymoses sur le bras. Après 17 heures d’hospitalisation, sa mère a décidé de sa sortie contre l’avis des médecins.

"Effet tunel"

Entendue, la jeune femme indique que son compagnon, qui exerce en qualité de surveillant pénitentiaire, a avoué avoir porté un coup à leur enfant puisque ce dernier pleurait. Cette mère de trois garçons indique que son compagnon est une personne très « nerveuse » qui a déjà levé la main sur elle. Elle ajoute qu’elle a constaté qu’il s’éloignait de la cellule familiale.

Auditionné à son tour, le prévenu reconnaît les faits. Ce jour-là, il explique que c’était la première fois qu’il s’occupait seul de ses trois enfants. En l’absence de sa femme et face aux pleurs de leur plus jeune enfant, l’homme dit avoir « pété les plombs » et s’être retrouvé dans un effet « tunnel ». Il ne sait plus le nombre de coups qu’il a portés sur son bébé. Il reconnaît par ailleurs qu’il a déjà frappé sa femme.

Face au tribunal correctionnel ce jeudi, le prévenu réitère ses déclarations : « Il pleurait, alors j’ai essayé de jouer avec lui, de lui donner un biberon mais cela ne marchait pas. » Après avoir tapé son enfant, l’homme indique qu’il a ressenti un choc : « C’était la première fois que je tapais un enfant en aussi bas âge.»

"La portée de ses actes"

Depuis ces faits, la famille est suivie par une assistance sociale et le bébé va « très bien ». Selon le service pénitentiaire d’insertion et de probation qui suit le prévenu dans le cadre de son contrôle judiciaire, ce dernier « sait respecter le cadre d’une mesure judiciaire » et bénéficie d’une bonne insertion sociale.

Selon le procureur de la République, qui requiert quatre mois de prison avec sursis, le prévenu est « cohérent » : « j’apprécie qu’il ait compris la portée de ses actes et qu’il ait parfaitement saisi l’opportunité de remettre les choses à leur place ». Le représentant du ministère public rappelle cependant que les faits, « très graves » doivent être sanctionnés.

Réquisitions appréciées par le conseil du prévenu qui évoque la « difficulté » de « gérer des enfants en bas âge » et qui rappelle que l’homme a eu une réelle prise de conscience suite aux faits.

Invité à s’exprimer pour la dernière fois, le prévenu parle de sa femme, « son pilier » et indique qu’il se sent désormais « heureux et épanoui ».

Prenant en compte la « gravité » des faits d’une part et les « efforts faits pour comprendre son geste » d’autre part, le tribunal condamne le prévenu à six mois de prison avec sursis et ordonne l’exclusion de cette condamnation de son casier judiciaire.







Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 25 Avril 2019 à 17:28 | Lu 826 fois