New York, Etats-Unis | AFP | vendredi 24/05/2018 - Sept mois après les premières accusations d'abus sexuels contre lui, l'ancien producteur de cinéma Harvey Weinstein va se livrer à la justice vendredi à New York, ont annoncé jeudi plusieurs médias américains, à la joie de plusieurs figures du mouvement #MeToo.
Ni la police, ni le procureur de Manhattan n'ont confirmé ces informations. Aucun détail n'a été donné sur l'heure de sa probable inculpation vendredi, qui devrait être ultra-médiatisée.
L'avocat de M. Weinstein, le célèbre Ben Brafman, qui avait obtenu l'abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn, alors patron du FMI, dans l'affaire du Sofitel en 2011, a décliné tout commentaire.
M. Weinstein a toujours nié avoir eu des rapports sexuels "non consentis".
Depuis les premières révélations contre lui à l'automne 2017, plus d'une centaine de femmes, dont les actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow, Rose McGowan ou Asia Argento, ont affirmé qu'il avait abusé d'elles sexuellement, des accusations qui vont du harcèlement au viol.
De nombreuses plaintes ont été déposées au civil, à New York et Los Angeles, mais son inculpation vendredi serait la première contre le producteur multi-oscarisé, exclu de l'Académie des arts et sciences du cinéma --qui décerne les Oscars-- à la suite de ces accusations.
- "Un pas vers la justice" -
"J'avais perdu espoir de voir notre violeur rendre des comptes devant les tribunaux", a déclaré Rose McGowan jeudi soir. "Aujourd'hui, nous avons fait un pas de plus vers la justice."
"C'est super cathartique pour beaucoup de victimes", a réagi Tarana Burke, fondatrice du #MeToo. "Nous assistons peut-être à un changement dans la façon dont les affaires de violences sexuelles sont traitées".
Au fil des révélations publiées par le New York Times et le New Yorker --récompensés par le prix Pulitzer pour leurs enquêtes--, il est apparu que le producteur --longtemps vénéré pour avoir promu un cinéma original incarné par des réalisateurs comme Quentin Tarantino-- avait usé de son pouvoir pour obliger de jeunes actrices ou aspirantes actrices à céder à ses fantasmes sexuels, se faisant parfois aider par ses employés et achetant le silence de certaines victimes via des accords de confidentialité.
En l'absence de confirmation officielle, on ignorait jeudi soir pour quelle(s) accusation(s) M. Weinstein devrait être inculpé vendredi.
Selon certains médias, le producteur de 66 ans --qui a disparu dès les premières révélations le concernant, officiellement pour suivre un traitement contre les addictions sexuelles dans l'Arizona-- risque d'être inculpé d'au moins une agression sexuelle, correspondant à une plainte de l'actrice Lucia Evans. Elle affirme que le producteur l'a obligée à lui faire une fellation en 2004.
La police new-yorkaise avait dans le passé indiqué enquêter aussi sur une accusation de l'actrice Paz de la Huerta, qui accuse Harvey Weinstein de l'avoir violée en 2010. Il fait également l'objet d'enquêtes sur des agressions présumées à Los Angeles et à Londres.
- Effet Bombe -
La pression sur le procureur de Manhattan Cyrus Vance montait depuis mars pour qu'il inculpe.
Le mouvement "Time's Up", fondé pour aider les victimes de harcèlement ou d'agressions sexuelles, avait notamment poussé le procureur de l’Etat de New York à lancer "un examen indépendant" des raisons pour lesquelles M. Vance, n'annonçait pas d'inculpation.
Cet élu démocrate, très critiqué en 2011 pour avoir jeté l'éponge face à M. Strauss-Kahn, était accusé de reculer devant une bataille judiciaire difficile.
Car même si l'ancien producteur est inculpé vendredi, sa culpabilité est très loin d'être acquise, d'autant que son avocat, réputé pour être un des meilleurs de New-York, "va se battre très dur", a souligné l'avocate Julie Rendelman, spécialiste de ce genre d'affaires.
Les procureurs hésitent souvent à inculper, faute de preuves matérielles du non-consentement de la victime présumée, surtout pour une affaire qui remonte à plusieurs années.
Ils redoutent que la défense ne sape la crédibilité de l'accusatrice, comme ce fut le cas dans la saga judiciaire contre l'ex-légende de la télévision américaine Bill Cosby, jugé coupable d'agression sexuelle au terme d'un second procès fin avril.
Les informations sur une inculpation imminente sont sorties jeudi après que le Wall Street Journal eut annoncé que le procureur fédéral de Manhattan enquêtait désormais lui aussi sur des crimes sexuels présumés de Harvey Weinstein, ce qui a pu convaincre M. Vance qu'il était temps d'agir.
Dès octobre, le scandale Weinstein a eu l'effet d'une bombe et a déclenché le puissant mouvement #MeToo, qui a fait chuter depuis des dizaines d'hommes de pouvoir américains dans de nombreux secteurs, à commencer par le cinéma, les médias, mais aussi la mode, la musique ou la gastronomie.
L'affaire a encore éclaboussé la semaine dernière le festival de Cannes, où Asia Argento a prononcé un discours incendiaire, disant avoir été violée à Cannes par le producteur américain en 1997.
Même si la bataille judiciaire ne fait que commencer, il est depuis longtemps déchu.
The Weinstein Company, le studio co-fondé avec son frère Bob, a été attaqué en justice pour avoir toléré et parfois facilité le comportement de prédateur sexuel du producteur. Il a été mis en liquidation judiciaire.
La femme de M. Weinstein, Georgina Chapman, une styliste britannique ayant co-fondé la maison Marchesa et avec laquelle il a deux enfants, l'a quitté dès les premières révélations. Leur divorce est censé être imminent.
Ni la police, ni le procureur de Manhattan n'ont confirmé ces informations. Aucun détail n'a été donné sur l'heure de sa probable inculpation vendredi, qui devrait être ultra-médiatisée.
L'avocat de M. Weinstein, le célèbre Ben Brafman, qui avait obtenu l'abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn, alors patron du FMI, dans l'affaire du Sofitel en 2011, a décliné tout commentaire.
M. Weinstein a toujours nié avoir eu des rapports sexuels "non consentis".
Depuis les premières révélations contre lui à l'automne 2017, plus d'une centaine de femmes, dont les actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow, Rose McGowan ou Asia Argento, ont affirmé qu'il avait abusé d'elles sexuellement, des accusations qui vont du harcèlement au viol.
De nombreuses plaintes ont été déposées au civil, à New York et Los Angeles, mais son inculpation vendredi serait la première contre le producteur multi-oscarisé, exclu de l'Académie des arts et sciences du cinéma --qui décerne les Oscars-- à la suite de ces accusations.
- "Un pas vers la justice" -
"J'avais perdu espoir de voir notre violeur rendre des comptes devant les tribunaux", a déclaré Rose McGowan jeudi soir. "Aujourd'hui, nous avons fait un pas de plus vers la justice."
"C'est super cathartique pour beaucoup de victimes", a réagi Tarana Burke, fondatrice du #MeToo. "Nous assistons peut-être à un changement dans la façon dont les affaires de violences sexuelles sont traitées".
Au fil des révélations publiées par le New York Times et le New Yorker --récompensés par le prix Pulitzer pour leurs enquêtes--, il est apparu que le producteur --longtemps vénéré pour avoir promu un cinéma original incarné par des réalisateurs comme Quentin Tarantino-- avait usé de son pouvoir pour obliger de jeunes actrices ou aspirantes actrices à céder à ses fantasmes sexuels, se faisant parfois aider par ses employés et achetant le silence de certaines victimes via des accords de confidentialité.
En l'absence de confirmation officielle, on ignorait jeudi soir pour quelle(s) accusation(s) M. Weinstein devrait être inculpé vendredi.
Selon certains médias, le producteur de 66 ans --qui a disparu dès les premières révélations le concernant, officiellement pour suivre un traitement contre les addictions sexuelles dans l'Arizona-- risque d'être inculpé d'au moins une agression sexuelle, correspondant à une plainte de l'actrice Lucia Evans. Elle affirme que le producteur l'a obligée à lui faire une fellation en 2004.
La police new-yorkaise avait dans le passé indiqué enquêter aussi sur une accusation de l'actrice Paz de la Huerta, qui accuse Harvey Weinstein de l'avoir violée en 2010. Il fait également l'objet d'enquêtes sur des agressions présumées à Los Angeles et à Londres.
- Effet Bombe -
La pression sur le procureur de Manhattan Cyrus Vance montait depuis mars pour qu'il inculpe.
Le mouvement "Time's Up", fondé pour aider les victimes de harcèlement ou d'agressions sexuelles, avait notamment poussé le procureur de l’Etat de New York à lancer "un examen indépendant" des raisons pour lesquelles M. Vance, n'annonçait pas d'inculpation.
Cet élu démocrate, très critiqué en 2011 pour avoir jeté l'éponge face à M. Strauss-Kahn, était accusé de reculer devant une bataille judiciaire difficile.
Car même si l'ancien producteur est inculpé vendredi, sa culpabilité est très loin d'être acquise, d'autant que son avocat, réputé pour être un des meilleurs de New-York, "va se battre très dur", a souligné l'avocate Julie Rendelman, spécialiste de ce genre d'affaires.
Les procureurs hésitent souvent à inculper, faute de preuves matérielles du non-consentement de la victime présumée, surtout pour une affaire qui remonte à plusieurs années.
Ils redoutent que la défense ne sape la crédibilité de l'accusatrice, comme ce fut le cas dans la saga judiciaire contre l'ex-légende de la télévision américaine Bill Cosby, jugé coupable d'agression sexuelle au terme d'un second procès fin avril.
Les informations sur une inculpation imminente sont sorties jeudi après que le Wall Street Journal eut annoncé que le procureur fédéral de Manhattan enquêtait désormais lui aussi sur des crimes sexuels présumés de Harvey Weinstein, ce qui a pu convaincre M. Vance qu'il était temps d'agir.
Dès octobre, le scandale Weinstein a eu l'effet d'une bombe et a déclenché le puissant mouvement #MeToo, qui a fait chuter depuis des dizaines d'hommes de pouvoir américains dans de nombreux secteurs, à commencer par le cinéma, les médias, mais aussi la mode, la musique ou la gastronomie.
L'affaire a encore éclaboussé la semaine dernière le festival de Cannes, où Asia Argento a prononcé un discours incendiaire, disant avoir été violée à Cannes par le producteur américain en 1997.
Même si la bataille judiciaire ne fait que commencer, il est depuis longtemps déchu.
The Weinstein Company, le studio co-fondé avec son frère Bob, a été attaqué en justice pour avoir toléré et parfois facilité le comportement de prédateur sexuel du producteur. Il a été mis en liquidation judiciaire.
La femme de M. Weinstein, Georgina Chapman, une styliste britannique ayant co-fondé la maison Marchesa et avec laquelle il a deux enfants, l'a quitté dès les premières révélations. Leur divorce est censé être imminent.