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Séisme au Chili : alerte au tsunami levée, retour des populations évacuées


SANTIAGO, 2 avril 2014 (AFP) - Les centaines de milliers de personnes évacuées sur la côte du Chili mardi soir après un puissant tremblement de terre ayant fait six morts regagnaient mercredi leurs logements après la levée d'une alerte au tsunami.

Plus de 900.000 personnes avaient été évacuées dans la nuit sur plus de 4.000 km de côte, selon le Service national des situations d'urgences (Onemi), après un séisme de magnitude 8,2 qui a provoqué une alerte régionale au raz-de-marée.

A Iquique, ville la plus proche de l'épicentre, et Alto Hospicio, quatre hommes et deux femmes ont perdu la vie, selon le ministre de l'intérieur, Rodrigo Peñalillo.

Au sud du Pérou voisin, les autorités ont recensé neuf blessés légers et quelques habitations endommagées.

"Le séisme a été assez violent, le plus dur a été de passer la nuit, heureusement, les familles étaient réunies et cela a favorisé une évacuation très efficace", a témoigné mercredi sur la chaîne de télévision Canal 13 Cristian Martinez, directeur d'école à Iquique.

Dans cette ville, on pouvait voir mercredi matin des toits effondrés, des vitrines brisées et des rayonnages renversées dans les commerces, selon des images des médias locaux.

Environ 80 embarcations ont souffert de dommages dans le port de la ville, la mer étant entrée d'environ 200 mètres dans les terres. "Avec cette catastrophe, nous ne pouvons rien faire, nous attendons de l'aide pour récupérer nos bateaux", a expliqué Eddy Varas, un pêcheur.

La compagnie minière d'Etat Codelco, la principale productrice de cuivre de la planète - dont le Chili est le premier extracteur mondial -, a annoncé avoir évacué une partie de ses installations côtières, sans signaler de dégâts.

En plus du Pérou, le Honduras a également appelé à la prudence. Le Nicaragua avait invité à la vigilance tandis que l'Equateur décrétait une alerte rouge dans l'archipel des Galapagos.

Le séisme s'est produit en mer à 20H46 locales (23H46 GMT) mardi à environ 90 km au large des côtes chiliennes, à une profondeur de près de 40 km, selon le Centre sismologique national de l'Université du Chili.

La panique a immédiatement gagné les habitants. "Les lumières dans les rues se sont éteintes, les gens sont sortis apeurés en courant. Depuis, il y a eu plusieurs répliques", a raconté à l'AFP Veronica Castillo, habitante de la ville de Arica.

- Catastrophe naturelle -

La présidente Michelle Bachelet a aussitôt déclaré le nord du pays en état de catastrophe naturelle et annoncé qu'elle se rendrait mercredi sur les lieux les plus touchés, pour y vérifier les moyens mis en place.

Elle a décidé d'y envoyer les forces armées pour assurer le maintien de l'ordre et la sécurité, et éviter ainsi une répétition des pillages qui avaient suivi un violent tremblement de terre de suivi d'un tsunami ayant fait environ 500 morts et 30 milliards de dollars de dégâts en février 2010.

Dans les régions d'Arica, Antofagasta et à Iquique, le séisme a été immédiatement suivi du hurlement des sirènes et d'avis d'alerte des services d'urgence ordonnant à la population d'évacuer les zones côtières.

Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs signalé la fuite de près de 300 détenues de la prison d'Iquique, la ville la plus proche de l'épicentre du séisme, où des effectifs des Forces Armées ont été déployés "comme mesure préventive" pour aider la police à reprendre les détenues.

Le séisme a endommagé la tour de contrôle de l'aéroport d'Iquique, et tous les vols dans les trois grandes villes du nord - Antofagasta, Iquique et Arica - ont été annulés.

Les communications téléphoniques et les services d'eau potable n'ont pas été affectés, mais des coupures d'électricité ont frappé plusieurs régions.

Les autorités ont dit s'attendre à des répliques sismiques durant plusieurs jours.

Les premières vagues du tsunami ont atteint jusqu'à 2,26 mètres de haut, mais elles sont restées à un mètre dans plusieurs zones et aucun dégât majeur n'a été recensé.

Au Pérou, les routes le long de la côte dans la région de Lima ont été fermées préventivement.

Le séisme a été également ressenti en Bolivie, pays enclavé, notamment à La Paz, où des habitants ont quitté précipitamment les étages élevés des immeubles, a constaté l'AFP.

Le Chili est situé sur ce que les géologues appellent la ceinture de feu du Pacifique, où l'activité sismique est particulièrement intense.

Rédigé par PAD le Mercredi 2 Avril 2014 à 05:53 | Lu 767 fois