Tahiti Infos

Secours en mer : "Les délais d'intervention peuvent être très longs"


Secours en mer : "Les délais d'intervention peuvent être très longs"
PAPEETE, le 15 mai 2015. La Fédération d'entraide polynésienne de sauvetage en mer interpelle une nouvelle fois sur le manque de "moyens de sauvetage disponibles 24h/24h". "L'action des sauveteurs en mer bénévoles de Polynésie française repose trop souvent sur le facteur chance et les délais de mise en intervention peuvent être très longs", met en avant la Fédération. Ce vendredi matin, un poti marara aux Marquises a été secouru 1h30 après avoir lancé un message d'alerte.



La Fédération d'entraide polynésienne de sauvetage en mer déplore une nouvelle fois, dans un communiqué, le manque de moyens mis à disposition pour les secours en mer. Elle cite, en exemple, un incident survenu ce vendredi matin.

Ce vendredi matin, à 7h50, le patron de la station de sauvetage en mer intercepte sur le canal VHF 16 un message d’urgence "PAN-PAN" d'un bonitier en panne moteur avec quatre personnes à bord. L'embarcation est à la dérive à deux nautiques au sud-est de Hiva Oa.

Immédiatement, les bénévoles de la station FEPSM de Hiva Oa alertent le MRCC Papeete et cherchent un moyen nautique pour porter assistance au bonitier. Malheureusement, au port de Tahauku, aucun moyen nautique n'est disponible pour intervenir.

Vers 8h30, un autre bonitier rentre de pêche et accepte de porter assistance au navire en panne. Il lui faut cependant refaire le plein en carburant de son propre navire avant de repartir. C'est donc seulement à 9h20 que ce moyen nautique de secours appareille du port en direction du bonitier en dérive afin de porter assistance aux quatre personnes en difficultés. A 10h15, les deux navires sont enfin en remorque et le convoi fait route vers le port de Hiva Oa. Le convoi et les quatre pêcheurs sont finalement arrivés sains et saufs au port de Tahauku à 13h15.

"L'organisation de l'opération a été menée depuis le sémaphore de Atuona où quatre bénévoles de la FEPSM se sont relayés pour maintenir le contact avec les deux navires et informer en temps réel le MRCC Papeete du déroulé des évènements", précise la FEPSM.

"L'action des sauveteurs en mer bénévoles de Polynésie française repose trop souvent sur le facteur chance et les délais de mise en intervention peuvent être très longs",
interpelle la FEPSM. "Le moyen nautique est intervenu 1h30 après le début de l’alerte."

"Que se serait-il passé si, au lieu d’une panne moteur, le bonitier avait été en train de coulé ? Que se serait-il passé si aucun navire de pêche n'était arrivé au port pour que la FEPSM puisse le solliciter ?", s'interroge la Fédération.
Les bénévoles de la FEPSM de Hiva Oa soulignent qu'ils ne disposent d'aucun navire approprié pour ce type d'intervention et que les premiers moyens de secours maritimes et aériens de l'Etat, compétent en matière de sauvetage en mer, sont à 1 400 kilomètres.

le Vendredi 15 Mai 2015 à 15:16 | Lu 1233 fois
           



Commentaires

1.Posté par phil le 15/05/2015 17:53 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Comme dans de nombreux domaines "sécuritaire", les autorités attendent des morts avant de réagir en amont... Pourtant, aux Marquises comme dans les autres archipels lointains, l’État gagnerait à avoir des petites vedettes de sauvetage en mer comme la SNSM en France. Mais bon, s'il y a des morts, le Haut-commissaire dira : "on savait pas. On pouvait pas savoir". Et si c'est un bénévole qui meurt dans un accident de sauvetage, on saluera son courage en oubliant de rappeler la lâcheté du fonctionnaire d'Etat qui aura bloqué les dossiers de la FEPSM... depuis le temps qu'elle tire la sonnette d'alarme. Te laisse pas faire, Stanley, les populations des îles ont besoin de toi !

2.Posté par Teiva le 16/05/2015 12:58 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

@Phil: Tu as tout à fait raison et j'espère que l'Etat et le Pays vont ouvrir les yeux sur la nécessité des bénévoles de la FEPSM. Ces hommes et ces femmes interviennent de jour et de nuit avec leurs propres bateaux... C'est quand même dingue que cela se passe en France tout cela. Ne lâchez rien les bénévoles.