Tahiti Infos

Samoa fête ses cinquante ans d’indépendance


Samoa fête ses cinquante ans d’indépendance
APIA, lundi 4 juin 2012 (Flash d’Océanie) – De longues et élaborées cérémonies ont démarré ce week-end à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de cet État polynésien, toujours librement associé à la Nouvelle-Zélande.
Ces célébrations ont démarré vendredi 1er juin 2012, date anniversaire de l’indépendance de Samoa, en présence de personnalités et hauts dignitaires venus de toute la région.
Elles doivent se poursuivre pendant au moins une semaine, au rythme de levers du drapeau, concours, concerts musicaux, parades, services religieux et expositions mettant en valeur l’aspect culturel de cet archipel, dont une large partie des ressortissants, bénéficiant de la double nationalité samoane-néo-zélandaise, résident aussi et forment une des plus importantes communautés d’Auckland (plus de cent trente mille personnes).

Parmi les représentants de gouvernements régionaux et voisins présents ce week-end à Apia : ceux venus de Canberra (Richard Marles, ministre en charge des îles du Pacifique), qui a évoqué les liens d’amitié forts entre l’Australie et Samoa et rendu hommage à « la force de la démocratie au cours des cinquante dernières années » dans ce pays.
En mars 2012, Mme Quentin Bryce, Gouverneure Générale (représentant en Australie de la Reine d’Angleterre et de fait chef de l’État), effectuait une visite officielle à Samoa, au cours de laquelle elle a annoncé la prise en charge par l’Australie des travaux de rénovation du Parlement national.

Le bâtiment de la marine australienne HMAS Darwin était aussi sur place, déployé, et ses quelque 221 marins ont participé à la parade nationale.
La Nouvelle-Zélande était représentée par son Gouverneur Général, Sir Jerry Mateparae, ainsi que par une délégation du corps de la police nationale et d’un détachement de l’armée de l’air (dont trois hélicoptères Iroquois, dans le cadre de manœuvres), qui a effectué, le 1er juin 2012, un passage à basse altitude au-dessus des dignitaires et d’une importante foule.
L’événement a aussi été célébré de manière significative à Auckland.
Le Premier ministre néo-zélandais John Key a pour sa part annoncé une visite officielle à Samoa pour le mois d’août 2012, afin de célébrer un autre cinquantenaire : celui de la signature du traité bilatéral d’amitié entre les deux pays.
Samoa a obtenu son indépendance de la Nouvelle-Zélande le 1er juin 1962.
Auparavant cet archipel avait été successivement sous le joug britannique et même allemand.




Petit pavé dans la mare

Tuilaepa Sailele Malielegaoi
Tuilaepa Sailele Malielegaoi
Tuilaepa Sailele Malielegaoi, Premier ministre de Samoa et figure dominante de la politique locale au cours des trente dernières années, a salué la stabilité politique du pays qu’il dirige depuis 14 ans à la tête de son parti pour la protection des droits humains (Human Rights Protection Party, HRPP).

Il a aussi profité de son discours officiels pour saluer en substance l’aide de la Chine, à laquelle Apia a eu recours ces quinze dernières années pour « combler le vide laissé par l’Australie et la Nouvelle-Zélande ».
« Les Chinois ont été extrêmement flexibles dans les programmes que nous menons avec eux (…) Par exemple, il y a cinq ans, je leur ai demandé de nous aider concernant notre problème de dette et ils ont effacé 80 millions de l’ardoise, des prêts précédemment contractés. Ils ont été très bons avec nous », a-t-il notamment déclaré à la radio nationale australienne.


Clin d’œil du passé

Thomas Meister (archives)
Thomas Meister (archives)
L’Allemagne, ancienne puissance de tutelle (1900-1914) faisait aussi partie des nations représentées lors de ces cérémonies officielles du cinquantenaire.
Son ambassadeur basé à Wellington, Thomas Meister, a ainsi dévoilé ce week-end le contenu de sa corbeille d’anniversaire : des bourses d’enseignement supérieur en Allemagne, ainsi que du matériel pour les services samoans de gestion des catastrophes naturelles.
Un autre lot consiste en du matériel vidéo numérique permettant de numériser les archives nationales samoanes.

Samoa fut aussi le premier pays insulaire océanien à accéder à son indépendance, alors que la grande majorité des autres îles du Pacifique l’ont obtenu majoritairement au cours des années 1970, voire 1980.
Samoa a aussi été frappé, fin septembre 2009, par sa plus grande catastrophe naturelle : un tsunami qui a fait plus de cent quatre vingt victimes, entre Samoa, les Samoa américaines et le Nord des îles Tonga.



La France s’associe à l’évènement

Sébastien Galliot ( archives)
Sébastien Galliot ( archives)
Cette semaine de célébrations coïncide aussi avec la tenue, comme chaque année, de la semaine de la langue samoane (du 27 mai au 2 juin 2012 cette année), destinée à raviver les racines culturelles ancestrales, non seulement parmi les Samoans de l’archipel, mais aussi parmi les membres de la diaspora (principalement établis en Nouvelle-Zélande, mais aussi en Australie ou sur la côte Ouest des États-Unis).
Cette manifestation identitaire, placée cette année sous le thème « Relations Fortes et Respectueuses », est très fortement soutenue et relayée en Nouvelle-Zélande.

La France avait aussi choisi de s’associer à ces festivités en misant sur le thème culturel : deux intervenants anthropologues français, MM. Simon Jean et Sébastien Galliot, devaient donner deux conférences autour du thème commun du tatouage traditionnel.
La première conférence a eu lieu le 2 juin 2012 à l’Université nationale de Samoa et la seconde est annoncée pour le 9 juin, au même endroit et en partenariat avec le musée néo-zélandais Te Papa Tongarewa.
Sébastien Galliot, actuellement intervenant au Musée du quai Branly (Paris) – conception et animation des ateliers sur le thème du tatouage en Océanie – et Doctorant en Sciences Sociales à l’EHESS, s’intéresse au tatouage à Samoa et à l’anthropologie des techniques depuis 2000, année de sa Licence d’ethnologie.
Simon Jean, bénéficiaire de la bourse d’excellence du fonds d’amitié France-Nouvelle-Zélande, est actuellement doctorant à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) à Paris, où il se spécialise dans la culture Maori et plus particulièrement dans le rapatriement des restes humains en provenance de la France.
Il conduit actuellement ses recherches en Nouvelle-Zélande sous la cotutelle de la Victoria University. Il est titulaire d’un master en histoire, obtenu à l’université de Rouen.

pad

Rédigé par PAd le Lundi 4 Juin 2012 à 06:02 | Lu 831 fois