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Salmonellose : où en est-on ?


PAPEETE, 21 septembre 2016 - En moins d'un mois, deux exploitations avicoles ont été placées sous surveillance suite à une possible présence de la salmonelle dans leurs élevages.

Le fenua est-il en train de connaître une nouvelle épidémie de salmonellose? D'après le bulletin de veille sanitaire, une personne en a été malade en semaine 26 (du 27 juin au 3 juillet). Le 26 août puis le 14 septembre derniers, des arrêtés de la présidence ont indiqué la mise sous surveillance de deux exploitations de poules pondeuses, l'une à Taravao et l'autre à Papara.

Lors d'autocontrôles sanitaires de routine, les tests ont révélé qu'il était possible que leur cheptel soit infecté par la bactérie de la salmonelle. Comme l'impose une réglementation datant de 2012 (lire ci-dessous) dans ces cas-là, les exploitations doivent en référer au Service de développement rural (SDR) du Pays, pour qu'il fasse de plus amples analyses. Dans l'attente de ces résultats, les poules sont mises à l’isolement et les œufs interdits à la vente.

15 000 poules abattues

"La première série d'analyses menée chez nous par le SDR n'a rien donné", affirme le directeur de la société civile d'exploitation avicole polynésienne basée à Taravao, Jean-Yves Saint-Maxent. Il n'y a eu aucune confirmation de cette suspicion. Ensuite, l'Institut Malardé est venue faire des prélèvements sur tous les œufs des bâtiments, alors qu'un seul est concerné par ce doute. Là non plus, ils n'ont rien trouvé. "Nous attendons maintenant que le SDR revienne pour une deuxième série d'analyses à la chiffonnette sur tous les bâtiments…"

Depuis, aucun œuf de la société n'a été mis en vente. Les poules du bâtiment concerné par la suspicion sont toujours à l’isolement.

Depuis trois semaines, la société procède à l’abattage des animaux d'un hangar. "Il s'agit de poules âgées. Il y en avait environ 15 000 mais cela n'a rien à voir avec la suspicion de présence de salmonelle. Mais comme il y a eu une baisse de la consommation des œufs due à cette suspicion, nous avons eu trop d'œufs à l'usine. Nous étions donc en train de perdre de l'argent. Nous avons décidé d'abattre les poules trop vieilles, celles qui ne pondent plus suffisamment", détaille le directeur.

Du côté de Papara, le germe pourrait venir des poussins importés des Etats-Unis, analysés dès leur arrivée sur le territoire. Si la suspicion était confirmée, les animaux seraient abattus.

Sondées, les autres exploitations avicoles affirment ne rien avoir relevé durant les autocontrôles sanitaires.

Les résultats des analyses effectuées à Papara et Taravao devraient être connus en fin de semaine. Ils permettront d'apporter des réponses aux questions que beaucoup se posent.

Une précédente épidémie en 2011

Début 2012, près de 120 000 poules pondeuses ont du être abattues pour cause sanitaire. Cela a causé la destruction des deux tiers du cheptel polynésien, en raison d’une épidémie de salmonelle d’une variété particulièrement virulente, la Salmonella enteritidis (celle suspectée d'avoir infecté une partie du cheptel de Taravao et de Papara). A l'origine de cette mesure, une importante alerte sanitaire avait été déclarée au centre hospitalier de Polynésie française, en décembre 2011. Suite à cette épidémie, d'importantes mesures avaient été prises par le gouvernement pour lutter contre les infections à salmonelles chez les volailles, détaillées dans un arrêté en date du 15 novembre 2012.

Rédigé par Amelie David le Mercredi 21 Septembre 2016 à 16:32 | Lu 1640 fois